DISCOVER PAPOUASIA#4: Les atolls oubliés - Nuguria !
Durant l’hiver 2010, je jette l’ancre d’Aurora à Nuguria Island, l’un de ces atolls "oubliés" qui ne disposent pas ou plus, de liaison aérienne avec les principaux centres économiques de la grande terre. Ici, la visite d'un bateau "cargo" est le seul rendez-vous mensuel reliant les îliens à la vie urbaine. C’est l’occasion à ne pas rater pour récupérer et envoyer son courrier, réapprovisionner le dispensaire en médicaments, vendre le copra et les ailerons de requins, se procurer un peu d'essence à prix abusif, acheter quelques produits d'alimentation de base, ou bien embarquer pour un long séjour en Grande Terre. La mer étant le seul lien vers l’extérieur, l’arrivée de mon voilier Aurora, crée tout de même un mini émoi dans le village.
Livrés à eux-mêmes les habitants ont su cultiver le sourire et un sens incroyable de l'hospitalité. La vie quotidienne est axée sur la pêche et la culture des jardins. Le seul moyen de communication avec la Grande Terre est la radio BLU. C'est par les ondes que les médicaments sont commandés et que les cargos informent de leur venue. Ces atolls sont de véritables petits paradis tropicaux. Iles désertes aux cocotiers cambrés, îlots de sable blanc, barrière de corail éclatante, tout est regroupé pour faire fantasmer les amoureux de cartes postales. Si l'isolement impose le ralenti comme vitesse de développement pour ces coins de paradis, il en est aussi le principal facteur de préservation. Loin des dérives de la modernité et du tourisme de masse, la relation voyageur-hôte a gardé une sincérité que le rapport à l'argent a fait disparaître dans bien d'autres paradis du globe.
Je voyage pour plonger, et en Mélanésie une plongée commence par l’obtention de l'autorisation auprès du chef coutumier. Car ici, la mer est une propriété privée et se présenter devant les autorités coutumières sera un signe de politesse fort apprécié qui ouvrira de nombreuses portes. Ma carte marine est alors dépliée devant Bill et Ryat, deux pêcheurs de Nuguria Island, l’un de ces atolls oubliés des instances Papous depuis les évènements de Bougainville. Les avis fusent, les doigts s'écrasent à tour de rôle sur le morceau de papier indiquant un tombant, une passe, une patate de corail, et finalement le choix est fait, rendez-vous demain à l'aube pour l'exploration de la sortie de la passe Akani. Le tombant récifale de Nuguria est typique de ceux des îles de la région qui émergent des grands fonds. Entre 60 et 80m d'une première verticalité, laissant place à un faible rebord donnant sur un second mur que l'on considèrera comme définitif... Il n’y a pas du avoir beaucoup de plongeurs en scaphandre par ici ! Autant dire qu’ne première rencontre avec un "plongeur à bulles" ne laissera pas sans réaction les poissons du coin ! Cela se traduit par la fuite, la curiosité, ou des approches irraisonnables, mais jamais d’indifférence. Certains en oublient même qu'ils pourraient être, dans d'autres conditions, proies et prédateurs. Ainsi une raie pastenague et un requin gris partagent devant moi un bout de chemin ensemble à quelques centimètres l'un de l'autre. Trop occupés par la présence du plongeur pour se chercher des ennuis. Plus profond, les gorgones géantes et le corail mou prennent place de ces lieux gigantesques et inspirent à une méditation que la narcose facilite grandement.
Préserver leurs îles est aussi l’une des préoccupations de la population locale à Nuguria. Ainsi, à "Wild Life", une réserve animalière, les oiseaux jouissent d'un espace aérien totalement vierge et protégé. Les petits requins et les tortues profitent également de cette zone protégée par les locaux pour jouir d'un espace où ils ne seront pas chassés, pas ici... "C'est pour qu'il nous reste quelque chose dans le futur..." m’explique Bill. Les récifs également sont exploités et protégés. Récemment, une compagnie de pêche malaise a été chassée de la région après avoir été surprise utilisant des toxines pour faciliter la capture des poissons. "Ils n'ont pas respecté notre accord et ont utilisé des plantes empoisonnées pour pêcher. Cela tue tout et sans sélection. Nous les avons chassés du lagon", s'exprime Bob Poplis, chef coutumier du village.
Que ce rythme et ces méthodes font du bien à vivre ! A contre cœur, à regret, sans me rappeler pourquoi, et chargé de courrier à transmettre, je dois partir. Je pars toujours. Mais je garde encore à ce jour la mémoire d’un lieu parfaitement équilibré.
Davantage sur La PAPOUASIE NOUVELLE GUINEE sur les précédents articles:
https://steemit.com/traveldigest/@marc-allaria/papua-new-guinea-4-once-upon-a-time-there-was-underwater-exploration
Photographie copyrightées ©Marc ALLARIA - www.photo-sousmarine.com
Magnifique ... mon rêve !
Con un barco !!
La nature est magnifique, de jolies photos :-)
Je le pense aussi, et un peu de cette "positivité" dans des lieux reculés comme celui-ci, ça fait du bien !
La vrai vie ;-)
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pourquoi pars tu toujours ;-) ?
Merci pour ce magnifique post qui offre des UV bienfaisants à tout le monde !
Je ne sais pas.Un brin de nomadisme, envie de voir ailleurs, trop de choses à voir et une vie trop courte...! Aucune idée !
ha!ha! le syndrôme de l'appel de l'horizon, c'est ça ? Je l'ai eu aussi... Ah, itinérance, quand tu nous tiens...
Ce post de qualité a été découvert par l'équipe OCD francophone (@roxane et @ixindamix) !
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C'est tout à fait normal :D @marc-allaria