D'Abidjan à Carcassonne : Le nord Sénégal
De Dakar à la Mauritanie
En route vers la France nous avions fait une pause reconstituante à Dakar. Arrivés seuls depuis Abidjan en traversant la Guinée, nous repartions de Dakar avec un second véhicule et deux amis. Une sécurité très appréciable pour traverser la Mauritanie où nous rencontrerions le Sahara et sa solitude. Pour l’instant nous étions dans une optique de plaisir pur, profiter d’endroits que nous connaissions déjà et que nous avions plaisir à retrouver. Mais toute à une fin, il fallait repartir, il faut toujours repartir.
La première étape devait nous amener à Saint Louis, une route goudronnée y mène mais nous aimions y aller par la plage. C’était plus rapide certes, mais surtout plus agréable de rouler le long de l’océan, discutant l’espace aux vagues mourantes.
C’est par le lac rose que l’on accède à la plage en voiture. Le lac, comme l’indique son nom est remarquable par sa couleur. Un lac très salé dans lequel un organisme microscopique dont j’ai oublié le nom fabrique un pigment rouge pour une raison bien précise. On trouve ce type de lac dans de nombreux endroits au monde, sa vraie notoriété, le lac Retba la tire du Paris Dakar. C’était, chaque année, le point d’arrivée de l’épreuve, lorsque celle-ci était encore Africaine.
Le sel est exploité de façon artisanale. Les hommes cassent avec de grands pieux la croute située sous l’eau, mettent le sel dans des seaux que les femmes amènent à sécher sur la berge. Les seaux de plastique multicolores flottant en convoi sur les eaux roses donnent des photos magnifiques, qu’à mon grand désespoir j’ai trop bien rangées pour les retrouver. La beauté des photos cachent des conditions de travail exceptionnellement difficiles dans un milieu salin oú l’on s’enduit de beurre de karité pour tenter vainement de protéger la peau.
Rouler sur la plage, à marée basse est très facile. Il faut faire attention car parfois des lignes de pêche sont tendues depuis le village coupant le passage. Elles peuvent être quasiment invisible avec le soleil. C’est surtout dangereux en moto en réalité. L’arrivée est un peu plus sportive quand il s’agit de retraverser le cordon de dunes, un bon entrainement pour nos futurs exploits Mauritaniens.
Saint Louis du Sénégal
Du nom de Ndar en Wolof, la principale langue du pays, Saint Louis est situé à l’embouchure du fleuve Sénégal. Saint Louis regorge d’histoire et le cadre de cet article ne suffirait pas á conter les vols de Mermoz, les comptoirs de l’esclavage, le commerce de l’or et de l’ivoire, le radeau de la Méduse popularisé par le peintre Géricault ou les romans que Pierre Loti y a écrit.
Elle a était surnommée la Venise Africaine pour son quartier historique où l’on accédait par un pond métallique. Un parfum d’obsolescence s’échappait des maisons coloniales dont l’entretien était négligé, ce qui j’espère à changé depuis car le site est exceptionnel. Les balcons en bois munis de leurs balustrades en fer forgées vous projettent dans une autre époque que l’on devine épique. En cherchant un peu on y écoutait du jazz le soir, en petit comité. Pourquoi du jazz, il doit y avoir une raison, je ne la connais pas.
Une dernière petite virée sur la langue de Barbarie, devenu parc national, pleins d’oiseaux et particulièrement spectaculaire au niveau du paysage. Une longue langue de terre née de la confrontation entre la houle de l’océan Atlantique et le fleuve Sénégal. Modelé par la nature, en constante évolution au fil du temps, de la houle ou des courants. Un site réellement exceptionnel.
La frontière toute proche annonce la fin de notre traversée du Sénégal, par la route normale nous nous sommes dirigés vers Rosso. Le passage de la frontière vers la Mauritanie n’était jamais une partie de plaisir, le tout étant d’en être conscient. Pour l’amour des voyages.
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