[Roman original] Le silence des sept sceaux XII

in #fr7 years ago (edited)

Previously : https://steemit.com/fr/@twoitguys/roman-inedit-le-silence-des-sept-sceaux-xi-2017815t1918828z ( part XI)

https://steemit.com/steemitfrancefb/@twoitguys/roman-le-silence-des-sept-sceaux-le-pandemonium-i (part 1)

Chapitre 5
Sur les lieux, Lefebvre et Boisvert trouvèrent les pompiers en train de mettre fin aux flammes qui ravageaient l’église St-Enfant de Jésus. Trois camions étaient autour de la bâtisse et une dizaine de combattants du feu savourait la fin d’une éreintante lutte.

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Mais le coroner et le policier n’étaient pas venus pour l’incendie. Ils avaient reçu un appel venant du service de police de la ville de Montréal (SPVM) Un chauffeur d’autobus, après son quart de travail, avait reconnu les portraits-robots des deux fugitifs. Anna et Marc étaient descendus ici, une heure plus tôt. Lefebvre se demandait si les deux événements étaient liés. Alors que ses hommes ramassaient tuyaux et échelles, le chef des pompiers alla à la rencontre des deux hommes. Sans cérémonie, ni présentation, l’homme en bleu et rouge leur expliqua la situation.
L’incendie avait éclaté il y a environ 90 minutes. Un corps calciné avait été sorti de l’église. Un jerricane d’essence avait été retrouvé à l’arrière du bâtiment et un voisin avait aperçu quelqu’un s’enfuyant vers l’est. Le bon sens pouvait sans aucun doute permettre au chef pompier de déclarer que ce feu était d’origine criminelle.
Boisvert se retourna vers Lefebvre, déconcerté, il ne comprenait pas pourquoi deux personnes poursuivies par la police traverseraient la moitié de la ville pour aller mettre le feu à une église.
― Pour détruire des preuves, avança Lefebvre.
Le coroner fit quelques pas vers la devanture de l’église. Des ambulanciers soignaient des voisins incommodés par la fumée. Il remarqua éparpillé ici et là des pétales de fleurs. Qu’est-ce qu’ils ont bien pu vouloir faire disparaître ? se demandait Lefebvre. Il retourna vers Richard incapable de mettre le doigt sur ce qu’on son instinct lui disait de regarder.
Richard fit signe à Gaétan de rester ici. Un agent du SPVM voulait lui parler. Pendant ce temps, Lefebvre pensait au détail qui avait attiré son attention : les pétales. Il n’y avait rien de bien étonnant de voir des pétales de fleurs autour d’une église, mais quelque chose en lui disait que ce n’était pas normal. Il y avait un truc qui ne tournait pas rond.
Au bout de quelques minutes, Richard revint avec un tableau à sketch. Le voisin qui avait quelqu’un de suspect s’enfuir des lieux avait réussi à fournir un portrait-robot de l’individu. Au grand étonnement des deux hommes, le dessin ne ressemblait en rien à Marc Conrad. Le témoin avait décrit un grand homme brun au crâne chauve et aux traits enfantins et charnus. Mais la surprise ne s’arrêtait pas là. Au détour de détails inutiles, le témoin, un orphelin déçu du clericus duplessien, avait raconté que cette église était maudite depuis sa construction. Le suicide de la jeune Melissa était un signe que le seigneur était contre l’église catholique. Elle n’était plus digne de diriger notre peuple, et Dieu avait maintes fois montré sa désapprobation depuis la Révolution tranquille.
Lefebvre avait beau remettre tout ce qu’il venait d’entendre dans l’ordre, tout ce récit n’avait aucun sens, si ce n’est celui d’une jeune fille s’étant suicidée ici même. Le coroner demanda à Boisvert de le ramener au QG de la SQ.

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