Démystification

Depuis quand mes dessins sont-ils devenus si sombre ?
Dans mon esprit, l'hantise d'une ombre,
avec la peur même de reconstruire un nouveau monde.

Mon crayon saigne,
L'encre noire déborde de ma toile,
Même maintenant mes mains me craignent.
Alors je m'enfuis sous mon voile,
Dépassée par les limites de la rêverie,
Effondrement d'un songe jamais bâti.
Le papier se déchire,
Se colore de noir,
Violent Désir,
Obscène pollution de mouchoirs,
Petit à petit entassés,
Afin de recouvrir les cicatrices du passé.

"La Haine est une triste religion"
Fille de la vengeance et de la purgation.
Mes mains ne peuvent plus dessiner un trait,
Sans que d'autres larmes ne doivent couler.
Alors je patiente,
Le temps que le papier sèche,
Retremper ma plume et combler cette brèche,
Qui, pas à pas, creuse et perce le fond de mon âme,
Acerbité infâme.

Souhait de Liberation et de Justice !
Prisonnière de cette dissonance démystificatrice,
Prisonnière de la souillure,
Mais le plus dur c'est de rester pure,
Dans un monde où l'on renonce,
Telle une Hydrangée parmi les ronces.