Comparaison entre le Canis lupus familiaris et le Canis lupus (Comparing wolves and dogs)
Comparaison entre le Canis lupus familiaris et le Canis lupus
On a suggéré que, indépendamment des capacités cognitives, la coopération au sein ainsi que l'ensemble des espèces est en corrélation avec une tolérance élevée et une faible agressivité envers les membres du groupe. De même, chez les chiens domestiques, on croit que la coopération avec les humains a été facilitée par leur docilité et leur tempérament tolérant. Les chiens sont souvent considérés comme une version plus docile, affectueuse et juvénile des loups. Même lorsque l'on compare les loups avec les chiens élevés par les humains, il est évident que ces derniers peuvent mieux inhiber leurs comportements antagonistes et coopérer avec les humains. Bien que cette augmentation de la tolérance dans les relations entre les chiens et les humains soit sans doute facilitée par la socialisation par les humains et les expériences à vie des interactions détendues avec eux, différentes hypothèses ont suggéré que lors de la domestication les chiens ont également été sélectionnés pour la diminution de l'agression et de la peur par rapport aux loups.
Cette notion que les chiens ont un tempérament plus tolérant et moins agressif que les loups se fonde principalement sur les interactions humaines-sociales. Cependant, certains savants ont fait valoir que ce comportement ne se limite pas aux interactions avec les humains. Ils affirment que les chiens sont également plus tolérants et moins agressifs que les loups quand ils interagissent avec les membres de leur propre espèce. Bien que les groupes de chiens sauvages se livrent rarement à l'agression physique sur la rencontre, (un seul cas a été décrit quand un chien étranger a été tué après être entré dans le territoire d'un autre groupe), l'agression des loups envers ceux qui n’appartiennent pas à leur vautrait le long des frontières de leur territoire peut être extrême et c’est une cause principale de mortalité des loups (autrement que par l’homme).
Bien que la plupart des savants européens considèrent le chien domestique une espèce distincte, en 1993 le Smithsonian Institute et l'American Society of Mammalogists reclassèrent le chien domestique comme une espèce distincte, Canisfamiliaris (le chien familier) au lieu de Canis lupus familiaris, en ajoutant le lupus - ou “loup” - au nom. Par conséquent, grâce à des études qui montrent que l'ADN mitochondrial (matériel génétique hérité de la mère), est étonnamment similaire, presque identique en effet, chez les loups et les chiens, le reclassement du chien a joui d'une popularité croissante. Cependant, les morphologistes qui étudient la structure des animaux diraient que les loups et les chiens sont différents. Alors que les races du nord, l’husky et le malamute, par exemple, peuvent ressembler à un loup à l'extérieur, les différences dans la forme du crâne et la dimension sont importantes, ainsi que les différences dans la structure du corps, des yeux, des pattes, des dents, du manteau, et des oreilles. Les évolutionnistes diraient que tandis que les chiens et les loups partagent un ancêtre commun, comme les loups et les coyotes, cela ne signifie pas que le chien est un descendant direct du loup, et certainement pas du loup moderne. En tant que savant ÁdámMiklósi, un éthologue qui étudie le comportement animal, souligne que, même si les données génétiques montrent que le loup gris est le parent le parent le plus proche du chien, il est peu probable qu’il est un ancêtre direct. Au lieu de cela, le loup et le chien partagent probablement un ancêtre commun, les rendant une “espèce de sœur". Le problème de décrire les différences catégoriques entre les chiens et les loups est enraciné dans le fait que, malgré leur séparation écologique, les deux espèces partagent la plupart de leurs traits phénotypiques, tandis que les différences qualitatives, (traits qui sont présents dans une seule des deux espèces), sont rares. En réalité, la plupart des différences sont quantitatives, et il y a un chevauchement important entre les espèces différentes. En outre, la plupart de ces caractéristiques quantitatives n’ont jamais été examinées en détail et comparées entre les espèces. On peut énumérer quatre sources possibles de différence de comportement quantitatif entre les chiens et les loups, dont les aboiements fournissent un bon exemple. Les loups et les chiens aboient tous les deux, mais le motif des aboiements chez les chiens diffère, car ils émettent cette vocalisation en longs éclatements et les combinent avec d'autres vocalisations. Cependant, les loups aboient dans un contexte social particulier, (avertissement et protestation), tandis que les chiens émettent toute une variété d'aboiements dans de diverses situations sociales. Les chiens peuvent apprendre à aboyer (ou à retenir les aboiements) en réponse à de certaines excitations externes. Il se peut que de certaines différences de comportement, qui ne manifestent aucunes modifications génétiques, soient tout à fait secondaires, ou bien, le résultat de la plasticité phénotypique. C’est possible que la façon dont les chiens s’accueillissent soit différente en raison de l'absence de certaines glandes, (par exemple, la glande supra caudale), utilisées pour la signalisation olfactive, ou bien l'absence de l'oreille mobile ou de la queue pourrait causer des changements dans le comportement communicatif. L'olfaction est probablement le sens le plus aigu du loup, et joue un rôle fondamental dans la communication. Le loup a un grand nombre de glandes sudoripares apocrines sur le visage, sur les lèvres, sur le dos, et entre les orteils. L'odeur produite par ces glandes varie en fonction de la microflore et de l'alimentation du loup individuel, donnant à chacun une distincte "empreinte d'odeur". Une combinaison de apocrines et écrins glandes sudoripares sur les pieds permet au loup de déposer son parfum tout en grattant le sol, ce qui se produit généralement après le marquage urinaire et la défécation au cours de la saison de reproduction. Les follicules qui se trouvent sur les poils de garde de dos du loup ont des grappes d’apocrines et des glandes sébacées à leurs bases. Puisque la peau sur le dos est habituellement pliée, elle fournit un véritable microclimat pour la propagation bactérienne autour des glandes. Pendant la pilo-érection les poils de garde sur le dos s’élèvent et les plis dans la peau se déploient en libérant libérer du parfum. Les glandes odoriférantes pré-caudales peuvent jouer un rôle dans l'expression de l'agression, car les loups combatifs soulèvent la base de leur queue afin de positionner les glandes odoriférantes au plus haut point. Le loup possède une paire de sacs anaux sous le rectum qui contiennent à la fois les apocrines et les glandes sébacées Les composants des sécrétions du sac anal varient selon la saison et le sexe; cela indique que ces sécrétions fournissent des informations relatives au genre et à l'état de la reproduction. Les sécrétions des glandes préputiales peuvent annoncer l'état hormonal ou bien la position sociale, comme des loups dominants ont été observés présentant la région génitale pour l'inspection pour tenir, apparemment, sur leurs subordonnés. Au cours de la saison de reproduction, les louves sécrètent des substances du vagin, qui communiquent l'état de la reproduction des femelles, et peuvent être détectées par les loups de loin. Le marquage urinaire est le moyen le mieux étudié de communication olfactive chez les loups. Sa fonction exacte se débat, mais la plupart des chercheurs conviennent que son objectif principal est de marquer des limites, surtout dans des lieux inconnus, ou dans des zones d'intrusion, où l'odeur des autres loups ou canidés est présente. La miction avec la jambe soulevée est plus fréquente chez les loups que chez les louves et peut servir le but de maximiser la possibilité de détection par membres de la même espèce, ainsi que de refléter la hauteur du loup qui marque son terrain. Seuls les loups dominants utilisent généralement la miction avec la jambe soulevée, tandis que les mâles subordonnés continuent à utiliser la posture debout juvénile même, à l'âge adulte. La miction avec la jambe soulevée est considérée comme une des formes les plus importantes de la communication de parfum dans le loup, ce qui représente 60-80% de toutes les marques olfactives observées. Les chiens grimacent comme les loups, (les lèvres sont rétractées verticalement et horizontalement en exposant les dents), mais seulement envers les humains. Pour beaucoup de gens cela ressemble à une grimace humaine, alors que d'autres le décrivent comme un sourire. Les espèces du genre Canisreprésentent un groupe très efficace des animaux. Pour la plupart, ils sont plus proches les uns des autres que par ailleurs, ce qui est également confirmé par le fait que, malgré leur relativement longue séparation évolutionnaire, ils peuvent encore hybrider les uns avec les autres. On suppose que le génome Canis peut être facilement ajusté à chaque contestation représentée dans l'environnement réel. En l'absence de preuves contraires, on ne peut pas exclure que l’espèce espèce Canis entière eu (ou a) le potentiel de devenir un chien. Des expériences spécifiques sur les espèces et sous-espèces différentes de Canispourraient révéler les similitudes et les différences de comportement envers les humains. Il y a beaucoup à apprendre sur les origines de la variation du comportement du loup. S’agit-il, par exemple, d’une base génétique ou de quelque chose ayant rapport à l’environnement, ou bien, de tous les deux? Il est possible que l'histoire évolutionnaire des loups ait aboutisse à un génotype avec une flexibilité accrue phénotypique. D’autre part, il faut bien examiner également la description quantitative de la variabilité phénotypique pour les chiens du temps présent.
La formation d'un loup – un défi impossible?
Quoique que les chiens et les loups soient génétiquement bien semblables, il a été difficile pour les biologistes de comprendre pourquoi les loups restent farouchement sauvages, tandis que les chiens peuvent devenir “ le meilleur ami de l'homme”. Cependant, on n’élèverait jamais le chaton d’un tigre du Bengale en attendant qu’il aille grandir avec la personnalité d'un chat de la maison, n’est-ce pas? Néanmoins, beaucoup de gens croient que, avec beaucoup d'amour et d'attention, ils peuvent transformer un loup en chien. Ceci est un énorme malentendu; en raison de facteurs évolutifs - et malgré tout élevage sélectif - un loup n’est pas un chien. Le loup est vraiment l'ancêtre de toutes les races de chiens qui existent aujourd'hui. Les loups et les chiens sont très similaires génétiquement, mais les différences apparemment insignifiantes dans leur structure génétique créent des changements hormonaux qui entraînent des comportements très différents. Un loup sage n’équivaut pas à un chien sage. Les comportements de loups discutés ci-dessous leur ont permis de survivre en qualité d’animaux sauvages pour des millions d'années. Malheureusement, leurs instincts, tout à fait sains, naturels et normaux sont extrêmement difficiles à traiter en captivité, et la formation “bienséante” ne les élimine pas. Bien que les chiens présentent souvent ces comportements dans une certaine mesure, ils ont été grandement modifiés par des générations d'élevage sélectif. Dans les loups et les hybrides, ces caractéristiques sauvages restent fortement exprimées. Il est irréaliste, donc à attendre que ces animaux, pour quelque raison que ce soit, les supprimeraient.
La Dominance: Quand ils ne sont que des chiots, les loups et les hybrides acceptent facilement la domination de leurs propriétaires humains. Cela est logique, parce que dans des circonstances naturelles, la survie d'un louveteau dépend de sa volonté de se soumettre aux membres de la meute aînés. Cependant, à la fin de leur deuxième année, ils ont mûri sexuellement, et il est à ce moment qu'ils défient souvent leurs propriétaires à qui jouera le rôle dominant. Dans la nature, les loups ont une forte incitation à devenir dominants parce que généralement c’est seulement la femelle la plus forte et les membres masculins de la meute (les alphas) qui se reproduisent. Il se peut que des membres de la meute subalterne attaquent un loup dominant qui affiche des signes de faiblesse. Dans les interactions avec son “alpha” humain, un loup captif ou hybride peut bien interpréter des indices subtils - la fatigue, la frustration ou une cheville tordue, par exemple - comme une faiblesse et initier une bataille de dominance qui est potentiellement mortelle. Les batailles de dominance se produisent également entre les loups, les hybrides et leurs compagnons canins, qu'ils soient des chiens, des loups ou bien des hybrides. Dans la nature un loup subordonné peut choisir de quitter la meute, mais de toute évidence ce comportement d'évitement n’est pas une option dans les limites d'une clôture. Par conséquent, il n’est pas inhabituel pour les loups et les hybrides captifs de blesser gravement, ou même de tuer, quelques-uns de ceux qui partagent la clôture. En outre, les mœurs sociales appropriées d'un loup ou d’un hybride peuvent nuire à un enfant. Lorsque deux loups se saluent, ils lèchent les visages, mordent muselières et chevauchent les uns les autres pour communiquer la domination. Ces “salutations,” provenant d'un animal qui pèse 100 livres ou plus, peuvent bien effrayer un enfant et le mettre en danger. Bien qu'il soit possible de former pratiquement tout chien à obéir aux ordres, la situation est complètement différente en ce qui concerne les loups et les hybrides. Ceux-ci sont beaucoup plus félins que canins dans leur réponse à la formation. Bien qu'ils sont parfaitement capables d'apprendre des commandes, on ne peut pas compter sur eux pour leur obéir dans des situations effrayantes ou dangereuses, ou quand ils ont décidé que le jeu commence à les ennuyer. Ce sont les temps bien sûr quand l’essentiel est de pouvoir compter sur l'obéissance. Ce trait est attribuable au fait qu'ils expriment le comportement canin “adulte” par opposition au comportement “juvénile” plus canin des chiens. Du point de vue évolutif, il est très important pour les jeunes loups d'obéir aux membres de la meute âgés. Cependant, comme ils atteignent l'âge adulte, il est important pour eux d'affirmer leur indépendance. En conséquence, les loups et les hybrides ne font pas de bons chiens de garde. Dans la nature, se trouvant en face des intrus ou des situations insolites, les membres de la meute non dominants hésitant et restent en arrière, tandis que les animaux alphas décident comment régler la situation. Dans une situation captive, avec l'humain comme alpha - compte tenu du fait que l’on ne voudrait pas, ni être en mesure de vivre avec un loup alpha - la tendance naturelle d’un loup ou d’un hybride serait de rester derrière alors que son propriétaire confronte le cambrioleur.
Comportement prédateur : En Amérique du Nord, il n’y a jamais eu un compte vérifié d’un être humain tué par un loup sauvage. Malheureusement, ce n'est pas le cas avec les loups et les hybrides en captivité. Un enfant qui court, en criant, en trébuchant ou en pleurant peut déclencher une réponse prédatrice, (même chez un animal qui a toujours été “très bien avec les enfants”), ce qui entraîne des blessures graves ou même la mort de l'enfant. Une fois que cette réponse prédateur-proie a été stimulée, l'animal ne peut jamais voir de nouveau les enfants comme autre chose que des proies. D'autres animaux suscitent aussi des loups et des hybrides des instincts prédateurs. Les chats, les petits chiens, les poules, les moutons et d’autres animaux domestiques ne sont pas en sûreté en présence d'un hybride ou un loup captif. Quoique nous connaissions tous beaucoup de chiens qui présentent un tel comportement, il est à un degré moindre et beaucoup plus contrôlable que dans le cas des loups ou bien des hybrides.
Territorialité: Les meutes de loups sauvages maintiennent les territoires et repoussent au large ou tuent des loups importuns. Ce comportement garantit que les meutes ne sont pas en concurrence pour les proies dans un territoire spécifique. En captivité, les loups matures et les hybrides affichent un comportement territorial en étant extrêmement agressif avec des chiens étranges. Toute rencontre peut entraîner la mort du chien.
Tandis que plusieurs autres caractéristiques de loup, (telles que le marquage parfum, la “destructivité”, la possessivité, la timidité excessive, le creusement et les hurlements), ne sont pas nécessairement dangereux, elles constituent toutefois des comportements indésirables pour les humains. Le marquage olfactif (la miction et la défécation) peut se produire n'importe où le loup ou l’hybride souhaite établir des limites territoriales, qui peuvent inclure le canapé du salon. Le mâchement destructif éveille une autre plainte commune aux propriétaires des hybrides, par exemple, les mâchoires assez puissantes pour écraser l'os du fémur d'un bison adulte, ou bien pour détruire disséquer rapidement un objet intéressant. Le propriétaire apprend rapidement que, une fois qu’un loup ou un hybride a pris possession d'une chaussure préférée, aucune quantité de discipline ne suffira à la récupérer, et, en effet, une tentative peut bien entraîner une morsure grave. Pour un loup, la possession équivaut à 100% de la loi; on n’ôtera quelque chose à un loup ou un hybride à moins que l’on ne soit prêt à se battre. En outre, les loups et les hybrides sont souvent très méfiants et mal à l'aise autour des objets auxquels ils n’ont pas été exposés quand ils étaient des chiots. Les choses que la plupart des chiens acceptent sans sourciller, les parapluies, par exemple, les gens portant des sacs à dos, les ventilateurs de plafond, puissent bien affoler un loup ou un hybride. En effet, les animaux extrêmement timides s’affolent à l'approche d'un inconnu, et il y a même des rapports que des loups et des hybrides affolés ont escaladé des clôtures qui les avaient contenus en sûreté pendant des années. La panique peut provoquer la destruction de la propriété, des blessures à l'animal ou bien la perte de contrôle de l'animal résultant en une blessure à quelqu'un d'autre. En outre, les loups et les hybrides sont des animaux très actifs et curieux. Ils ont besoin de beaucoup d'exercice et de stimulation mentale, (plusieurs heures par jour, en particulier pendant leurs moments les plus actifs, à l’aube et au crépuscule), autrement ils font les cents pas, déplacent des quantités prodigieuses de terre et hurlent sans cesse. Bien sûr, il se peut que le conditionnement environnemental modifie le comportement inné d'un animal. Un animal bien élevé et socialisé qui vit dans un environnement intéressant sera plus facile à manier que celui qui passe ses jours à la fin d'une chaîne. Cependant, tout comme il est ridicule de penser qu'un Chihuahua soulevé comme un tigre grandirait à agir comme un tigre, il est ridicule (et beaucoup plus dangereux) de penser que la compassion, l'amour tendre et l'éducation empathique peuvent renverser les comportements du loup qui ont évolué au fil des millions d'années. Bien qu’un propriétaire d’hybrides puisse réussir à élever un hybride et en bien jouir, il est possible que le prochain hybride se conduise comme un loup, malgré les similitudes dans la façon dont les deux animaux ont été élevés. La différence réside dans la composition génétique des deux animaux: le premier était principalement chien, le second principalement loup.
Le chien comme le meilleur ami de l'homme; les Esquimaux et leurs chiens de traîneau
Les loups sont des animaux nobles. Ils ne sont pas comme les chiens. En Yupik le mot pour le loup est “Kegluneq”, et les Aléoutes les vénèrent comme des cousins honorables. Bien que l’on puisse former les loups, ils manquent le même degré de docilité témoignée chez les chiens. Généralement ils ne sont pas aussi sensibles que les chiens ni aux techniques coercitives ni à celles qui profitent de la peur, la stimulation agressive et la force. En règle générale, beaucoup plus de travail est nécessaire pour obtenir le même degré de fiabilité vue dans la plupart des chiens. Même alors, dès l’instant où un certain comportement a été répété à plusieurs reprises, les loups peuvent s’en lasser et ignorer les commandes ultérieures. Bien que les loups soient très sensibles au conditionnement positif et aux récompenses, les louanges normales ne leur suffissent pas de la même façon qu’ à la plupart des chiens. Contrairement aux chiens, les loups ont une tendance à répondre plus aux signaux à la portée de main qu’aux instructions vocales. Les loups en captivité sont également moins appropriés que les chiens pour le travail. Le biologiste allemand Erik Zimen, spécialiste dans les études concernant les loups, a tenté une fois de former une équipe de traîneau composée entièrement de loups, dont le résultat a été un échec complet; les loups ignoraient la plupart des commandes et étaient beaucoup plus enclins à se battre que les chiens. C’est pour cette raison que les tribus différentes de l'Arctique se sont tournées vers les chiens de coopération, et non pas vers les loups. L'un des exemples les plus célèbres est le chien Inuit qui existe depuis environ quatre mille ans et que l’on appelle tout correctement le Landrace, ou bien un chien autochtone, mais pas une race. Vladimir Beregovoy définit le terme “chien autochtone” comme “ayant évolué par la sélection naturelle dans des conditions de vie libre et avec des interactions étroites avec les gens”. Des preuves archéologiques ont montré que le chien Inuit n'a pas été utilisé pour tirer les traîneaux jusqu'à environ 800 AD. Avant cette époque, il a été principalement utilisé comme un partenaire de chasse pour trouver les mammifères terrestres (le bœuf musqué, le caribou) et les mammifères marins (les phoques, l’ours polaire) et dans certains cas pour "détenir" la proie à quatre jambes avant de la tuer afin de s’approvisionner la nourriture, le carburant, les vêtements et les autres matériaux nécessaires pour l'existence. Le chien Inuit a également été utilisé également comme un chien de meute et comme le gardien du camp, donnant l’alarme aux Inuits à l'approche des ours polaires. Pour apprécier pleinement le chien Inuit il faut comprendre l'histoire des Inuits eux-mêmes, parce que les humains et les chiens dépendaient les uns des autres. En l'an 2000, peu de temps après être devenu un territoire canadien, les Nunavuts déclarèrent le chien Inuit canadien, “canisfamiliarisborealis”, leur animal officiel, reconnaissant ainsi le rôle essentiel de la Landrace dans la survie humaine. Les origines du chien Inuit sont entourées par de nombreux mythes et légendes, qui affirment que cela fait partie loup. Cependant, cette notion est tout à fait fictive! D’ailleurs, en considération de ce qu’ils savaient depuis très longtemps que les loups, toujours imprévisibles, pourraient tuer les chiens sans aucune provocation, il est également peu probable que les Inuits mettaient des chiennes en œstrus au piquet pour entrecroiser les races canines et lupines. Toute ressemblance entre ces canidés sauvages et autochtones, (bien qu’ils aient été domestiqués), est tout simplement le résultat de certains phénotypes arctiques communs. Les origines de leur ressemblance aux loups résultent du fait que le phénotype des races du Nord est la meilleure solution au problème des conditions météorologiques. L’évolution de ces races du Nord s’est limitée en comparaison avec celle de certaines autres races parce que la plupart des variations du phénotype original n’auraient pas survécu. Un bouledogue, par exemple, ne survivrait pas tout simplement en raison du fait qu'il n’a pas été formé physiologiquement pour la situation. Le chien Inuit est connu sous plusieurs noms. Qimmiq, le mot inuktitut qui signifie “chien”, tire ses origines d'une époque où il n'y avait pas de chiens non-autochtones dans le Nord. On appelle également cet animal le chien Inuit canadien, ou bien le chien Inuit du Groenland. Cependant, on l’appelle collectivement le chien Inuit ou le chien Inuit à traîneau parce que des travaux archéologiques et anthropologiques dans les environs, ainsi que l’analyse de L’ADN, ont démontré que cet animal est une seule race indigène. Le profil comportemental du chien Inuit est le résultat d’une vie de travaille pendant de millénaires dans des conditions arctiques difficiles. Le terme “primitif” s’applique en partie à la survie du chien et à la réussite reproductive dans des conditions largement naturelles, ce qui représente un niveau d’habilité beaucoup plus supérieure à ce qu’on trouve chez les races d'élevage des chiens domestiques. Dans les temps très anciens les chiens n’étaient pas enfermés. Ils avaient donc l’occasion de parcourir les campements éloignés et de s’associer aux humains de tous les âges ainsi qu’a leur propre espèce. Lorsque les chiens ne travaillaient pas, (et pas seulement en tirant des traîneaux) pour les humains), normalement on les laissait fourrager pour leur propre nourriture. Par conséquent, le comportement prédateur agressif provenait non seulement de leur partenariat avec une société qui chassait des animaux pour la nourriture et d'autres matières primordiales, mais aussi de leur compétence de s’assurer la nourriture lorsqu'ils n’étaient pas alimentés directement par les humains.
Dans cette société canine ancienne, la dynamique de la meute s’établit. Il y avait un chien alpha, également identifié comme un chien “roi”, ou bien un chien “patron”, un chien compétent qui régnait suprêmement en gardant la paix parmi les rangs inférieurs. Il mangeait le premier la plus grande partie du gibier attrapé et s’accouplait avec les femelles. Il était inhabituel pour bon patron de combattre afin de blesser ou tuer, à moins qu'un chien inférieur n’acceptât son autorité ou décidât de la contester. Lorsque le patron était vieux et défaillait, il était tué par son rival le plus fort. Voici un exemple du comportement social agressif entre les chiens Inuits.
La réalisation de la survie du chien Inuit a produit un animal avec un sens bien développé de la structure sociale de la meute, un animal qui est très conscient des dangers et des opportunités de son environnement et qui possède la capacité à communiquer ses sentiments et intentions beaucoup plus directement que les races cultivées. Il est également plus capable d’interpréter le comportement des autres chiens et des humains à un degré plus élevé que ne le font les chiens élevés comme animaux familiers ou pour l’exposition. On a observé que les autres chiens - les plus “cultivés”- ne comprennent pas, ou bien mal, le “langage” des chiens Inuits. Cette rupture de communication en combinaison avec un besoin impérative du chien Inuit de vivre au sein d'une hiérarchie sociale structurée lui a donné une réputation d'être plus incliné à se battre des chiens en dehors de sa société.
Tous les chiens profitent de la socialisation précoce. Cependant, pour les chiens primitifs autochtones généralement et les chiens Inuits en particulier, on considère le contact humain dès la naissance comme essentielle pour établir un lien utile entre le chien de travail, le maître et les autres humains. L’agression résultant de la peur chez les chiens Inuits a été observée depuis les temps anciens chez ces animaux qui n’ont pas de contacte précoce et durative avec les humains. Bien élevé, le chien Inuit est généralement très sociétaire en compagnie des êtres humains. Toutefois, il ne faut pas confondre de telles traits avec le comportement des animaux familiers, parce que ces chiens-ci sont rigoureusement sélectionnés pour la reproduction en fonction de leurs performances de travail, ce qui n’a rien à voir avec un tempérament docile. Au siècle dernier, le rôle du chien Inuit a vraiment changé. Par exemple, à de rares exceptions les chiens Inuits ne sont plus utilisés tous les jours pour effectuer les nombreuses tâches essentielles dans une société nomade. Les Inuits vivent dans des maisons de nos jours et ne dépendent plus de leurs chiens. Bien que de certains Inuits aînés disent que les chiens d'aujourd'hui ne ressemblent plus à ceux dont ils se souviennent de leur jeunesse, il n'y a aucun doute que les chiens Inuits traditionnels encore dans les collectivités du Nord, pour la plupart dans l'Arctique canadien et au Groenland. Il se peut même qu’il y ait des chiens Inuits dans l'Arctique russe. Pourtant, cela n'a jamais été confirmé. De nos jours, dans le Nord, on utilise le chien Inuit pour le tourisme, les expéditions et la chasse aux “aliments traditionnels”, afin d’ajouter des suppléments à un régime alimentaire typique des collectivités cosmopolites. Au Canada la chasse aux ours polaires sportive pour la rémunération ne peut être faite licitement que par l'équipe de chien, et au Groenland il y a des endroits où l'utilisation des motoneiges est interdite. On utilise les chiens Inuits dans les équipes aux loisirs ainsi que dans celles des fournisseurs commerciaux. Dans ces cas, on comprend bien les chiens, on les estime, et on les respecte. Cependant, il y a aussi des propriétaires qui gardent ou utilisent des races de chiens de traîneau d’élevage qui ne sont que vaguement familier avec le chien Inuit. Ces gens ne comprennent ni n’apprécient la nature des chiens autochtones primitifs et ne peuvent pas se figurer pourquoi ils ne se roulent pas en boule au premier rencontre. Les “mushers” [du français “Marche”!] qui utilisent d'autres races (ainsi que des hybrides) de chiens de traîneau ont ouvertement remis en question la nécessité pour les chiens Inuits de conserver leurs “tendances agressives” vu qu’ils ni chassent plus les ours polaires ni se débrouillent pour eux-mêmes. Cette attitude insolite, ainsi que le désir d’enlever une partie essentielle du profil de ces chiens afin de se conformer aux désirs d'une culture étrangère dans un pays étranger, est la cause de la transformation de tant de chiens de travail autrefois fonctionnels en des vingtaines de races cultivées et tout à fait inutiles, une pratique qui commença dans l'Angleterre victorienne. En effet, de telles notions rendent la propriété et l'utilisation des chiens Inuits en dehors de leur habitat naturel très problématiques.
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