LE DOSSIER VALMY (Thriller) : chapitre 16
Chapitre 16 • L'instinct de survie
Quand soudain le mercredi, j’ai une idée lumineuse. En France, nous avons un vague concurrent. Disons qu’il utilise les mêmes produits mais différemment pour le secteur des mines. Belle boite qui tourne bien. On a essayé de travailler avec eux, mais à chaque fois, cela n’a pas fonctionné. Des conservateurs qui voulaient tout pour eux. Si il n’est pas possible de s’entendre avec eux et de leur apporter le portefeuille technologique certifié, en revanche, leur concurrent allemand pourrait bien vouloir lui tirer profit de la partie.
J’appelle donc les allemands: Minova. La secrétaire me passe un certain Detler dont j’ignore si c’est le nom ou le prénom. On discute en anglais. A bâtons rompus. Je suis très clair. On va déposer le bilan d’un jour à l’autre et on est à vendre pour rien. Mon interlocuteur reste calme et m’indique qu’il faut que je lui envoie un mail. Sitôt dit, sitôt fait. Et je me dis que c’est bien tenté mais que ce genre de grande société va prendre son temps et du temps, je n’en ai pas.
Erreur! Le téléphone ressonne deux heures plus tard. L’indicatif allemand en tête. Je reprends légèrement espoir. Mon interlocuteur se présente. Il s’appelle Archibald. Il a une voix charmante, douce, bien que matinée d’expérience. Il me demande de répéter mon histoire. Je répète donc. La société a des problèmes financiers et un conflit d’actionnaires, on possède deux produits certifiés et dans mon équipe, j’ai l’ancien directeur technique de leur concurrent. Le type marque une pause et me dit:
- on peut se rencontrer demain dix heures chez vous?
Je reste plus que surpris mais je confirme. Ils sont à Dusseldorf. Il y a 750km et ils prévoient d’y être à dix heures?! Et j’ai bien compris qu’ils seraient plusieurs. Je rappelle Patrick. j’ai besoin de tout le monde sur le pont. Le but est de leur en mettre plein la vue. Je ne sais pas pourquoi mais je le sens bien. J’appelle mon polonais.
- Minova débarque demain.
- Comment t’as fait ça? … Ok, tiens moi au courant. Mais dis moi vite ce que je deviens dans cette histoire, parce que là, j’en suis encore à nettoyer les merdes de CPCU.
Si je comprends son point de vue, je le paye aussi pour ça, alors ça va bien! Et puis de toutes manières, je n’ai jamais laissé tombé personne, alors il ne va pas me faire un procès d’intention comme les autres!
10h00. Le lendemain. Patrick et moi attendons nos hôtes. Fébriles. On a fait le tour des stocks, nous n’avons que de vieilles résines périmées et faire des miracles dans ces conditions, ce n’est pas gagné. Mais nous n’avons pas le choix, il faut que ça marche! Soudain, la 406 break toutes options arrive. Ils sont trois hommes et une femme. Je reconnais Archibald entre tous. 1,m90, le beau gosse qui est juste docteur et accessoirement le n°2 d’un groupe qui pèse 1milliard et demi d’euros. N°2, je devrai plutôt dire l’éminence grise du groupe car son titre officiel est juste Dr R mais tout le monde dit Archibald du portier à ses collègues du directoire. Tout ça je vais le découvrir dans les mois à venir, mais je pressens positivement le bonhomme d’entrée de jeu.
Ma secrétaire nous a préparé un café avec une consigne : léger le café! Ce sont des nordiques, le café doit être léger et du lait si possible. Dans la grande salle de réunion, on discute, j’explique tout en totale transparence. Je réponds à toutes les questions. Patrick me laisse faire mais suit tout à la lettre. On joue peut être notre survie... Et puis les allemands en ont assez entendu, ils nous indiquent qu'ils veulent voir des produits.
La veille, j’ai dit à Patrick qu’on formulerait devant eux. On prend ce risque. On se la joue à l’aise devant les paillasses, on coule les produits en live. On les laisse repartir avec des échantillons si ils le souhaitent. Bref, on fait ce qui ne se fait jamais dans ce genre de métier : se mettre à poil. Avec Archibald face à moi, je sais que c’était la bonne option. Un type qui a de la considération pour les autres, et notamment ceux qui bossent avec leur main. La question est très simple: est-ce que les technologies les intéressent et si oui, sont-ils capables de racheter la boite en quelques jours, étant entendu que dans le cas contraire, nous déposons le bilan.
Tout le monde s’est bien gardé de parler de prix à l’oral. Et dans cette ambiance électrique, Patrick et moi nous activons à montrer ce que nous avons en réserve. Et bien que notre prestation ne soit pas mauvaise, nous sentons qu’ils n’ont que moyennement accroché. Nous déjeunons tous sur site, sandwich et frites dans la grande salle de réunion. Archibald continue et pose les bonnes questions. Il me demande de prendre mon temps dans les réponses et de lui envoyer par mail un maximum d’information. Il nous indique qu’il nous dira quoi très vite.
Vers 15h30, ils reprennent la route sans nous en dire plus. Et nous nous regardons avec Patrick avec le sentiment d’avoir tout tenté. Sans plus de conviction mais professionnellement, nous envoyons les documents demandés par mail. Puis nous sommes rentrés.
Le vendredi, Archibald me renvoie un mail vers 10h00 pour me remercier de notre accueil et accusé réception des documents que je lui ai transmis la veille. Rien de plus. C’est froid. C’est allemand. Patrick est venu malgré mon conseil de rester chez lui. Je lui ai dit que je rangerai tout. Ma secrétaire toujours aussi désoeuvrée nous donne un coup de main. Si on dépose le bilan, tout sera propre.
Vers 17h00, heure à laquelle nous pensons avoir tout perdu, nous sommes avec Patrick dans le bureau de la secrétaire qui ne sait pas trop quoi dire non plus quand le téléphone sonne. C’est la secrétaire d’Archibald qui nous demande poliment si nous pouvons être à Dusseldorf le dimanche soir pour une réunion prévue le lundi matin. Nous sentons à la fois que tout n’est pas perdu, que les allemands ont compris l’urgence et que le calendrier n’est pas négociable. Je confirme et la secrétaire m’adresse un fax avec les réservations d'hôtel. Les allemands ont choisi un très très bon hôtel avec deux chambres de luxe. A la main, en anglais, Archibald a rajouté ce petit mot sur le fax:
vous êtes nos invités. A lundi 7h00.
Un rayon de soleil vient de pointer son nez. Et j’informe tous les associés qui me sont restés fidèles : Denis et Jeannot. L’instinct de survie est à nouveau là, et je reprends du poil de la bête à un moment où mathématiquement mes adversaires pensent que ce sont les derniers jours.
Hey les gars! Je n’ai pas dit mon dernier mot!
A SUIVRE!
Table des matières:
Introduction • chapitre 1 • chapitre 2 • chapitre 3 • chapitre 4 • chapitre 5 • chapitre 6 • chapitre 7 • chapitre 8 • chapitre 9 • chapitre 10 • chapitre 11 • chapitre 12 • chapitre 13 • chapitre 14 • chapitre 15
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