Une métropole dans nos entrailles

Au départ, l’idée d’un article un peu « à la con », pour rigoler tout en apprenant des choses. C’était aussi une façon de rebondir (encore et encore) sur le commentaire innocent de notre fils sur les « pets » de son père.

A partir d’un thème qui peut sembler un peu ridicule, j’ai été surprise de découvrir des choses vraiment intéressantes. De fils en aiguille, ma curiosité a pris le dessus et je me suis découvert une véritable fascination pour le sujet!

Et bien oui, suite à mon article sur les gaz digestifs de @lemouth, j’ai voulu approfondir mes lectures sur le microbiote intestinal. Déjà, le nom est vachement sympa, ensuite, les dernières études ont trouvé des liens hyper intéressants avec tout un paquet de maladie. Forcément, c’est venu me titiller et j’ai eu besoin d’en apprendre plus…

Ce que j’ai découvert m’a tellement impressionné que j’ai décidé de vous résumer un peu le fruit de mes trouvailles.

---

Qu’est-ce que c’est exactement le microbiote intestinal ?

Avant de me lancer dans de grandes explications, j’ai toujours besoin de bien comprendre chacun des termes utilisés.

Commençons par le mot « microbiote »

Un terme assez sympathique qui représente en fait, un ensemble de micro-organismes qui vivent dans un environnement donné. Ces micro-organismes ne sont pas pathogènes, et ils peuvent être d’origines différentes. On y retrouve des bactéries, des virus, des parasites, des champignons et sans doute d’autres espèces encore. On dit d’eux qu’ils sont « commensaux », c’est à dire que l’organisme vivant (dans le cas qui nous intéresse, on parle de « nous ») sert d’hôte et que cette cohabitation est avantageuse pour les deux parties. Ils ne provoquent donc normalement pas de maladies chez l’hôte. Ce n’est pas comme les parasites qui eux, vivent plutôt au détriment de leur hôte.

L’organisme vivant, quel qu’il soit, peut posséder plusieurs microbiote : la bouche, la peau et, dans le cas qui nous intéresse, l’intestin. Ce dernier se situe principalement dans l’intestin grêle et le côlon.

Le développement des techniques de séquençage haut débit du matériel génétique

On a tous entendu parler de l’ADN, des gènes et des chromosomes, même si on n’en parle pas tous les matins au petit déjeuner! Pour faire court, le génome représente l’ensemble du matériel génétique d’un organisme. On parle d’ADN ou d’ARN, mais on pourrait en fait comparer le génome à une sorte d’ordinateur hyper puissant contenant une quantité d’information inimaginable… et reposant au coeur du noyau de chaque cellule.

Il faut maintenant parvenir à décrypter toutes ces informations et bien sûr, ce n’est pas une chose simple. Le « séquençage » est une méthode servant à décrypter les informations contenues dans le génome.

Récemment, de nouvelles techniques de séquençage du matériel génétique ont été développées, permettant de lancer, en 2008, une étude qui avait pour objectif «d’identifier l’ensemble des génomes microbiens intestinaux (métagénome) ». On comprend bien qu’il s’agit là d’un travail absolument colossal, vu la quantité juste ENORME de bestioles qui se baladent dans nos entrailles!

Ce « métagénome intestinal » représenterait, chez chaque individu, 30 fois plus de gènes que le génome humain!

N’empêche qu’il y aurait là un super scénario de film de science-fiction! L’action se passerait, non pas sur une autre planète, mais au plus profond de l’organisme humain! Un certain nombre de bactéries dirigeraient « microbiotopolis » pendant que d’autres protégeraient la cité des « envahisseurs » alimentaires…

Le microbiote : aussi unique que les empreintes digitales

On dit que chaque personne est unique et c’est vrai à tous les niveaux! Les scientifiques s’accordent pour dire que le microbiote de chaque individu serait composé d’environ 160 espèces différentes, en majorité bactérienne. Sur ce nombre, 15 à 20 espèces s’occuperaient des fonctions essentielles. Si des similitudes existent, chaque microbiote est différent. Il peut varier en fonction de l’âge, des changements dans le mode de vie et aussi selon de nombreux autres facteurs tels que l’environnement, l’alimentation, l’hygiène, la maladie, les traitements médicamenteux, la génétique…

Habituellement, le microbiote resterait plutôt stable chez un même individu. Il semblerait toutefois qu’il soit plus stable chez certaines personnes que chez d’autres. De nombreuses différences peuvent exister dans la composition et certains changements peuvent le modifier de façon ponctuelle… ou durable.

L’intestin, le véritable « centre de contrôle » du corps humain ?

Jusqu’à tout récemment, nous croyions que le cerveau était un peu comme le « chef d’orchestre » du corps humain et que c’était lui qui servait de seul et unique « centre de contrôle ». Après tout, toutes les connexions nerveuses du corps aboutissent au cerveau!

Et bien non… en fait, ce n’est pas tout à fait ça. Il semblerait que de nombreuses voies nerveuses reliant le gros intestin au cerveau se fasse… dans l’autre sens! Pour 80% des neurones, l’information serait transmise dans le sens « intestin-cerveau ». Aujourd’hui, on considère donc que l’intestin est une sorte de « deuxième cerveau ».

Forcément, quand on sait ça, l’hypothèse selon laquelle une modification du microbiote pourrait modifier l’information transmise au cerveau apparaît comme très pertinente.

Conclusion

Avec ce petit résumé, j’ai à peine effleuré le sujet en question. Toutefois, si vous êtes comme moi, vous serez curieux d’en apprendre plus… et donc…

A suivre…

References

[1], [2], [3], [4], [5]