Silayar, la paisible. Ce pourrait être le mot parfait pour la définir de façon très générale. Des gens accueillants, des vies simples, un décor superbe sans pour autant relevé de l’extraordinaire, tout suit son chemin ici. C’est d’ailleurs la sensation que j’ai depuis mon arrivée en Sulawésie. Je sais par avance que je serai bien accueilli, que je peux me permettre d’aller au devant des personnes que je n’en recueillerais que de la bienveillance.
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Chutes d'eauAujourd’hui je jette l’ancre devant quelques cahutes que je devine depuis la mer. Plus haut sur la montagne je crois avoir vu de belles chutes d’eau. Un peu d’eau douce me ferait le plus grand bien. Je me rends à terre, salue la première personne se présentant à moi et lui explique mon idée. Il ne faudra pas plus de temps pour voir ma rencontre du jour se transformer en guide de montagne ! Nous voilà donc crapahutant entre ruisseau et forêt, savates aux pieds, trois mots d’anglais chacun, direction les hauteurs du village. Simple, non ?
Simple et paisible. Les chutes sont superbes. Un enchevêtrement de cascades donnant sur une vue imprenable de la mer et d’Aurora. Je m’étonne encore de vivre ces moments de bonheur avec une telle facilité. Mon guide ira même jusqu’à refuser un petit billet que je lui proposais, mais finira par accepter un bon thé à bord du voilier !
Je continuerais bien à longer cette île sur ce rythme de nonchalance et de facilité, mais malheureusement, Selayar ne s’éternise pas et à force de faire du sud, le bout de l’île finit bientôt par pointer son nez. Je quitte donc cette île aux allures anodines mais finalement pleine de surprises. Le vent est doux, le ciel dégagé, toutes les voiles d’Aurora sont sorties et je mets le cap vers les îles Sabalana, au sud de Bornéo.
Sentiment d’apaisement et de douceur. Rien ne peut m’arriver. Je me sens en sécurité, isolé mais jamais seul, dans un bateau fiable et continuant à me pardonner mes erreurs. Je perds de vue Selayar, je perds d’ailleurs de vue la moindre terre. Cela fait longtemps que je n’avais pas connu cette situation. Le vent appuie légèrement sur mes voiles, Aurora avance tout tranquillement me laissant tout le loisir de jouer quelques notes sur ma guitare, de réparer une ou deux bricoles de mon intermnable liste, et de descendre à la cuisine me préparer un petit quelques chose pour midi.
Hapiness !
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Et puis crack...! un bruit curieux me fait sortir du bateau. Je sens Aurora faisant presque du surplace, je lance un regard rapide sur le pont, sous la carène, tout me paraît être à sa place. Mon regard s’arrête alors sur le hauban de tribord que je trouve un peu trop libre. Je lève la tête et découvre l'improbable, un mat plié de 10 – 20° au niveau de la barre de flèche. La galère commence…
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