Pourquoi utiliser la technologie Blockchain ?

Et pas simplement des bouts de papier … Vous devriez peut-être utiliser des bouts de papier... *

from Apple IIC to the Blockchain.png

Pourquoi de plus en plus d’entreprises se tournent vers cette technologie qui est une réelle révolution, comme l’a pu être dans les années 80 les microordinateurs, puis la communication par modem entre ordinateurs (par BBS) et ensuite internet au début des années 90.

La Blockchain * n’est pas seulement la technologie sur laquelle sont développées les cryptomonnaies c’est bien plus que cela, j’oserais même dire que nous n’avons pas encore imaginé plus de 10 % de ce que nous pourrons faire avec dans le futur (contrats sécurisés, accords etc.).
Pourquoi ne pas continuer à utiliser des serveurs centralisés, ou tout simplement d’autres supports d’information ?
The Blockchain pattern.png
Le défi à chaque fois que l’on invente une nouvelle technologie qui consiste à enregistrer des informations et à les conserver efficacement et durablement c’est de pouvoir imaginer comment nous pourrons transférer les données enregistrées à partir de cette technologie et ce support.
Microordinateur Apple 2c.png
Je me souviens qu’en 1987 j’avais traduit du français vers l’anglais (avec relecture d’un collègue anglophone) 200 pages d’arrêts d’une cour d’appel pour une affaire devant être jugée devant un tribunal d’arbitrage à Londres. A l’époque j’étais très satisfait de mon ordinateur Apple 2C (voir photo) équipé de deux lecteurs de disquettes (une pour le programme de traitement de texte Epistole et l’autre pour sauvegarder les données) Les 200 pages de la traduction tenaient sur 7 disquettes souples (floppys) recto verso.
Disquette 5 pouces Apple pour Apple 2C.png
J’avais livré la traduction au client sur papier. A l’époque il n’y avait pas vraiment de standard (ou norme) reconnu pour échanger des fichiers. Il y avait ceux qui étaient sur IBM et les autres.

Plusieurs systèmes d’exploitation existaient sans réelles passerelles pour la plupart des utilisateurs.
J’avais imprimé sur papier un des Arrêts de la Cour d’Appel, en me jurant bien que j’imprimerai le reste plus tard !!
Les années ont passé, je me suis équipé d’un ordinateur compatible IBM sous DOS. J’ai vendu mon Apple 2 C et ai conservé les disquettes pendant un certain temps jusqu’à ce que je constate que je ne pouvais plus reprendre les 200 pages enregistrées sur ces 7 disquettes. Il n’y avait pas de compatibilité, pas de passerelle pour les reprendre sous DOS (le précurseur de Windows).

J’ai fait plus ou moins la même expérience avec mes caméras vidéos et les formats successifs des supports (cassettes analogiques puis numériques), même si à l’heure actuelle il est possible de transférer des vidéos analogiques vers des supports numériques, à condition que les supports aient bien vieilli !
La vie technologique va de plus en plus vite et nous n’anticipons pas toujours ce qu’impliquent les mutations, trop accaparés par le court terme imposé par le rythme des innovations qui s’accélère.
Si l’on se réfère à l’histoire, l’histoire consignée sur des livres ou des rouleaux de papyrus, les informations transmises par nos ancêtres ont permis de continuer l’aventure humaine technologique. Cependant, certaines informations et technologies ont été perdues.

Comment les Egyptiens ont-ils construit les pyramides ?
C’est un exploit technique qui interpelle et même si différentes hypothèses ont été avancées, aucune à ce jour n’est réellement satisfaisante.

Dans la bible il nous est relaté l’histoire de Joseph qui aidât Pharaon à devenir encore plus riche et plus puissant pendant les sept années de vaches maigres. Chacun a donné tous ses biens de valeur puis ses propriétés foncières. Comment Joseph gérait il tout cela ?

Il n’avait pas d’ordinateur, ni de tableur Excel ! Pas de capteurs pas d’objets connectés, et pourtant il a pu stocker des aliments qui se sont conservés pendant sept ans.

De même Henri Ford, quand il a commencé à construire des chaines d’assemblage pour optimiser la production des voitures, n’utilisait pas de système de gestion de projet basé sur le « cloud ». Il n’avait même pas de courrier électronique ! Et pourtant il a été un précurseur dans cette nouvelle approche de la construction automobile.

La technologie caractérise chaque époque, chaque génération en nous permettant d’effectuer des tâches plus rapidement, plus efficacement à moindre coût et avec un résultat final plus satisfaisant, en cumulant tous les avantages précités. Bien sur les avancées technologiques n’ont pas que des avantages. Que pensez-vous des adolescents qui semblent maintenant disposer d’un Smartphone greffé sur la paume de leur main et dont l’addiction aux nouvelles technologies génère maintenant de nouveaux troubles du comportement.

Le fait de se demander si la Blockchain a réellement son utilité au sein des technologies existantes ressemble un peu aux arguments que l’on pouvait entendre au début des années 80 quand certains de nos anciens s’interrogeaient sur le risque de disparition des emplois accaparés par les machines. Mon expert-comptable à l’époque m’avait confié qu’il serait probablement nécessaire de créer une taxe sur les machines pour pouvoir compenser la disparition ou la réduction des emplois en concurrence avec l’informatique.

La même question s’est posée avec l’avènement de l’Internet (oui les terminologues disent bien « l’Internet ».
Le « cloud » a aussi suscité des interrogations et des craintes.
Comment peut-on faire confiance à des sociétés qui hébergent nos informations ?

Dans les années 60 dans ma ville portuaire il y avait des « bataillons » de secrétaires qui tapaient ce que les cadres leur dictaient. Maintenant les cadres se passent de secrétaires ou de dactylos comme on les appelait autrefois. Les cadres sont autonomes, ils saisissent (et ne tapent plus) leurs propres messages.
Plus de TELEX non plus, et qui utilise encore le fax qui a pourtant été une réelle révolution ?
Nous avons maintenant au creux de la main sans doute la puissance des ordinateurs dont les grandes sociétés pétrochimiques disposaient dans les années 60.

Je me souviens de la première fois où j’ai utilisé un billet d’avion électronique. J’avais par sécurité imprimé sa copie papier et m’étais envoyé un mail avec le billet en copie, au cas où !!

Je suis fier maintenant depuis plusieurs années quand je vais au cinéma avec mon fils de présenter mon e-billet.
Toutes les technologies dont je viens de faire l’historique me semblent bien peu puissantes par rapport au potentiel envisagé de la Blockchain.

Si l’on se réfère à la définition disponible dans la base de données IATE (un de mes outils préférés en tant que traducteur, je n’utilise plus de dictionnaires papier depuis longtemps).
Blockchain : Un type de registre distribué sur un nombre important d'ordinateurs au travers d'un réseau de pair à pair et exploitant des techniques de cryptologie afin d'enregistrer une suite ordonnée de transactions et d'opérations qui, pour des raisons techniques, sont regroupées en blocs.

Wikipedia ajoute :
« De par leur conception, les « chaines de blocs » sont intrinsèquement résistantes à la modification des données. Il s'agit d'un " grand livre ouvert et distribué qui peut enregistrer les transactions entre deux parties de façon efficace, vérifiable et permanente ".Dans le cas d'une utilisation en tant que grand livre distribué, une chaîne de blocs est généralement gérée par un réseau poste à poste adhérant collectivement à un protocole de validation des nouveaux blocs. Une fois enregistrées, les données d'un bloc donné ne peuvent pas être modifiées rétroactivement sans altération de tous les blocs suivants, ce qui nécessite la collusion de la majorité du réseau.

Les chaînes de blocs sont sécurisées par leur conception et sont un exemple de système informatique distribué avec une tolérance élevée aux pannes byzantines. Un consensus décentralisé a donc été obtenu grâce à une chaîne de blocs .Cela rend les chaînes de blocs potentiellement adaptées à l'enregistrement des événements, aux dossiers médicaux et à d'autres activités de gestion des dossiers, telles que la gestion de l'identité, le traitement des transactions, la traçabilité des aliments ou le vote. » (j’ai un peu modifé le texte de Wikipedia).

Mais la Blockchain c’est d’abord la technologie qui permet de générer des cryptomonnaies et aussi des « jetons » ou « tokens » dans le cadre des ICOs (initial coin offerings) qui sont généralement utilisés pour collecter des fonds avant l’enregistrement officiel de la cryptomonnaie concernée.

Il faut à l’égard de ces « jetons » adopter la plus grande prudence car tout n’est pas bon et l’on demeure trop souvent dans le domaine conceptuel sans application concrète à terme.
Il y a pourtant dans ce domaine de bonnes opportunités qu’il faut savoir dénicher.
Les jetons ou les cryptomonnaies sont basées sur la Blockchain qui elle n’est pas une arnaque mais une technologie fiable. Après tout le Bitcoin en est l’illustration depuis plusieurs années.

Chaque nouvelle technologie suscite souvent des inquiétudes, d’autant plus qu’elle semble bouleverser l’ordre établi.
On comprend pourquoi les grandes banques et les gouvernements ne voient pas tout à fait l’intérêt de restituer une part de souveraineté et d’indépendance aux citoyens.

Il faut accepter que toute innovation suscite ces inquiétudes, comme le déclare Idriss Aberkane dans ses conférences :
« toute révolution passe systématiquement pas trois étapes :

• D’abord c’est considéré comme ridicule.
• Ensuite c’est considéré comme dangereux.
• Enfin c’est considéré comme évident. »

La Blockchain après tout n’est qu’une technologie. Elle n’a pas vocation à changer le cœur des hommes ni de les rendre plus éthiques. Si la technologie avait permis de rendre les êtres humains plus sages et plus respectueux des autres, cela se saurait, n’est-ce pas ?

Que ferons-nous de cet outil puissant, qui pourrait aussi, s’il est bien utilisé, contribuer à améliorer nos vies ?

Sort:  

Superbe article !

Tu acceptes le muxxybot ?

oui j'accepte le muxxybot

Je partagerais cet avis il y a deux ans, je ne le partage plus.

Je m’explique. La blockchain est un des éléments techniques permettant d’echanger de l’information. Une blockchain publique fonctionne à l’aide de sa cryptomonnaie.
En effet, elle est LE catalyseur permettant son inviolabilité.

Pour une entreprise souhaitant utiliser une blockchain sans cryptomonnaie, il faut revendre sa blockchain privée.
Hors, quel est l’interet d’utiliser une blockchain privée ?
Cela revient à centraliser la blockchain.
D’autre part, la blockchain repose sur une réseau paire à paire ce qui pose des problèmes techniques de déploiements (pour une valeur ajoutée. nulle). Il est possible de faire la même chose de manière plus simple.

La vocation d’une blockchain et de la preuve de travail (et d’enjeux) est de résoudre le problème des généraux byzantins (ce qui nécessite une cryptomonnaie).

Je suis 100% d'accord avec toi!

Merci de faire avancer le débat d'idées. Je n'avais pas envisagé les points que vous venez d'évoquer.

Et ça me peine. J’aimerais pouvoir bosser sur ces sujets au boulot. C’est justement parce que j’ai eu l’occasion de le faire que je me suis remis en question.
On en arrivait même à vouloir héberger le blockchain sur le service SAAS de Microsoft...

Il y a tout de même une possibilité. Dans le cas de travaux entre entreprise concurrente et devant partager de l’information.
Mais la difficulté est d’avoir le bon curceur sur la gestion des accès au réseau.

Second problème, disposer d’une architecture réseau adapté au P2P (Internet ?).

Dernier point, quid de la responsabilité contractuelle vis à vis de la disponibilité de la plateforme ?

Je vote et je resteeme. Excellent article que je partage totalement. Assez curieusement j’ai assisté hier à une conférence d’Idriss Aberkane et ses 3 étapes de la révolution : ridicule, dangereux et évident m’ont paru comme une évidence ! Merci

Merci.
j'ai découvert Idriss Aberkane il y a un an et demi grâce à ma fille et depuis j'en parle régulièrement autour de moi. Le meilleur est encore à venir avec des gens comme Idriss Aberkane et ceux qui s'en inspirent. Je vais vous suivre ici.

Félicitations ! Votre post a été partagé sur la Curation française de Muxxybot de cette semaine.

https://steemit.com/fr/@muxxybot/muxxybot-curation-francais-11

Je vous remercie.

Le blockchain ne s'adapte certainement pas à tout, notamment pour l'énorme espace disque utilisé à de multiples reprises (chaque nœud, et parfois chaque membre, doit posséder l'entièreté du blockchain)... ca fait beaucoup de place perdue, ou le bonheur des vendeurs d'unités de stockage :)
Dans certains cas, encore nombreux, une base de donnée avec un ou deux backups suffiront largement.

C'est vrai pour le fait que chaque membre doit posséder l'entièreté de la blockchain. Pour s'en convaincre il suffit de comparer le temps nécessaire pour actualiser les blocs d'un portefeuille LitecoinCore par exemple si on ne l'a pas utilisé pendant plusieurs semaines avec le temps nécessaire (quelques secondes) pour utiliser un portefeuille en ligne comme coin.space

C’est un peu léger. La plus grosse blockchain est sans doute celle de steem. Il y a pourtant 1 bloc toutes les 3 secondes.

Il y a certes moins de noeuds (moins de 10 full nodes).

Une blockchain n’a pas vocation à être totalement décentralisé. Dans le cas du B2B, elle serrait même plutôt centralisé.
D’autre part, une architecture nécessitant de la redondance va forcément prendre plus de place.

Si le blockchain est centralisé, où est l'intérêt ? plus besoin de consensus pour modifier un block ... si ?
(je pose la question pour apprendre hein :-) )

Tout juste, centralisé une blockchain a assez peu de sens (vu qu'il s'agit de supprimer l'intermédiaire de confiance à travers la décentralisation).

Il est toujours possible d'avoir un curseur fin dans le cas d'échange d'information (ou appel d'offre) dans le B2B.

Mais il se pose d'autres questions (notamment la responsabilité du fonctionnement de la blockchain).

Par contre, je me permets de prendre les photos, il y a 32ans, quand j'en avais 12 donc, j'utilisais moi aussi un apple//c avec les disquettes qu'on perforait pour en avoir l'usage des deux faces. Pas de disque dur, pas d'Internet ... Des heures passées à coder en turbo Pascal3.0 et à jouer à Wizardry (sorcellerie) :-) Ha, nostalgie :-)

oui nostalgie quand tu nous tiens ! La fameuse encoche que nous faisions avec une pince PMU. Je n'ai même pas mentionné que j'avais acheté un Sinclair ZX en 1982 !
Je suis un peu plus âgé que vous !

L'avenir vous donnera sans doute raison. En attendant on upvote cet article à 100% !

Merci. Faisons de notre mieux maintenant avec cette nouvelle technologie et nous ferons le bilan plus tard !

Ce poste a attiré l'attention de @MuxxyBot et a été nominé par l'équipe de curation.
Si il est choisi, il apparaîtra dans un article de curation par @MuxxyBot.
Une image de votre post peut être utilisée dans cet article..
Veuillez répondre à ce commentaire si vous acceptez ou refusez.

Je vous remercie de m'avoir nominé. Bien sûr j'accepte. A bientôt.

J'arrive un peu tard, mais excellent article ! :)

Merci.
Je vais aller voir ce que tu fais.
Je vais probablement poster un nouvel article demain, en anglais mais qui concerne aussi les francophones. A bientôt

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