LE DOSSIER VALMY (Thriller) : chapitre 7

in #roman6 years ago


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Chapitre 7 • Kojak


Kojak, c’est le surnom attribué à mon deuxième plus gros actionnaire. Il est vrai que la ressemblance est frappante à un détail près. Kojak se déchaine sur des sucettes alors que le nôtre tire sur des gros Havane hors de prix.

Kojak fait partie des actionnaires du second tour. En 2004, il a injecté des fonds dans le projet VALMY avec la volonté de développer l’aspect commercial du produit. Il faut dire qu’il a le potentiel pour. Directeur Général d’une filiale d’élite d’un grand groupe, il est leader sur les revêtements spéciaux dans le nucléaire. C’est à dire tout ce qui est à valeur ajoutée. Les produits de Valmy entrent donc dans son champ. Kojak est également administrateur. Si les actionnaires le sont tous devenus, c’est bien par cette volonté personnelle de transparence que j’ai toujours eue. Jusque fin 2005, Kojak est toujours resté en retrait. A l’écoute mais en retrait. Mais début 2006, il m’appelle au beau milieu des emmerdes CPCU.

  • j’ai une affaire peut être pour le produit projeté. Je te laisse regarder le dossier et revenir.

Sitôt dit, sitôt fait. Je prends attache avec le client et file à Bruxelles voir le chantier. En effet, c’est une belle affaire où le produit projeté a toutes se chances. Le client semble convaincu et attend un échantillon. J’adresse mon rapport à Kojak. Il me rappelle illico. Ses équipes sont «charrettes», est-ce que je peux trouver un sous-traitant pour l’application? Et de fait, ça tombe bien, j’ai un gros potentiel de sous-traitance en Pologne. Une grosse boite qui fait du polyuréthane projeté. Ils sont bien évidemment intéressés par l’affaire qui pèse 60,000 euros pour 15 jours de boulot. Pour Valmy, c’est 200,000 euros dont 180,000 de marge. Je ne peux pas laisser passer.

Kojak reçoit mon second rapport et nous décidons d’aller en Pologne rencontrer le potentiel à qui j’ai adressé des produits entre temps pour faire un essai. En Pologne, la rencontre se passe bien et même l’essai est concluant. On affine les détails techniques sur la base de leurs machines haute pression. Ils ont quelques modifications à faire mais rien de bien méchant. Ils nous font part de leur prétention. Au total, l’affaire coûte 230,000 euros à Kojak qu’il revend à Bruxelles pour pas moins de 450,000 euros.

L’heure est à l’euphorie de ce point de vue. Et je profite d’une soirée avec Kojak pour lui faire part des problèmes que je rencontre. Entre les chimistes qui sont incapables de résoudre les problèmes techniques et qui ne foutent rien, le client CPCU qui repasse des commandes mais qui nécessite beaucoup de concentration et Alex qui me harcèle avec son extension alors qu’il n’a rien fait sur le premier contrat, je ne sais plus où donner de la tête.

Pour la première fois en 4 ans, je vais avouer mon usure. Je suis fatigué d’avoir autant couru pour sauver la boite. Je ne peux pas tout faire, la compta, le commercial, la mise en oeuvre et faire le boulot des chimistes qui sont payés à prix d’or alors que je ne me rémunère toujours pas! Il en convient. Je viens de signer mon arrêt de mort mais ça je ne vais le découvrir que quelques mois plus tard. Pour le moment nous sommes dans un rade du nord de la Pologne, une bière à la main, entourés de putes. Légèrement enivrés l’un et l’autre, la conversation se poursuit. Il est d’accord pour me filer un coup de main, prendre ma place en façade, à condition que je fasse tout ce qu’il dit et que je continue à gérer le quotidien!

Si il ne m’avait pas fait cette proposition, c’est moi qui en aurait fait la demande et donc nous sommes sur la même longueur d’onde. On a fini les bières et payé les putes. Je rentre de Pologne rassuré. J’appelle Denis pour lui faire part du changement. A l’autre bout du téléphone, Denis est ravi. Le bonheur ne va pourtant être que de courte durée... Dès le lundi, kojak rappelle. Il est sur Paris mardi soir, il faut lui trouver un hôtel et organiser un dîner avec Denis du côté de chez moi.

Je m’y colle. Et voila le triumvirat réuni. La soirée va bon train et nous sommes bien d’accord. Il faut recadrer les chimistes et mettre Alex face à ses responsabilités. Le contrat n’est tout bonnement pas exécuté et à ce rythme ne nous rapportera jamais rien.

Denis et moi sortons de ce dîner rassurés. Kojak prend les choses en main. Il a du charisme et cela peut fonctionner. Ramener un peu de sérénité dans la boite qui pour le reste va plutôt bien et rentre des sous. Je vais pouvoir me concentrer sur l’essentiel et Kojak va s’occuper de gérer les troupes.

Il est clair que l’on ne va pas tout foutre en l’air maintenant. Le marché CPCU est mûr... Les millions se profilent à gogo. Et la banque propose de recapitaliser la société sur une base de 10 millions d’euros. J’ai reçu un mail en ce sens et bien entendu, je m’en suis ouvert à Denis et Kojak. D’ici trois mois, on a fait le jackpot et plus personne ne viendra déstabiliser notre projet. Mon projet surtout. Et je me mets à rêver des travaux qu’il faudra faire chez Julie, des vacances à venir au Cap Ferret... J’ai bien le droit de rêver non?


A SUIVRE!

Table des matières:

Introductionchapitre 1chapitre 2chapitre 3chapitre 4chapitre 5chapitre 6


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Effectivement on a tous le droit de rêver. Les interrogatoires sont absents cette fois-ci @vincenleroy. Allons à la partie suivante !

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