La Saga PLOUF [Episode 4] : Etat de choc!

Les enfants sont bien descendus de Paris pour passer le week-end avec moi. Je suis excité à l’idée de leur montrer notre nouveau bébé. Les enfants aussi sont impatients de voir le yacht de papa. Ils ne sont pas très inquiets car comme tout ce qui m’intéresse, ils savent que je vais m’y mettre à fond. Ils en ont pris leur partie depuis que je fais de la photo. Comme ils sont arrivés de nuit, il va falloir attendre le samedi matin pour aller dessus.

D’entrée de jeu, je leur ai demandé si on le changeait de nom. La réponse fut unanime : « ah non, c’est trop bien, trop drôle, trop mimi! ». Objectivement, ça m’arrange car si changer le nom administrativement est une simple formalité, dans le milieu des marins, il faut faire une cérémonie en mer pour rebaptiser le bateau, sinon cela porte malchance. Je ne suis ni superstitieux ni religieux, mais clairement, il y a déjà assez de boulot comme ça.

Le lendemain, nous descendons sur le ponton. Et là… Comment vous dire? Oubliez le film : Mon père ce héros! Les enfants ne pipent pas un mot. C’est vrai qu’il est dans un état un peu improbable. J’essaye de les rassurer. Ce n’est rien, un coup de Karcher et il sera comme neuf. J’ai beau être un bon vendeur, un beau parleur… là mon discours ne fait pas mouche. Ils n’y croient pas vraiment mais surtout ils pensent que je suis devenu totalement fou. Mais comme on ne conteste pas papa, le silence est de rigueur.

Mes petits parisiens ignorent qu’entre temps, j’ai déjà travaillé mon sujet. On met le bateau sur la cale pour les vacances de février et on le remet au propre. Peinture et tout et tout. Je suis même allé voir Ronan qui tient la grosse boutique d’accastillage. C’est juste à côté et il m’a accompagné pour évaluer les besoins. Très pudiquement, il me confie qu’il y a un peu de travail… Mais que bon, ça va le faire, il va me préparer tous les produits dont je vais avoir besoin! Sérieusement, je suis carrément inconscient mais tellement motivé que...

Qu'il ne reste plus qu’à attendre les vacances de février et ça tombe bien, elles arrivent… L’excitation se mélange à l’angoisse : je dois bien admettre qu’en matière de rénovation de bateau, je n’y connais rien. La déception des enfants ne m’affecte pas trop. Je compte bien leur faire partager ma nouvelle passion. Ce bateau, ce n’est pas seulement pour moi. C’est pour eux aussi. Depuis que j’ai quitté Paris, je ne les vois pas beaucoup. Je compte sur Plouf pour partager des moments sur l’eau avec eux. Enfin, c’était un peu l’idée à l’initial.