Copie Conforme p.22

Joseph se réveilla lentement. Il n’était pas dans sa chambre. Il y avait quelques bouteilles de Heineken et de Guelpen qui traînaient ici et là. Tous les invités étaient partis. Il n’arrivait pas à se relever, il y avait quelqu’un qui dormait sur son épaule. C’était un jeune blond aux reflets de la brunante. Il se dégagea lentement et prit ses affaires en vitesse pour disparaître dans la rue.

Dans un autobus, il se mêla à la foule fatiguée et aux poulets en cage. Il se sentait vidé. Il remarqua dans le reflet des portes vitrées que sa chemise blanche était rose. Un homme le bouscula en voulant sortir. Assmahli! Il aperçut un bleu au-dessus de son omoplate. Il se souvint alors de son arrivée à la fête d’hier. Claude le débarrassait de son veston, quand elle a débarquée de nulle part, sans le voir, pour lui renverser dessus son verre de vin. Après quelques excuses, ils se dirigèrent vers la salle de bain. Joseph ne bougeait pas, il essayait de ne pas rire. Elle frottait aussi fort qu’elle pouvait, à genou devant le lavabo, mais le vin qu’elle lui avait renversé dessus ne voulait pas disparaître. Il laissa glisser ses doigts sur sa peau satinée. Elle émit un faible cri de surprise. Deux grands yeux bleus se levèrent vers lui. Joseph effleura sa lèvre supérieure avec son pouce. Elle voulut lui demander ce qu’il faisait, mais elle connaissait déjà la réponse et savait que rien ne l’arrêterait. Elle n’arrivait pas à cacher son trouble et tremblait de tout son être. Il détacha sa blouse, elle hocha négativement de la tête, mais il continua. Elle releva sa jupe et grimpa sur les genoux de Joseph. Elle s’empala lentement, le laissant découvrir tout au long de son sexe la moiteur du sien. Impatient, il se risqua à quelques coups de bassin. Elle cria sans retenue et planta ses dents dans son épaule. De ses mains elle retenait les bras de Joseph et avec ses jambes enserraient les larges cuisses du journaliste. Il ne pouvait plus bouger. Il était complètement à la merci de cette inconnue. Elle reprit ses mouvements – humide et gémissante.

Un klaxon le sortit de sa rêverie et Joseph descendit de l’autobus sous une fine pluie trop douce pour être agréable. Il s’arrêta devant sa chambre d’hôtel pour chercher ses clés, mais la porte était ouverte. Il la poussa pour apercevoir Madame Greschen, la concierge, servant le thé à un étranger assis sur son lit. Il entra sans comprendre.

C’est dans son anglais hachuré d’allitérations allemandes que Mme Greschen lui reprocha de ne pas avoir été là pour accueillir son ami. Un petit homme blond vêtu d’un costume noir attendait dans la chambre.

– Qui êtes-vous?