UN PARADIS AQUATIQUE

Dans le précédent épisode, j’ai insisté sur la présence inévitable des requins, dans, et autour de l’atoll. Mais parfois ceux-ci s’écartent, comme dérangés, et apparaissent alors des animaux que je trouve parmi les plus captivants sous l’eau. Des raies Mantas venues comme intriguées par la présence inhabituelle d’un plongeur. Ma curiosité ne se porte désormais plus que sur les raies Manta. Il faudra un peu de patience, le temps de les laisser venir, et après ces quelques rondes de mise en confiance, commencera alors le plus somptueux des balais. Il est difficile de décrire un tel scénario sans laisser sa plume déraper inexorablement dans des tournures de phrases débordantes de poésie. « En vie » sera le seul bout de phrase que je retiendrai. Les moments magiques comme ceux-ci n’arrivent qu’une fois dans une vie, mais ici, ils recommenceront demain, et après demain encore…

Le feu d’artifices n’est pas terminé. Le bouquet final sera apporté des mains mêmes d’un dugong à la taille imposante. Venu des profondeurs et pressé de rejoindre sa table plus à l’intérieur du lagon, il prendra cependant le temps de découvrir timidement l’étrange visiteur en scaphandre. Les rencontres sont encore plus belles lorsqu’elles ne sont pas prévues.

De retour sur ma zone de mouillage à Direction Island, je suis interrompu dans le nettoyage de mon matériel par quelques ailerons venus tourner autour d’Aurora. Un passage de dauphins, rien de très étonnant en ces lieux. A ceci prêt que les quatre habitués du coin se mélangent très facilement aux Hommes et partagent avec eux baignade et jeux aquatiques. Les sauts commencent, suivent alors les acrobaties sous-marines et les regards rieurs. Les mouvements sont d’une précision incroyable, et leur appétit du jeu est indéniable. Je les trouve s’arrêtant à tour de rôle devant une des rares zones de corail de la plage. Par curiosité, je prends la file d’attente et à mon tour je descends porter mon regard là où la curiosité des dauphins semble être attirée. Une pauvre carangue totalement terrorisée se trouve cachée sous une roche espérant que ce jeu dont l’issue semble cruel pour elle, se termine rapidement. Je n’en connaitrais jamais la fin !

Une île paradisiaque, certes. Mais si les clichés de cartes postales exposant cocotiers, plage parfaites, et îlots de sable blanc, ont ici, une telle profondeur d’âme, c’est certainement parce qu’ils se conjuguent avec une quasi absence de fréquentation humaine. Ici, l’Homme ne vit pas plus vite qu’il ne faut. Il savoure. Il préserve. Brel aurait dit : « Voici venu le temps de vivre, voici venu le temps d’aimer ».

Episodes précédents:

https://steemit.com/francosteemvotes/@marc-allaria/le-voyage-d-aurora-cocos-keeling-islands-episode-3
https://steemit.com/francosteemvotes/@marc-allaria/le-voyage-d-aurora-stop-10-episode-2
https://steemit.com/francosteemvotes/@marc-allaria/le-voyage-d-aurora-stop-10-coco-keelings-island-presentation
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