Le 29 avril 2023

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Anne-Catherine du son Traoré bonjour vous êtes directrice générale de novétique et expert en finance durable alors est-ce que rien n'a changé depuis l'effondrement Durana Plaza

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alors bien sûr que non mais on peut dire que les changements sont pas à la hauteur du choc qui avait provoqué ce qui reste comme ça vient de dire la pire catastrophe industrielle et surtout parce qu'on a forcé les ouvrières rentrer dans un bâtiment qui manifestement était en train de s'effondrer donc ça aurait pu être évitable si les conditions de travail n'étaient pas proches de ce qu'on appelle maintenant l'esclavage moderne c'est à dire que c'est des formes où oui il y a un travail et un salaire mais dans de telles conditions qu'on est plus proche de l'esclavage...

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les conditions n'one pas changé? n'ont par évolueé?

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alor si c'est-à-dire qu'effectivement le bangladesh a pris des nouvelles lois mais on a vu quelques années après par exemple il y a eu un incendie dans une autre un autre type de métier que le textile donc on voit bien que le cadre réglementaire est meilleur et quand les entreprises s'engagent à travailler avec des pays comme ça elles peuvent s'a sur un cadre légal après la question c'est l'application de ce cadre et puis surtout en fait ce qui a été la révolution c'est que à côté de ces victimes dans les gravats il y avait des étiquettes et les étiquettes c'était celle de toutes les grandes marques

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d'où leur responsabilité?

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voilà est-ce que ça a changé c'est que ça à l'échelle du monde on a compris ce que ça voulait dire que la responsabilité du donneur d'ordre c'est-à-dire que le premier réflexe de ces entreprises dont les étiquettes étaient là donc il y avait des preuves c'est-à-dire mais je savais pas moi bien sûr que j'ai pas demandé à mes fournisseurs à mes sous-traitants de travailler dans une usine de ce type là mais c'est eux qui de sous-traitants en sous-traitant on finit par en arriver à des conditions de travail et ça ce n'est plus audible c'est à dire que non à partir du moment où vous commandez du enfin des robes des vêtements de tout ce que vous voulez vous devez maîtriser votre chaîne de sous-traitance vous devez être et c'est ce qu'on appelle maintenant le devoir de vigilance...

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donc il y a quand même un cadre légal ?

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alors oui qui est qui commence à être incitatif mais surtout en fait c'est des procédures de pression c'est à dire que ce ce qu'on appelle le devoir de vigilance qui est dans la loi française depuis 2017 il concerne à partir du moment où une entreprise un siège en France l'ensemble de sa chaîne de sous-traitance c'est-à-dire que c'est une forme de droit nouvelle ou en fait on doit rendre compte de choses qui ne relèvent pas directement de son activité mais du fait qu'on a passé des contraintes sous-traitance et ça veut dire quoi ça veut dire qu'on met en place dans toute sa chaîne des procédures de vigilance pour respecter les droits humains les conventions fondamentales de l'OIT et ce genre de choses et aujourd'hui on va vers un droit de vigilance européen

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ah oui parce que c'est ce que je voulais vous dire ça c'est pour la loi française ou en tout cas pour le cadre réglementaire français mais au niveau européen ou même au niveau mondial pour le moment on n'a rien de similaire

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alors c'est en train d'être discuté et ce qui est intéressant c'est qu'en France il y a des associations par exemple comme Sherpa qui utilisent le devoir de vigilance pour faire des actions contre les entreprises juridiques et pour leur demander par exemple là on a vu que les blessés n'étaient pas forcément indemnisés etc c'était un des points très importants et vous avez aujourd'hui des coalitions d'investisseurs dit responsables qui travaillent à ce queles droits humains soient respectés ils font pression sur les entreprises pour qu'elles abondent les fonds d'indemnisation donc il y a un jeu de pression qui s'est mis en place qui implique tout le monde il implique les actionnaires des entreprises du textile les entreprises du taxi et les consommateurs

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et donc justement est-ce que la finance puisque vous êtes expert en financeurable est-ce que la finance a suffisamment pris la mesure de toutes ces questions là

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alors il y a une pratique de financeura qui s'appelle l'engagement actionnarial qui est là où on voit le plus alors c'est surtout ils agissent souvent en coalition donc vous avez une partie des actionnaires les grandes entreprises HLM Zara toutes ces entreprises sont cotées et donc le poids de leurs actionnaires est important et donc ça ils font des coalitions autour du respect des droits humains d'abord ils font ils font des enquêtes par exemple où ils demandent de l'analyse ils lisent aussi les rapports des ONG en disant voilà là sur tel et tel endroit il c'était le problème donc du coup il demande à l'entreprise de mettre en place des mesures ce qui est intéressant enfin ce qui est intéressant c'est de voir dans certains cas ça marche HNM reste à ce jour par exemple la seule entreprise qui est dirigée par son ancienne responsable développement durable qui donc a mis en place toute une politique de traçabilité donc il est vraiment un des arguments principal de marketing auprès de leurs consommateur mais la mauvaise nouvelle c'est que ce qu'aurait dû entraîner plus loin le ranap Plaza c'est une remise en cause d'un modèle absurde on a appelé la fast fashion qui consiste à surproduire au maximum pour renouveler tout le temps l'intérêt des consommateurs et qui

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et qui posent aussi des problèmes environnementaux parce que là il y a un double aspect et c'est le second aspect du Rana Plaza

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c'est à dire que cette surproduction elle fait des déchets partout dans le monde alors il y en a dans le désert de la cataracte il y en a surtout au Ghana où en fait c'est installé toute une filière délirante parce qu'en fait on exporte cette surproduction qui est de toute façon dans un état de la très mauvais la réalité donc même sur les marchés du Ghana ça se vend pas bien et du coup il y a des décharges à ciel ouvert un peu partout mais j'allais dire la vrai alerte c'est que finalement en disant on est passé de la fastation à l'ultra fast fashion c'est à dire c'est quoi la différence la différence c'est que c'est des marques comme Chine par exemple qui elles n'ont pas de magasins c'est-à-dire qu'elle vendent directement aux consommateurs j'allais dire et elles ont trouvé une chose terrible c'est qu'elles ont rapproché les usines de production du consommateur donc par exemple en 2020 à l'ail sester une marque qui s'appelle boue qui est un peu l'équivalent de Chine et bien a été dénoncé par des rapports d'ONG et des la presse comme quoi il y avait des conditions d'esclavage moderne en pleine Grande-Bretagne alors la bonne nouvelle et c'est là où il y a un rapport avec les investisseurs c'est que le cours de Boohoo a baissé de 45% quand cette affaire est devenue une controverse parce que ça détourné les consommateurs ils ont été exclus des grandes plateformes en ligne type ASOS etc et par ailleurs ils ont jamais pouvez retrouver un bon cours de bourse

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mais enfin moi ce que j'entends surtout c'est que si il y a cette espèce de fast fashion c'est que les consommateurs n'ont pas pris conscience eux en réalité c'est que il y a de la demande c'est qu'il y a des achats

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alors ça longtemps été l'argument et c'est vrai que c'est très compliqué d'expliquer pourquoi on ne va pas dans un magasin vous pouvez pas vous pouvez quantifier quels sont les clients vous pouvez voir il y a une baisse enfin il y a une crise du textile absolument majeur qui est il y a des tas de facteurs le covid a assassiné le modèle de on vend dans des grands magasins de centre-ville qui était celui qui était particulièrement Sud à chez les muzara en revanche on voit aujourd'hui vraiment émerger deux choses la crise du textile elle est quand même du d'abord au fait il y a plus de consommateurs par exemple il y avait des étiquettes de Camaïeu dans le Rana Plaza donc on voit qu'en 10 ans ce modèle qui consiste à essayer de enfin fabriquer à le plus bas coût possible pour vendre à des consommateurs qui eux-mêmes ont quand même ne peuvent pas acheter très cher ce modèle là il est déjà mort en fait donc le côté les consommateurs ce sont détournés de ça alors il y a une partie de ces consommateurs qui est devenue celle des de l'ultra fast fashion donc ça ça peut être et en particulier plus jeune parce que c'est vraiment vraiment pas cher on peut d'ailleurs demander jusqu'où il produisent pas à perte en revanche il y a aussi toute une partie qui émerge avec des demandes de traçabilité qui veulent être sur de pas être associé cette idée d'avoir un peu du sang sur les mains d'une certaine façon indirectement parce que on veut savoir où a été fabriqué son corsage sa jupe ou autre et donc ces nouvelles demandes de traçabilité sont fortes et en plus si vous avez un problème de de qui s'avère que vous promettez quelque chose que vous ne tenez pas aujourd'hui avec les réseaux sociaux ça va très vite et ça peut être un vrai problème

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mais pour autant est-ce que vous avez la sensation que ces défis climatiques c'est on entend parler de temps en temps ou de plus en plus régulièrement mais qu'on font c'est comme un bruit de fond et est-ce que vraiment vous voyez une transformation chez les acteurs du secteur enfin les entreprises on a...

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alors c'est honnêtement à géométrie variable mais surtout probablement le plus gros problème c'est qu'on est en silo c'est à dire qu'on s'occupe du changement climatique ou de la problématique sociale durant aux ouvriers du Bangladesh mais l'idée que les deux sont liés est encore très peu clair n'était précise à la fois pour les entreprises les investisseurs voire les États qui adoptent des politiques et c'est vrai que là depuis 2015 on a eu un primal en maintenant on a acquis l'idée qu'il fallait décarboner l'économie mais si vous décarbonez l'économie sans faire le lien avec les conséquences à la fois sociales et environnemental beaucoup plus large et bien d'abord ça servira preuve on va pas grand chose mais surtout vous pouvez faire plus de mal que de bien donc là on voit bien que par exemple avec leur anaplasa on a une prise de conscience sur les conditions épouvantables dans lesquelles travailler ces ouvriers c'est s'ouvrières d'abord majoritairement en revanche l'idée que il fallait remettre en cause le modèle de surproduction textile parce qu'il allait dans le mur finalement il va être être mise en cause par le fait que il est en train d'aller dans le mur

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merci beaucoup Anne Catherine Husson Traoré d'avoir répondu à nos questions

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