C'est l'heure de la RunInLyonsteemCreated with Sketch.

in #fr7 years ago (edited)

Il est 7 heures du matin, c'est le grand jour et mon cerveau ne m'a laissé aucun répit durant cette nuit. Si cette journée n'a rien de spécial pour vous, ce n'est pas le cas pour moi. Je la prépare depuis presque dix mois. C'est mon challenge, celui qui ponctuera ceci "Je ne m'imaginais pas courir il y a un an". Ca sera ma victoire, une victoire contre "le moi" d'il y a un an.

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Il est 11 heures et je suis au village sportif installé à place Bellecour. Il y a un monde fou. Les semi-marathoniens terminent leurs périples commencés il y a 2h30. C'est bête, mais je me sens petit en comparaison. Je ne m'attarde pas et trouve mon sas de départ.

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Je suis déçu, car malgré mon avance, je constate qu'il y a déjà du monde en tête de sas. Je me trouve une petite place...
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Je suis assez surpris, car dans ce sas "57 minutes", je m'attendais à voir des "coureurs du dimanche" (un peu comme moi), mais ce n'est pas le cas, surtout en tête du sas.
Je suis même agréablement surpris de voir un homme en chaise roulante se placer pour le départ.

Malgré une nuit stressante, je suis super calme. Comme si c'était mon élément depuis toujours.


Le moment approche, mais on nous fait endurer quelques minutes d'échauffement dans un sas bourré de monde...
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Le départ est enfin lancé, ça se bouscule doucement et tout le monde tente de se trouver une place en tête de peloton. Le public nous encourage. Le rythme accélère rapidement que j'en suis surpris ! Nous sommes sur un objectif de 57 minutes, mais ça fuse pour le faire en 50 !

Au bout de 2 kilomètres, je regarde enfin ma montre cardiofréquencemètres pour me rendre compte que je suis 97 % de ma fréquence cardiaque maximale... c'est de la folie, je devrais être à 85 % en début de course. J'ai beau faire des efforts pour ralentir, mais je n'y arrive arrive pas, je suis entrainé par le rythme des encouragements et il est difficile de canaliser cette énergie. Je commence à douter.

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Premier et seul ravitaillement, pas question de s'arrêter, ce n'est qu'un 10 kilomètres ! Je suis tout de même dépité de voir des gobelets par terre... alors que les bennes à ordure sont juste à côté.

La course continue vivement jusqu'au tunnel de la Croix-Rousse. Ce tunnel, je le redoutais plus que tout. La peur de la chaleur principalement, car c'est elle qui sabote les efforts des coureurs. Heureusement, les quelques encouragements donnés et mains tapés des spectateurs me redonnent du courage.

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Une fois dans le tunnel, je me sens étonnement bien... Avec une pente douce et une température idéal, il y a de quoi reprendre du poil de la bête. Ma fréquence cardiaque est malheureusement toujours trop haute et il faudra faire avec.
Je plie les 1.68 kilomètres du tunnel en 10 minutes. Je regretterais presque qu'il ne soit pas plus long...


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Cela fait 7 Km que je cours et il va falloir relancer un peu la machine... Enfin ça c'est durant l'entrainement... Ici vu l'effort déjà fournit, il s'agit plutôt de tenir le choc. Trois kilomètres, c'est encore plus de 15 minutes de course à faire.

On rentre dans les presqu'île de Lyon en passant par la place des Terreaux.


Source : Wikimedia

La foule s'amasse de plus en plus et là, pour moi, les sensations, les images et les sons se mélangent. Les encouragements se font de plus en plus présents, quelques inconnus crient "aller Jonathan"... je souris. Je tape dans quelques mains... et je souris toujours. L'épuisement est là, mais il est impossible de laisser tomber ici.

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Place Bellecour, c'est de la folie, on croirait voir la fin d'un Tour de France. La foule nous transporte jusqu'à la ligne d'arrivée.
Encore deux virages, puis un... elle est là... je tente de filmer avec mon smartphone pour immortaliser l'événement.

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Enfin, cette aventure se termine. Je suis heureux, j'ai réussi mon objectif de temps (51 minutes et 22 secondes). Record battu.

Une douce euphorie me gagne tandis que je vais récupérer ma médaille et de quoi retrouver un peu de force au ravitaillement.

C'est l'accomplissement de mon périple.
Il y a un an, je souhaitais simplement perdre du poids. Au vu de mes progrès, j'ai ajouté de la course à pied sans me douter une seconde de ce qui se passerait.
Je me suis lancé ce défi pour battre mon "moi" d'hier. Et je viens de le réussir pleinement.

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En réalité, le chronomètre n'est pas le réel objectif. Il s'agit plutôt d'être meilleur qu'hier.
Cette course m'a prise de revers. Je ne m'attendais pas à douter lors des premiers kilomètres et à prendre du plaisir dans ce tunnel tant redouté. Je ne m'attendais pas non à ce que la foule me transporte jusqu'à la ligne d'arrivée.
10 kilomètres, je connais, je pratique cette distance toutes les semaines sur les quais du Rhône. Et pourtant, j'étais comme une débutant. C'était mon premier vrai 10 kilomètres.

Beaucoup de souvenirs. Je reste marqué par le courage de ces coureurs en fauteuil roulant, ces bénévoles tous plus sympa les uns que les autres, l'entre aide entre les marathoniens, ce coureur par terre entouré par deux personnes de la Croix Rouge. J'ai été choqué par ces gobelets jetés par terre aux abords du ravitaillement...

J'ai envi d'un nouveau défi... un semi marathon. Chiche ?


Pour l'amusement, j'ai fais un petit montage ici

Sort:  

Wahou félicitations @evildido ! J'admire ta persévérance et ton courage de prendre le dessus sur ton toi d'hier :) !
Je n'ai pas encore trouvé le déclic de mon côté, mais ton article fait réfléchir, quand on le veut vraiment et qu'on s'en donne les moyens, c'est possible.
Merci pour ce post inspirant !

Merci @maeva. Si j'arrive à t'inspirer, j'en suis honoré !
Je n'ai pas eu vraiment de déclic. J'y suis allé très progressivement. Au début, c'était un peu de renforcement musculaire. Au fur et à mesure j'ai intensifié mes exercices. Ce sont mes progrès qui m'ont encouragé.

C'est pour ça que je dis qu'il faut impérativement se donner des objectifs ainsi qu'une méthode pour mesurer ses progrès. En plus, pour un débutant c'est "facile", car le corps s'adapte très vite à ce nouveau rythme.

Oui j'ai entendu dire que le corps et l'esprit s'adapte plutôt rapidement si on prend la peine de tenir quelques jours voir quelques semaines. C'est le mental qui est le plus dur à convaincre les premiers temps, on a l'impression que la dureté de l'obstacle ne s'atténuera jamais alors qu'en vrai il suffit de peu de temps. Il faudrait que je me trouve un objectif à atteindre et m'y tenir, mais ça reste plus facile à dire qu'à faire ^^

Et si vous voulez voir le marathon de Lyon, c'est ici.

Trop bien, et en plus tu as eu le temps de prendre des photos ahah Félicitation !
C'est cool tu me motives pour mon défi ! :)

Comment être un vrai blogueur en trois étapes. Scotcher son téléphone à la mains (même pour courir un marathon enfin... ça s'appelle comment courir 10km ?). Et puis click, click clik, je prends des photos... pour enfin en faire un article.

Ah ah ah 🤣
Un 10 Kilomètres c'est un 10 kilomètres. Pas de petit nom :(.

Sinon, la "mode" sur YouTube, c'est plutôt de filmer avec une action cam (style go pro). Mais je précise que je ne suis pas un blogueur 🤣.

Une belle leçon de persévérance et de volonté. Upvoté à 100% !

Bravo! Vraiement c'est toute une expérience que tu a vécu, super bien raconté et avec un petit montage en bonus! Un bel exemple de dépassement de soi-même!

ah ah merci. J'avais filmé l'arrivé, mais ça bougeait de partout tellement j'étais dans le dur.

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