Une crise ? Où ça ?

Les temps sont durs lit-on ici ou là… Non, je ne parle pas des taxes en France, ni des gilets jaunes, mais bel et bien de la “chute des cryptos”. Les guillemets sont assumés.

Pourquoi ces guillemets alors ? Tout simplement parce qu’il n’y a pas de chute. C’est un peu comme la cuiller, elle n’existe pas. Une histoire de pilule rouge, de pilule bleue, tout ça. Mais alors, il se passe quoi, actuellement ? Il se passe qu’une situation exceptionnelle revient à son état normal. Rien de plus.

Il y a un an…

Il y a un an, le petit monde des cryptos se retrouvait pris dans une hype sans précédent. Le Bitcoin explosait littéralement et avait atteint son point culminant (qu’il ne reverra probablement jamais), provoquant un sentiment de FOMO tout autant jamais vu. FOMO ? C’est quoi qu’est-ce ? En toute franchise, j’imagine que si vous lisez ce genre de billet, c’est que vous connaissez déjà ce terme. Mais une piqûre de rappel n’est jamais superflue.

FOMO : Fear of missing out. La peur de manquer le coche. L’effet mouton qui a eu lieu fin 2017, et que beaucoup, comme moi, ont pris en retard début 2018. Mais c’était déjà bien trop tard. Oh, je n’ai pas mis grand-chose dans le pot, à peine 200€. 100€ en BTC, et 100 autres dans un projet que j’imaginais prometteur : l’Electroneum, qui promettait de permettre à tous de miner une crypto sur smartphone. 45 jours plus tard, c’était devenu une shitcoin. Mais bon, j’avais mis le pied dedans (le gauche, paraît que ça porte-bonheur), autant rester et voir ce qu’on pourrait faire.

Bref, depuis, je suis passé sur Steem, et j’en suis fort content. Mais il paraît (je dis bien il paraît) que c’est la crise. STEEM n’est pas en forme. STEEM est passé de 10$ à 0,3$. Ouais ? Non. Tout simplement parce que la paire USD/STEEM n’existe pas. Cette comparaison n’existe qu’à titre indicatif.

STEEM fait la paire avec BTC. Et si on regarde mieux, par rapport au Bitcoin, la valeur est la même qu’il y a un an, et même qu’il y a deux ans. Alors oui, il y a eu des hausses. Mais tout état de grâce est suivi d’un retour à la normale. Non, le STEEM n’est pas en crise.


^{Le prix du STEEM face au Bitcoin évolue nettement moins que face au dollar US.}

Steemit, alors ?

Je suis arrivé sur Steemit en février. À une époque où la folie des cryptos battait son plein. Et où la promesse de gains faciles attirait les foules. Ça postait bien plus qu’aujourd’hui, et ça payait bien plus qu’aujourd’hui, à tel point que, là encore, on entend à gauche et à droite que “c’est la fin”…

Ouais mais non. Là encore, le début de 2018 n’avait rien de normal. C’était une embellie provoquée par l’envolée du Bitcoin, qui a d’ailleurs profité à toutes les cryptos, ou presque, et si l’on regarde les différentes paires, on s’aperçoit que les cours des différentes altcoins se sont calquées quasiment à la perfection sur celui du Bitcoin.

Et donc, quand l’état de grâce est fini, les choses reviennent à la normale, disais-je plus haut. Et c’est précisément ce qui est en train de se passer. Le Bitcoin reprend progressivement un cours “normal”, j’entends par là qu’il reprend la direction de la droite qu’il suivait avant novembre 2017 et qui décrivait une lente mais tranquille progression. Mais cela se fait au prix de quelques pots cassés. Nombreux sont ceux qui n’ont pas le coeur suffisamment accroché et qui quittent précipitamment le navire, de peur de couler avec lui. Ce qui se ressent sur pas mal de choses. Au niveau du Bitcoin, une baisse brutale fait peur, les gens s’empressent de vendre, et au niveau de Steem, les récompenses ne sont plus aussi attractives qu’avant, donc pourquoi se donner du mal ? Alors non. En regardant bien, ce n’est pas “la crise”, mais un juste retour à la normale.


^{En rouge la continuité de la progression du BTC.}

Retour à la normale… ou presque, en fait.

Là je vais me concentrer sur Steem, puisque c’est la partie qui m’intéresse précisément. Par rapport à novembre 2017, il y a quand même eu d’énormes changements.

Dans le fonctionnement d’abord, avec le HF20, qui met notamment un frein incroyable au spam, ce qui ne peut pas être une mauvaise chose. On a tous vu cette vague de bots au printemps 2018, avec des followers fantômes et des services de resteem tous plus bidons les uns que les autres.

Mais le côté le plus radicalement différent est l’essor des dApps basées sur Steem. De plus en plus d’utilités différentes sont imaginées pour le STEEM, pour le sport, le fundraising, la monétisation des réseaux sociaux, la cuisine, et j’en passe et des meilleures. Et le gros, gros point fort à propos de ça, c’est la possibilité d’enfin passer par d’autres circuits pour la création de comptes, afin de proposer quelque chose d’immédiat, et mieux utilisable. Ça aura mis un peu de temps à se mettre en route, mais on y arrive, @oracle-d a officialisé une API qui sera utilisée en avant-première par @share2steem, qui va permettre aux utilisateurs externes à Steemit de s’inscrire instantanément. Ce qui met un terme au plus gros frein à l’adoption de la blockchain : la lenteur de la création de compte, qui pouvait prendre plusieurs semaines.

Et l’arrivée prochaine des SMT va aussi permettre aux apps de gérer leur propre token, différemment de ce que propose Steemit, tout en se basant sur le STEEM. Pour rappel, les SMT permettent aux créateurs de dApps de définir un jeton propre à leur appli, et qui utilisera la puissance de la blockchain STEEM. Ceci afin d’obtenir une certaine indépendance, sans pour autant avoir à imaginer un mécanisme complexe, celui-ci étant déjà créé. En test à partir de janvier, il sera disponible pour tous fin mars. Nous verrons alors ce qu’il en est, mais de nombreux espoirs se portent sur ces SMT.

Une crise, non, une réorientation

Durant ces 9 mois passés sur la blockchain Steem, j’ai pu assister à de nombreux changements. Alors qu’au début il n’y en avait que pour la “qualité”, aujourd’hui on mise sur la diversification, permise par la multiplication des dApps, je reviendrai sur l’aspect qualitatif lors d’un prochain post. Toujours est-il que j’ai vu le visage de la blockchain changer littéralement. Et selon moi, pas en mal. Nombreux sont ceux qui sont partis en raison de la baisse des récompenses, mais cette diversification et ces aménagements permettront à un nouveau public de venir et, je l’espère, de rester, et qu’ils ne seront plus effrayés par ce côté élitiste que j’ai découvert il y a presque un an, et qui disparaît peu à peu. La blockchain peut récompenser à peu près n’importe quoi, je sais pas pour vous, mais moi je trouve ça plutôt cool…

Sébastien Bellamy

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