De Cape Town à Mombasa, 3 mois, 8 pays, 12 500 km – La Tanzanie 1

in #fr7 years ago

Avant dernier pays de notre voyage à travers l’Afrique. La Tanzanie. Un pays plus touristique que ceux d’avant, au moins dans sa partie nord avec le Kilimandjaro et le Serengeti. Nous avons passé un peu de temps dans le sud, moins visité et agréable, avec de beaux parcs nationaux comme Roaha, injustement délaissés par les touristes, où le lion est roi. Ayant beaucoup écris sur les parcs nationaux et les animaux d’Afrique dans mes derniers articles je ne vais pas décrire les frisons ressentis à la proximité des familles de lions ou à l'approche des rugissements envahissants la nuit.

La Tanzanie nous accueille avec le grand sourire du policier qui m’a flashé avec son radar à main. Il va m’alléger de la bière fraîche que je m’étais réservée pour fêter le passage de la frontière, frontière pour laquelle je n’étais pas tout à fait en règle. Mais son grand sourire m’a donné une grande espérance sur la gentillesse des gens dans ce pays, espérance qui ne s’est jamais démentie.

* * * * *

La Tanzanie est née en 1964 de la fusion entre le Tanganyika et Zanzibar. Pas très imaginatif comme nom mais c’est joli et je suppose que ça a mis tout le monde d’accord. La route qui nous amène vers la côte est en construction. Une des nombreuses entreprises Chinoises très présente en Afrique s’en charge avec énergie. J’ai eu l’impression qu’ils avaient commencé sur 200km en même temps, c’est un enchaînement de déviations par des pistes suivant plus ou moins la construction. Défoncées, inondées, encombrées des camions en panne ou arrêtés là comme il se doit.


On s'étend un peu dans les campements
Il y a de fait beaucoup d’expatriés Chinois. C’est assez rigolo car ils sont très intéressés par notre voiture. Ils s’approchent tout prés comme s’ils ne nous voyaient pas, photographiant tout, y compris notre caisse garde manger, simple caisse de plastique transparent, avec leurs derniers Smartphones. Au début c’est un assez déconcertant, on a tendance à se braquer et se fâcher un peu. En faisant un effort on se rend compte que ceux sont des gens très sympathiques, curieux de tout et intéressants. Juste une différence culturelle. Ils connaissent bien le pays et nous permettent comprendre beaucoup de choses.

Le KiSwahili

On arrive en zone de Kiswahili, de langue Swahili que l’on avait commencé à découvrir au Malawi. C’est intéressant car il est rare en Afrique, lors d’un voyage itinérant, de pouvoir parler bien longtemps la même langue (Anglais et Français excepté évidemment). A peine a-t-on appris à dire bonjour que l’on a changé d’ethnie et de zone linguistique. C'est toujours un peu frustrant.

Les puits, lieu de rencontre à fréquenter
Cette fois c’est différent nous aurons presque un mois pour nous amuser à apprendre quelques notions. Notre accent et nos efforts facilitent systématiquement les relations. Le premier achat sera donc un dictionnaire Swahili / Anglais. Il y a au moins un mot que nous connaissons tous sans le savoir en Swahili : Safari qui veut dire voyage. Moi non plus je ne savais pas. Je ne sais pas pourquoi je pensais que Jambo (que j’entendais comme Djumbo) c’était éléphant, ben non éléphant c’est tembo et Jambo ça veut dire bonjour ! Un faux ami.

Pour faciliter la route il faut savoir dire : Nous venons de [Nom de la ville précédente] et Nous allons à [Nom de la ville suivante]. Attention il faut le dire en faisant semblant de faire un gros effort de mémoire, même si on le répète 20 fois par jour. C’est comme un mot de passe qui vous donne accès à un grand éclat de rire suivi d'un « Vous parlez Swahili ? » que vous reconnaissez facilement. Lá on réponds modestement kidogo (un peu), on en profite pour "switcher" à l'Anglais et on est introduit. Je peux passer des journées entières, meublées de ces discussions, j’adore cette découverte fugace d’une vie qui 5mn avant était totalement inconnue.

La côte

La côte est belle également, typique du canal du Mozambique pour ce que j’en connais du côté Malgache. Des grandes plages de sable fin et très blanc, des pirogues de pêcheurs qui utilisent le principe des vents thermiques pour aller et venir au seul rythme du vent, d’autres qui ont pu trouver un vieux moteur qui les abandonnera à leur sort un jour ou l’autre, plus ou moins loin de la côte. Des marchés aux poissons hauts en couleurs, en ambiance et bien sûr en odeurs.


Retour des pêcheurs avec les vents thermiques de l’après midi

Dar es Salaam est, comme toutes les capitales Africaines, mouvementée, embouteillée et pleine d’énergie. C’est un grand port à l’embouchure du fleuve Msimbazi. Administrativement Dar es Salaam n’est plus la capitale de la Tanzanie, c’est Dodoma, une ville plus centrale. Dans les faits elle reste la puissance économique et en bonne partie administrative. Zanzibar est toute proche mais on ne peut pas tout faire, bien que probablement très belle de son glorieux passé on y renonce par peur d’un tourisme important, autant profiter d’endroits restés encore plus authentiques.

Marché au poisson, bien organisé sur la plage. C'est du frais !
A 75km de là, Bagamoyo l’ancienne capitale, a connue sa période de gloire au XVIIIéme siècle. Fondée par un Sultan elle est devenue une place importante du transit de l’ivoire et des esclaves envoyés vers Zanzibar. Elle a été le point de départ de nombreuses expéditions en Afrique à la recherche des sources du Nil par exemple. Aujourd’hui les seuls explorateurs restant sont équipés de sacs à dos, elle a perdue son éclat et est à l’abandon.

* * * * *

Une rencontre originale, comme on en fait souvent en voyage, va décider de notre prochaine étape. Un motard est arrêté au bord de la route, je stoppe voir s’il a un problème et la discussion s’engage dans un mélange d'Anglais, Espagnol et Portugais du plus charme. Bernardo est Brésilien et il est sur la route depuis 30 ans. Il a sa moto, sa tente et son parapente. Il parcourt le monde pour chercher des endroits où voler et vit d'un peu de commerce de pierres semis précieuses. Il nous parle de montagnes sauvages, de pistes isolées. Il n'en faut pas plus, la décision est prise, l’itinéraire changé sur le Gps … direction les montagnes d’Usambara. L’objet du prochain article.


Sort:  

Je crois que ce que j'aime encore le plus dans votre périple ce sont vos rencontres. Là je me suis bien amusée avec les chinois qui vous photographiaient sous toutes les coutures. Vous deveniez tout à coup "l'arroseur arrosé" le touriste devenant "la curiosité locale". Et Bernardo, le solitaire avec sa moto et son parapente, lui aussi faisait partie de la panoplie des curiosités locales. Voilà des situations que les agences de tourisme ne nous vantent pas et qui font de votre récit une aventure très personnelle et pleine d'originalité.

Merci @ofildutemps je crois que pour moi aussi le plus important dans les voyages sont les rencontres. C'est vrai pour l'arroseur arrosé effectivement, il faut parfois prendre un peu sur soi mais finalement tout s'arrange en s'expliquant tranquillement.

Un article superbe et authentique comme à chaque fois :)

C'est vraiment toujours aussi étonnant et à chaque fois que je vous lis, il y a toujours cette grande humanité qui en découle, c'est vrai que les rencontres sont étonnantes et vous laisseront des souvenirs à jamais, qu'il s'agisse des autochtones ou des personnes croisées c'est toujours une richesse incroyable.

Super! et hate de voir le prochain article

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