MON COMBAT... NOTRE COMBAT... POUR LA VIE PARTIE 3

Je m'étais arrêtée, la fois précédente, à ma prise de RDV en service de PMA à l'hôpital Saint Joseph à Marseille.
Avant de continuer à vous raconter mes aventures / mésaventures, je tenais à vous préciser, un petit peu, car je vais y revenir bien plus en détail, au moment venu, soyez patient ! la notion de PMA.
PMA signifie procréation médicalement assistée. C'est une discipline médicale qui permet aux couples hétérosexuels, (peut-être plus pour longtemps...) qui ne parviennent pas à avoir, naturellement un enfant, ou qui pourraient, mais dont l'état de santé est incompatible, d'être aider.
Le principe, très simplifié, est soit :

• de mettre en culture in vitro les ovocytes (ovules) et/ou spermatozoïdes afin de tenter d'obtenir un embryon. Ce dernier est ensuite, entre J3 et J5 (càd 3 à 5 jours après) selon les protocoles, implanté dans l'utérus. c'est la FIV (Fécondation In Vitro) ;
• d'implanter directement un spermatozoïde dans l'utérus, c'est l'insémination artificielle.

En 2015, grâce à ce dispositif, 24 839 enfants sont nés, soit 3,1 % des naissances, selon le dernier rapport de l’Agence de biomédecine.

Vous vous souvenez, probablement tous, euh, en tout cas ceux de ma génération, des premiers "bébés éprouvettes" (j'ai horreur de ce terme!), Amandine, née en 1982 ou peut-être, Louise, née en 1978 en Angleterre.
Le père de la PMA en France, qui a permis la naissance d'Amandine, est le P^r René Frydman, un être merveilleux, sur lequel je reviendrais, également, plus longuement.
La PMA est soumise à la loi de bioéthique n°2004-800 du 6 août 2004 modifiée en 2011.
J'ai trouvé, à ce sujet, une vidéo très intéressante, que je vous partage.

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Un mois s'était écoulé, et le jour du RDV approchait. C'était parti pour Marseille, et cette gynécologue, chef de service, de qui j'attendais tant. Je n'allais pas en terre inconnue, car elle avait été le médecin de la cousine d'une amie qui était intarissable d'éloges la concernant et pour cause, elle était devenue l'heureuse maman de deux enfants, grâce à sa prise en charge à St Joseph !
C'est donc surmotivé que je prenais l'avion, car je vous le rappelle, à cet instant, en dehors de ce que j'avais glanée sur internet, je n'en savais pas plus, sur le don d'ovocytes.

Je rentre dans un cabinet, dans un bel immeuble haussmannien, situé dans le quartier des Réformés. Nous sommes quatre couples dans la salle d'attente, on se regarde, on n'imagine, on attend, on espère. C'est mon tour, ça vient à moi, je vais savoir !

Entre Christel, installe-toi.
Tiens, elle me tutoie, elle m'appelle par mon prénom, qu'est ce que ça fait du bien.

Je m'étais, tout de suite, dis que j'étais, dorénavant, entre de bonnes mains, que j'avais enfin trouver la "bonne."
Je lui raconterai tout, je lui dirai, tout mon parcours, tous mes déboires.

Elle a fini de lire mon dossier et moi de tout lui livrer. Un long silence, trop long, puis les larmes me montent. Elle se lève tout à coup, contourne son bureau et me prend dans ses bras.

Cela existait donc, des médecins qui n'étaient pas que techniciens, des médecins doués d'empathie et elle était là devant, juste à côté de moi.

Même, si la situation me semble un peu "bizarre", je profite de l'instant, je me laisse bercer.

Puis elle s'assit pas à sa place non, juste là, à mes cotés. Elle posa ses mains sur mes genoux, me regarda droit dans les yeux, me tendit un mouchoir et me dit :

Christel, c'est dur ce que tu traverses, c'est inadmissible ce que tu as dû traverser à cause de l'incompétence de certains, mais on va essayer car bien sur, on peut t'aider, grâce au don d'ovocytes, tu en as déjà entendu parler ?

Je connais juste grâce à ce que j'ai lu sur internet mais c'est plutôt confus !
Elle m'expliqua tout, dans les moindre détails. Il fallait, avant tout, que je me rapproche d'un centre de PMA afin de préciser le diagnostic et pouvoir bénéficier d'une FIV DO (Fécondation In Vitro avec Don d'Ovocytes).

Mais Dr, je souhaite être suivi chez vous et de préférence par vous !

Ce n'est pas possible, nous n'effectuons pas de FIV DO, juste des FIV "simple".

Je redescendis, tout à coup, d'un coup, d'un seul, de mon petit nuage, j'y étais pourtant si bien, remplie de confiance et d'espoir.

Digère tout ça, tout ce que je t'ai dis et prends RDV à Montsouris. Je te donne un courrier, tu le lui remettra, ne t'inquiètes plus on va (supposément la médecine) te prendre en charge mais il va falloir être patiente.

Heureuse de toutes ces nouvelles, c'était le coeur léger que je quittai Marseille. J'attendais VOIR TEMPS, patiemment comme elle me l'avait demandée, quelques jours pour digérer tout cela.
Intégrer à la fois, la merveilleuse chance qui s'offrait à nous, bien consciente des progrès de la médecine et de l'opportunité qui m'était donné. J'avais bien conscience, que je devais renoncer à transmettre mes gènes, les bons, comme les mauvais, je devais renoncer à avoir un enfant qui me ressemble, un enfant qui serait le sang de mon sang, la chair de ma chair. Cela n'a pas été une période facile, dans cette ambivalence permanente avec tantôt la joie, l'espoir, l'impossible qui devenait possible et tantôt la peine, le regret, la colère face à cette injustice...

Il faut que j'appelle, j'hésite j'ai peur ! J'ai peur de deux choses. Vont-ils accepter de nous prendre en charge et surtout, la plus importante, quand va-t-on me donner un RDV ??? Allez ça sert à rien de s'inquiéter, vas-y courage, tu vas vite être fixée.

L'attente entre le standard et le service de PMA me parut interminable. Un bon quart d'heure s'était écoulé et enfin, je l'entendai !

Service de PMA, bonjour.

Bonjour, je souhaite prendre RDV avec le D^r D.

Le RDV, le plus proche est dans 1 AN, c'est pourquoi ?

Je tentai de lui expliquer, sans trop me faire comprendre, la gorge nouée, que j'essayais en vain d'avoir un bébé et que le diagnostic d'IOP venait de m'être annoncé.

J'insiste. Svp, c'est urgent !!!

Madame, vous apprendrez qu'il n'y a pas d'urgence en PMA [...]

Si par bonheur, il y a un désistement, pouvez-vous m'appeler ?

Je le note mais la liste d'attente est déjà bien longue.

Nous étions début 2008, et je commençai vraiment à penser que je n'y parviendrai jamais, que je deviendrais folle avant, j'avais déjà 33 ans et Dominique 40 ans. Le monde vint une nouvelle fois de s'écrouler, et s'il fallait attendre 1 an pour obtenir un RDV, combien de temps allions-nous devoir attendre pour le don d'ovocytes ??? Même si je savais que cela ne changeait, je ne pus m'empêcher de penser au temps perdu, au temps que l'on ne pourra plus rattraper et au temps qu'il nous reste, pour essayer d'y arriver.
Il fallait que j'attende toute une année, rien que d'y penser, j'en avais la nausée. Très prise par notre activité professionnelle, je noyais mon chagrin dans des journées interminables de quinze heures de travail afin d'échapper à cette réalité, difficile à vivre, trop difficile à accepter.
Cette même année, nous nous étions associés, en vendant des parts de notre SARL afin d'être plus disponible pour tout ce parcours qui nous attendait. Cet l'été là, alors que nous étions en congé, pour la première fois depuis 2004 (les joies de l'entreprenariat !) pas loin du Cap d'Agde, je reçus un appel. Je reconnus, immédiatement, le numéro que j'avais pris soin d'enregistrer. C'était Paris, c'était Paris.

Qu'est ce que je fais, qu'est ce qu'ils veulent ???

Et bien réponds, réponds, Christel, vite, ça va couper !!!

J'avais le coeur qui battait à 100 à l'heure, s'il m'appelait, c'était forcément bon signe, mais je n'imaginais pas à quel point.

Mme M., c'est la PMA, je vous appelle pour vous dire qu'il y a un désistement et que vous pouvez venir après demain.

Bien sur, euh évidement mais après demain ?!?

Je me demandai si c'était bien réel, je ne devrais plus attendre encore plus de six mois, mais juste deux jours, deux tout petits jours. Une fois, toutes les contraintes matérielles, d'organisation réglées, je réservai mon billet d'avion, et je partirais toute seule, ne voulant pas imposer cela à mon beau-fils qui était en vacance avec nous.

Il est 4 h du mat., je n'ai évidemment pas fermé l'oeil de la nuit. Je suis excitée et stressée, impatiente et inquiète, curieuse et angoissée. C'est parti, Christel, courage, vas-y !

Je m'apprête à quitter le camping, au alentour de 5 h. Ce qui sont coutumiers de ce mode d'hébergement, imagine peut-être déjà, comment a commencé la journée.

Je montai dans ma voiture, et dans la nuit noire, me dirigai vers la sortie du camping. A mon arrivée, je fus tout de suite surprise en voyant une barrière qui me bloquait la sortie.

Bon, c'est juste pour éviter les vols ou ce genre de chose, quelqu'un va m'ouvrir ou au pire je vais devoir sonner et quelqu'un va m'ouvrir !

Et bien non, vous l'avez peut-être déjà compris, rien n'est simple avec moi...

Allez... encore un peu de patience, il va falloir encore attendre pour connaître le dénouement, heuuurrreeeuuuxxx ! 😍😄😍

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