électricité renouvelable
Devrions-nous réapprendre à utiliser l’électricité?
Les défis posés par le changement climatique, la numérisation de la société, l’arrêt attendu des centrales nucléaires, la forte baisse du coût de l’énergie solaire et éolienne dans le monde… Tout indique un moment décisif dans l’histoire de l’électricité. En conséquence, il y aura un grand changement dans la façon dont l’électricité est produite et utilisée dans les années à venir.
Utiliser l’électricité pour lutter contre le défi climatique?
Un peu plus d’un an après son adoption à la COP21, l’Accord de Paris est entré en vigueur et vise à maintenir le réchauffement climatique à 2°C (voire 1,5°C) par rapport aux niveaux préindustriels. D’ici 2050, la Belgique doit réduire ses émissions de 80% à 95%. (par rapport à 1990).
Il s’agira notamment de réduire considérablement l’utilisation de combustibles fossiles (pétrole et gaz) pour les transports et le chauffage des bâtiments (diesel et essence). L’électricité devra prendre leur place.
Électricité? Cela ne semble pas être particulièrement vert. La prémisse est que les sources d’énergie renouvelables, telles que le soleil, le vent, l’énergie géothermique et la biomasse « durable », fournissent de l’énergie électrique (par exemple, les granulés provenant de déchets forestiers provenant de forêts gérées de manière durable). Selon plusieurs études, la Belgique peut atteindre 100% d’énergie renouvelable tant que la demande d’énergie est gérée. Combiner des ruptures technologiques avec des gestes intelligents
Pour atteindre les objectifs climatiques, il existe actuellement des alternatives disponibles, loin des scénarios de science-fiction avec des automobiles volantes. Ils s’engagent dans une série d’activités:
Utilisation de sources d’énergie renouvelables; changements de comportement (réduction des déchets); les progrès technologiques (efficacité accrue des appareils et des systèmes).
L’adaptation du réseau aux énergies renouvelables est une difficulté.
L’électricité devra provenir de sources renouvelables afin de passer à une société à faible émission de carbone. Contrairement au nucléaire, ils sont diffus et sporadiques (solaire, éolien) (production photovoltaïque répartie entre une multitude d’individus par exemple).
Les réseaux électriques sont conçus pour fonctionner dans un seul sens: les grandes unités de production > le transport > la distribution basse tension > les consommateurs. C’est une préoccupation.
Un flux bidirectionnel d’électricité et d’informations entre les acteurs du réseau, y compris les producteurs, les consommateurs, les prosommateurs (producteurs et consommateurs, tels que les propriétaires de panneaux solaires) et les gestionnaires de réseau, est donc nécessaire pour que les réseaux deviennent des réseaux intelligents.
La difficulté pour les clients est (aussi) la transition vers les énergies renouvelables
La nécessité de faire fonctionner la laveuse la nuit n’est plus automatique!
Les centrales nucléaires fonctionnent en continu, ce qui se traduit par une tarification à deux heures avec une électricité moins chère la nuit et le week-end et une utilisation plus faible en dehors des heures de pointe.
La situation est très différente lorsque les énergies renouvelables sont utilisées à la place du nucléaire (la Belgique a choisi de sortir du nucléaire d’ici 2025). Le stockage de l’électricité est difficile (actuellement, le stockage se fait principalement par pompage, mais cela nécessite de l’espace pour les étangs et le stockage par batterie est coûteux). Mais il doit toujours y avoir un équilibre entre la consommation et la production. La consommation doit être déplacée autant que possible vers les moments où la production est à son maximum. Les équipements puissants doivent généralement être utilisés pendant la journée lorsque la production photovoltaïque est à son apogée plutôt que la nuit lorsqu’elle est nulle.
Entre 18 h et 20 h 30, lors des pics de consommation, évitez d’utiliser les appareils puissants suivants :
Vous tenterez de limiter votre volume d’utilisation annuel (mesuré en kWh) afin de réduire votre facture d’électricité : 100 kWh économisés équivalent à 20 à 25 euros de moins sur la facture.
Une partie de son utilisation peut également être modélisée en fonction des heures de pointe pour aider à maintenir l’équilibre du réseau
Les propriétaires de panneaux solaires ne devraient pas simplement suivre ces recommandations
Pour Elia, le gestionnaire du réseau de transport et le fournisseur d’électricité, l’équilibre entre production et consommation est crucial (il est sanctionné s’il ne peut pas assurer l’équilibre de consommation de ses clients). Ainsi, en fonction du moment de la consommation, ce dernier pourrait proposer des frais divers (on parle de tarification dynamique). Par exemple, l’électricité est plus chère l’après-midi et plus abordable entre 18h et 20h30 (le pic d’utilisation hivernale).
On peut même envisager de payer le client pour sa flexibilité. Accepter, par exemple, qu’un « opérateur d’effacement » puisse démarrer ou arrêter à distance certains de ses appareils (tels qu’un chauffe-eau, une laveuse, une sécheuse, un lave-vaisselle, etc.) en fonction de la présence d’électricité. De même, les véhicules électriques devraient être rechargés aux heures de production abondante et, pourquoi pas, utilisés comme source d’électricité pendant les périodes de pointe. Mais cela suppose que vous avez un compteur communicant.
Une maison avec un compteur parlant?
Les compteurs communicants sont une autre composante de cette évolution du réseau qui est évidente pour les consommateurs (aussi appelés compteurs intelligents).
Les compteurs intelligents offrent aux opérateurs de réseau de nombreux avantages, notamment la transmission d’informations (pour surveiller en permanence l’état du réseau) et la possibilité de les lire et de les gérer à distance (modification de puissance, ouverture/fermeture). Il n’y a pas d’avantage financier immédiat en temps ou en efficacité, il n’est donc pas nécessaire d’envoyer un remplaçant ou un technicien.
Les avantages pour l’utilisateur sont considérablement moins clairs car un compteur intelligent ne lui fournit pas beaucoup de données pertinentes. Pour afficher des informations pertinentes, des périphériques supplémentaires sont nécessaires, tels que des moniteurs de consommation. Il en va de même pour le contrôle à distance des appareils : en plus des appareils « intelligents », des boîtiers permettant la connexion avec ces appareils connectés sont nécessaires. De plus, une assistance est nécessaire pour que l’utilisateur puisse utiliser les données fournies par son compteur communicant, et les économies d’énergie peuvent ne pas toujours se matérialiser (premiers retours d’expérience des Smart grids, Ademe).
Un autre ajustement potentiel de la facturation est que la consommation réelle serait couverte par le paiement mensuel plutôt que par un dépôt fixe versé chaque mois. Le consommateur serait informé de son utilisation mensuelle, ce qui est un avantage. Cependant, si l’électricité est la principale source de chauffage, comme c’est le cas dans 3,8% des foyers wallons, les factures hivernales peuvent être élevées et difficiles à payer.
Tous les clients n’ont pas la possibilité de modifier leur installation ou leur utilisation. L’utilisation de la facturation traditionnelle (par exemple, avec un relevé annuel) sera autorisée à se poursuivre sans frais pour ceux qui ne peuvent ou ne souhaitent pas être « actifs » et utiliser des mécanismes de flexibilité.
Dans aucune des trois régions belges, la décision n’a été prise de déployer à grande échelle des compteurs intelligents. Cependant, lorsque des compteurs défectueux sont changés et que de nouvelles installations sont installées, les compteurs intelligents sont déjà là parce que les anciens compteurs ne sont plus produits. Leur capacité à communiquer est cependant désactivée. Une résolution wallonne tente de situer le contexte de ce déploiement.
Ces ajustements s’appliquent-ils à aujourd’hui ou à demain?
La façon dont nous consommons l’électricité changera progressivement. Certains sont déjà mis en œuvre, comme le déploiement de compteurs intelligents.
La facture affichera dans un premier temps les autres ajustements, notamment par la contribution à l’énergie verte et par les dépenses de distribution (actuellement elles représentent le tiers de la facture et augmenteront). Ils seront également perceptibles au niveau des compteurs, dans les tarifs des fournisseurs et dans une augmentation de l’utilisation des gadgets liés qui permettent une gestion à distance.