LE DOSSIER VALMY (Thriller) : Epilogue

La bataille de VALMY, c’est cette fameuse bataille où l’armée française emmenée par le général Bonaparte affronte les prussiens venus faire le ménage de notre fameuse révolution. C’est cette fameuse bataille où le rapport de force est inégal. Bataille que les prussiens sont certains de remporter. Et pourtant, les prussiens vont être battus. Soyons clair, les prussiens ne se sont jamais battus. Ils ont été largement payés et dédommagés pour perdre officiellement. Les joyaux du royaume en cadeau et l’assurance que la situation va se stabiliser en France. Tout le monde le sait, ce sont les franc-maçons qui ont servi d’intermédiaire. C’est la première bataille dans l’histoire où l’ennemi est payé pour perdre... Le dossier VALMY, c’est l’inverse. L’apologie parfaite du gros contre le petit.

La ténacité et l’honnêteté ne peuvent rien dans un tel affrontement. Et même quand on pense avoir relevé la tête, ce n’est que pour mieux essuyer le prochain coup. Le dossier VALMY, ce n’est que ça. Une lutte inégale entre un petit jeune sans fond propre et un vieil homme richissime pour qui tout est permis, délit, vilénies, corruption du moment qu’il arrive à ses fins.

En trois années, j’aurai dépensé plus de 200,000 euros dans mes avocats, et encore, certains comme mon avocat luxembourgeois n’ont jamais rien demandé. Dans le même temps, Alex a probablement dépensé plus d’un million et demi. Alors certes, il n’y a plus d’entreprise et plus de technologie. Personne ne les exploite aujourd’hui, sauf peut être les allemands. Alex non plus ne les exploite pas et pour une raison que nous comprendrons que tardivement: l’un des chimistes renégats est décédé en 2008.

Il pourrait y avoir un semblant de morale dans mon affaire en se disant que la guerre a coûté cher à mon adversaire. Même pas. En récupérant la main sur la société canadienne, il a tout fait passer en frais pour un montant d’environ 1 million et demi, qu’il récupérera dans sa maison mère en crédit d'impôt. L’ironie du sort c’est de valoriser 1 million et demi une technologie que l’on prétend inexistante. Ce point ne choque personne. Pas le système judiciaire en tout cas. Bref, sa guerre ne lui aura rien coûté.

Si on excepte les quelques faits de corruption que je dénonce dans ce livre, le plus inquiétant, c’est l’incapacité des pouvoirs publics à réagir face à de tels actes. Manque de moyens et manque de compétences, la justice pénale n’est absolument pas adaptée à la délinquance moderne. J’ai encore cette phrase de l’avocat d’Amiens en tête alors que je l’interrogeais sur l’inertie du parquet:

• ici on gère les feux de poubelle et les incestes.

Il a cruellement raison. Dans mon affaire, la seule institution judiciaire qui va nous soutenir, c’est le Tribunal de Commerce.
Lors d’une audience, le Président me dira:

• le problème dans votre affaire, c’est l’absence de fonds propres.

Et c’est exactement ça. Pas les reins assez solides pour résister et surtout bénéficier d’une justice équitable. L’aventure industrielle, c’est bien fini pour moi. Aujourd’hui, je reste un petit indépendant sans prétention. Sans conflit non plus. Avec je le sais, des possibles épées de Damoclès sur la tête car j’ai peine à croire qu’Alex ne me prépare pas encore quelques vilains coups. Tout autant qu’il n’a pas anticipé ce livre. Un de mes avocats me disait récemment :

• Il n’y a que les gens qui ont quelque chose à se reprocher qui peuvent avoir peur de la lumière. Alors oui, écrivez votre histoire.

C’est chose faite.

A mes enfants pour qu'ils n'oublient jamais...