La Saga PLOUF [Episode 2] : pour un euro ma brave dame

Gai comme un pinçon, je file à la capitainerie. Sitôt arrivé, Yann me demande ce que j’en pense. Bah… je suis aux anges! Il coûte combien? Mon maître de port éclate de rire et ménage le suspens. « Cela devrait rentrer dans ton budget » me lance-t-il ironique. Forcément, je reste sur ma faim. Il jubile et même plus encore car il sait déjà qu’il a réussi son coup : sauver Plouf. Et vous allez comme moi comprendre pourquoi. Bref, il finit par lâcher le morceau : « 1 euro et encore si le mec encaisse ton chèque. Tiens tous les contrats sont prêts, tu n’as plus qu’à mettre ton adresse, signer et faire un chèque d’un euro. Le reste, je m’en occupe. »

Je m’exécute sans broncher. Manque plus que la signature du mec qui me le cède, car soyons clair, on me le donne ce bateau. Ce ne serait pas Yann à la manœuvre, j’aurai reculé en me demandant où est l’arnaque. Mais là, je sais qu’il sait ce qu’il fait. Je ne comprends pas tout mais je lui fais confiance.

Yann m’explique : « c’est le premier bateau de Julien. Il y a sept ans, on l’a refait entièrement et Julien s’en est servi un an. Mais, il en a trouvé un plus grand et on l’a donc filé à un jeune. Le problème, c’est qu’il n’a jamais navigué avec. Je crois même que les voiles sont à l’intérieur. Le gars paye le port depuis 5 ans pour rien alors on s’est dit que si on trouvait un passionné, on l’appellerait pour le récupérer. Et il a dit oui et un grand oui même! Alors voilà, on a juste à attendre qu’il nous renvoie la carte de navigation et les clés du cadenas et il est à toi! »

Voiler, cela ne m’inquiète pas. J’ai tous mes degrés de voile depuis mon plus jeune âge et depuis trois ans, nous faisons avec mon fils des stages de catamaran niveau perfectionnement et compétition. De ce côté là, aucune inquiétude mais manœuvrer un monocoque dans un port, fusse-t-il aussi petit que Plouf, j’avoue que ça me stresse un peu… Je vais bien être obligé de m’y mettre! Il y a un moteur à propos?

Et non, Plouf est sans moteur mais là encore Yann va trouver la solution. Il a un petit 6 chevaux Yamaha, arbre long, à l’atelier du port. Quand il sera propre, il viendra le mettre en place car Plouf a une particularité : le moteur est en puit (c’est à dire dans le cockpit). Yann rajoute que Julien me racontera l’histoire de Plouf et m’enverra quelques photos… J’ai hâte!

Comme un gamin, je remonte la rue en envoyant un message aux enfants : on a un bateau et il s’appelle « Plouf ». Les réponses ne se font pas attendre! « Génial!!!! il est comment? » Euh… Là, je mesure quand même que les photos que j’ai sont moyennement glamour. Je mise donc sur l’effet de surprise: « vous le verrez ce week-end quand vous viendrez! ».