Ce jour là : 3 décembre 1979, Rouholla Khomeini devient Guide de la Révolution en Iran

Les historiens retiennent deux dates pour encadrer ce que l'on nommera à la fin : la révolution islamique. Du 7 janvier 1978 au 11 février 1979, l'Iran impérial du Shah (Roi en persan) Mohammad Reza Pahlavi connait une série de révolte dans tout le pays. Dans ce poste je ne rentrerais pas dans les détails de la révolution iranienne qui est complexe. Néanmoins, on peut dire que les religieux, mieux organisés autour d'une figure tutélaire qu'était devenu l'Ayatolah Khomeini, ont raflé la mise et pris le pouvoir aux dépends d'autres factions (comme les parties de gauche et les communistes).

La date qui nous intéresse aujourd'hui, ce lui du 3 décembre 1979 correspond à la création d'un poste d'un nouveau genre : celui du guide de la révolution iranienne. Ce dernier concentre un ensemble de pouvoir exorbitant entre ses mains :

• Il détermine la direction politique générale du pays après consultation du Conseil de discernement de l'intérêt supérieur du régime.
• Il arbitre les conflits entre pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire.
• Il supervise l'exécution des politiques du régime.
• Il peut décider du référendum, obligatoire pour toute révision constitutionnelle, facultatif pour toute législation importante - économique, politique ou culturelle.
• Il est également le chef des armées ; c'est à lui que revient la responsabilité de déclarer la guerre ou la paix.
• Il nomme, révoque ou accepte :
• le chef du conseil des gardiens,
• le directeur de la radio et de la télévision de la République islamique d'Iran,
  les commandants des forces armées,
• la plus haute autorité du pouvoir judiciaire, lequel nomme à son tour le procureur général et le chef de la Cour suprême.
• les membres du Conseil des gardiens de la constitution, organe de contrôle législatif, les commandants en chef du corps des Gardiens de la Révolution islamique.
• Il résout les problèmes entre les trois branches des forces armées.
• Il résout les problèmes qui ne peuvent pas l'être par les voies habituelles.
• Il signe les décrets formalisant l'élection du président de la République d'Iran.
• Il peut démettre le président de la République de ses fonctions, après que la Cour suprême a reconnu ce dernier responsable de violation de ses devoirs constitutionnels, ou après un vote du Parlement témoignant de son incapacité sur la base du principe 89 de la Constitution.
• Il peut pardonner ou réduire les peines des condamnés, dans le cadre de la loi islamique ou sur recommandation du chef du pouvoir judiciaire.
  
  
  Schéma des instances de pouvoir en république islamique d'Iran
  

Le guide est néanmoins élu par une assemblé regroupant 86 religieux. Ces derniers peuvent le destituer suite à des motions de censure. La création de ce poste sur mesure est un fait nouveau dans l'histoire de l'Iran et même dans le monde musulman dans son ensemble. En effet, le guide de la révolution est dépositaire de pouvoirs sans précédent pour un religieux qui n'a normalement pas les compétences pour diriger le pays. Dans l'histoire de l'iran, le pouvoir spirituel et religieux était distinct entre le Shah et les religieux regroupé à Qom.