Le voyage au bout du monde • chapitre 7

L’envie de découvrir notre gite se fait sentir et Nathalie nous indique le chemin. Une rue à droite, cinquante mètres, un petit jardin sur la gauche, c’est au fond. Pour seul bagage nos deux carcasses, nous nous dirigeons vers la maison de Sylvie. Les ruelles sont très étroites, les maisons minuscules. Des bicoques de pêcheur. C’est là que nous allons passer la nuit.

Sylvie nous attend sur le perron. La quarantaine bien tassée, le visage fané, on sent que sa vie est rude. Mais le sourire est là. Les présentations faites, visite de la chambre. Il y a deux lits. Je laisse le double à Marine. Sylvie nous fournit deux serviettes et nous indique de faire comme chez nous. Dans la pièce principale, je revois la jeune fille vue sur le bateau le matin. C’est sa fille venue passer quelques jours chez maman. Vautrée dans un canapé défraichi, elle me renvoie un sourire sympathique. Ce n’est ni riche, ni pauvre, c’est une bicoque de pêcheur.

Nous ressortons et repassons chez Nathalie pour réserver une table. Elle éclate de rire. Il n’y a quasiment personne sur l’île et nous partagerons le resto avec un autre couple. Nul besoin de réserver. Elle nous invite à aller profiter du coucher de soleil au bout de l’île avant de nous mettre à table.

La température s’est rafraichie et nous arrivons tout au bout de l’île. Le soleil va se coucher. Le spectacle est ahurissant. l’océan va happer le soleil. C’est le plus beau coucher de soleil de ma vie. Marine aussi savoure. Nous ne disons plus rien. La magie du lieu nous imprègne tout autant que les embruns. Oubliée notre légère déconvenue, pour l’heure, c’est une forme de paix intérieure qui nous inonde.

Je suis content. Marine a vraiment décroché. Et finalement, c’était mon projet…