Vous préférez votre steak de placenta saignant ou bien cuit ?

On appelle le fait de manger le placenta la placentophagie. Oui oui je vois déjà votre face de dégoût ! Qui serait assez fou pour manger cet organe qui semble aussi appétissant qu'une chaussette sale ?

Avant tout, il est important d’expliquer ce qu’est le placenta et à quoi il sert. Après la conception, l’embryon se développe dans l’utérus de la mère. En même temps, il se crée un organe sur la paroi utérine, ce qu’on appelle le placenta et auquel le fœtus sera relié grâce au cordon ombilicale. Il grandit comme l’embryon qui devient fœtus. Cet organe permet les échanges de nutriments, d’eau et du dioxygène entre la mère et son bébé. Il joue un rôle de poumon fœtal, il filtre les déchets, produit des hormones, agit en barrière immunologique. Il est la protection suprême du futur humain. À l’accouchement, après l’expulsion du bébé suivra le placenta. C’est à ce moment que le cordon sera coupé, pour séparer le bébé du placenta.

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Considéré à prime à bord comme un déchet anatomique humain, le parent peut faire la demande le plus tôt possible avant l’accouchement de le récupérer au lieu qu’il soit incinéré comme la loi le stipule au Québec depuis 2017 et 2011 en France. Le parent pouvant en disposer comme il le désire, sauf s’il présente une contamination virale. Malgré que le ministère de la Santé et des Services sociaux déconseille fortement d’ingérer le placenta, certaines mères le font tout de même comme le font instinctivement la plupart des animaux. Même si cela peut paraître marginal, il va sans dire que ce comportement chez les humains ne date pas d’hier puisque nous pouvons retrouver de vieux récits de missionnaires d’il y a plus de 500 ans où des Amérindiens du Brésil le mangeaient, ainsi qu’en Afrique et en Asie. Au moyen-âge les femmes le consommaient pour améliorer leur fertilité. Les hommes quant à eux, le consommait pour augmenter la puissance sexuelle. En médecine traditionnelle chinoise, le placenta est encore utilisé contre diverses affections et même comme aphrodisiaque.

Très peu d'études ont été faites sur le sujet. J'ai toutefois trouvé une étude datant des années 80 par le Dr Mark Kristal un neurologue comportementaliste. Il a pu faire une étude sur l'ingestion du placenta grâce à une bourse de 200,000$. Il a découvert tout d'abord que le placenta possédait une molécule stimulant les opioïdes. Cela aurait comme effet entre autre de diminuer la dépression post-partum et la douleur des contractions utérines suite à l'accouchement. En 2017, une autre étude a eu lieu sur 27 femmes, mais elle n'a pas été concluante sur les effets bénéfiques sur la fatigue et la dépression post-partum. Toutefois, les auteurs de cette étude avouent qu'elle peut être biaisée vu le faible échantillon et qu'il n'y avait aucun groupe témoin pour comparer les effets.

Malgré le peu de preuves scientifique selon une synthèse d'étude publiée en 2015, plusieurs personnes continuent de soutenir les avantages de le consommer. Comme une meilleure récupération après l’accouchement dû à sa richesse en fer, nutriments et protéines. Riche en hormones, il favorise la lactation, aide à la stimulation des défenses du système immunitaire, diminue l’état de stress, stabilise l’humeur et régule même la libido.

Le placenta peut être consommé de plusieurs façon. Il peut être mangé cru, cuit ou en smoothie, il existe même un livre écrit par une américaine qui propose pas moins de 25 recettes. Pour celles dont cela peut rebuter, mais les bienfaits peuvent intéressés, il existe l’encapsulation du placenta. Grâce à un procédé minutieux, on arrive à retirer le maximum de son contenu en conservant ses principes actifs et la destruction des éléments nuisibles pour en faire des capsules qui seront consommer tous les jours pendant quelques semaines. On peut fabriquer soi-même des teintures-mères aussi. Il suffit de prélever des morceaux de placenta et de les diluer plusieurs fois dans une solution hydro-alcoolique. En plus de l'ingérer, nous pouvons utiliser cette teinture-mère pour soigner toutes sortes d'infections infantiles dans une même fratrie.

Source : Pixabay

Même si cette pratique est marginale et l'on pourrait l'associée au grano-hippie tel que moi, sachez que plusieurs stars l'ont fait, comme Kim, Alicia Silverstone, même le célèbre rappeur Français JoeyStarr.
Et vous, seriez-vous prêts à l'essayer ?

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Source :
Dengler, Roni (2017) Moms, should you eat your placentas? (Mamans, devriez-vous manger vos placentas?) ; News de la revue Science, 1er décembre 2017, consulté 2018/07/23

Kristal, Marc (1986) Ingestion of Afterbirth Appears to Promote Maternal Behavior in Mammals » , 2005/01/11, consulté 2018/07/23

https://fr.wikipedia.org/wiki/Placenta

https://link.springer.com/article/10.1007%2Fs00737-015-0538-8