Ma vie chez les Vezo - Madagascar #3

Il y a peu je consacrais un article à une ethnie Malgache dans laquelle j’ai passé trois années. Relativement isolé géographiquement, dans un endroit paradisiaque entre dunes de sable blanc et lagon aux eaux turquoises vit le peuple Vezo https://steemit.com/fr/@terresco/vezo-les-seigneurs-de-la-mer-madagascar-2

La cohabitation a connue des hauts et des bas pour une moyenne plutôt bonne compte tenu du gouffre culturel. Le souvenir est généreux, il oublie le mauvais dont les traces s’effacent, quand c’est possible, et nous garde le bon voire le meilleur. Merci souvenir.

Cette fois je voudrais juste parler de notre vie quotidienne sur cette plage. Après avoir planté le décor on traitera de l’organisation quotidienne. Une fois le minimum assuré on pourra s’intéresser aux plaisirs de l’endroit.

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Le décor

Une belle plage de sable blanc, pas de route pour venir, juste des pistes sableuses sur place. La ville la plus proche, Toliara, est à une heure de bateau rapide (seulement le matin pour cause de l’état de la mer) ou 7h de pistes avec un bon 4*4. Pas plus de réseau électrique que d’eau courante. Je vous laisse deviner pour le reste des facilités.

C’est là que ma femme et moi avons construit notre maison que voilà :

Les photos mentent on le sait, et non on n’était pas aussi seuls au monde qu'il n'y paraît. La baie bénéficie d’un peu de tourisme, 6 ou 7 hôtels, entre 2 et 13 chambres, se discutent les quelques courageux qui cherchent l’aventure. Á 300m devant la maison au bord du magnifique lagon, un petit hôtel que l’on appelle campement, tenu de main de maître par mon ami Thierry, était notre voisin.

Environ 800m vers le sud un grand village, environ 3000 personnes, recensement personnel sans aucune garantie. Je passerai sur la pauvreté qui nécessiterait un article complet et me mettrais en colère. Un article sur une école solidaire proche https://steemit.com/fr/@terresco/une-ecole-pour-ampasifoty-madagascar-1, donne une idée des manques de la région : éducation, soins, d’hygiène, eau potable pour beaucoup …

L'organisation quotidienne

Pour vivre dans notre maison il faut un peu d’organisation. Plusieurs problèmes à résoudre rapidement apparaissent immédiatement :

L’eau

Il y a trois types d’eau :

• Pour les toilettes on utilise de l’eau de mer puisée dans le lagon qu’il faut monter à pieds ce qui n’est pas une mince tâche.
• 
  L’eau potable c’est un peu cher mais moins compliqué, de petits commerces au village en vendent à ceux qui peuvent la payer.
• Plus complexe l’eau pour se laver, faire la vaisselle, cuire les pâtes (pas plus d’un tiers d’eau de mer dans les pâtes !). Là c’est du grand art, des piroguiers partent la chercher dans des grands bidons à l’intérieur du fleuve soit à plus de 15km. A droite l'arrivée de l'eau de bon matin. N’ayant pas de moteur ils doivent jouer avec les vents et livrent le matin avant que le thermique ne s’inverse. Mais attention faut prévoir parfois les régimes de vents changent, il faut pouvoir tenir.

Se laver … la douche, évidement au singulier. Une douche chaque soir après la journée, environ 8 litres d’eau par personne. Douche au seau c'est-à-dire que les 8l d’eau sont dans un seau posé au sol et avec une sorte de ramequin on se verse l’eau dessus. On s’habitue assez facilement mais quand on retrouve une « vrai » douche … ah que c’est bon !

Même si l’hiver n’est pas féroce un peu d’eau chaude entre juin et septembre n’est pas désagréable. Pour cela nous disposons d’un chauffe eau solaire très simple, on met le matin deux casseroles d’eau froide, on oriente vers le nord (oui oui le nord on est dans l’hémisphère sud) et le soir on mélange ces 4l très chaud avec 4l froid et c’est … parfait. S’agit pas de prendre la douche à minuit non plus … ça refroidit quand il n’y a plus de soleil.

Four solaire eco friendly !

L’électricité

Cela se résout toujours avec le soleil, un panneau solaire, une batterie de voiture et que la lumière fût. Evidemment faut économiser un peu et surveiller beaucoup, on peut s’éclairer et charger ordinateurs et téléphones rien de plus. Étrangement dés la seconde année on avait un système permettant d’avoir internet, pour être plus précis pour lire les emails.

La nourriture

La difficulté vient du fait de ne pas avoir de frigo. Il est facile et trés bon marché de se procurer du poisson frais presque chaque jour, on vit dans un ethnie de pêcheurs. Le riz et les pâtes font le reste. On fait parfois un peu de pain dans une casserole remplie de sable posée sur de la braise. Une fois par mois direction Tuléar pour les courses, sucre, café, biscuits, les basiques qui conservent ! Jours de fête (Il faut partir tôt le matin mais on ne peut rentrer que le lendemain), jours de fêtes donc qui se caractérisent par deux moments forts, une pizza sur une terrasse et une douche à l'hôtel.

Les soins

Et si on est malade … ben on attends que ça passe … et ça fini par passer avec parfois un peu de stress quand même !

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L’organisation prend du temps sur le terrain et occupe de l’espace dans le récit. Il faudra donc patienter jusqu’au prochain article pour connaitre la suite à savoir ce que l’on peut bien faire de ces journées sur une plage déserte pendant trois ans.