Voilà une semaine que je suis rentré de Berlin. J’ai pas mal de choses à dire dessus, mais je n’arrive pas vraiment à ordonner mes pensées. Ça fait quelques jours que j’essaye de trouver une solution, un angle d’attaque pour cet article, mais rien de vraiment satisfaisant ne me viens. Le problème, c’est que le plus le temps passe, plus les souvenirs frais me feront défauts. Alors je vais écrire les choses un peu comme ça me vient, et puis on verra bien ce que ça donne !

Mais avant ça, une fois n’est pas coutume, une petite musique…

Note : J’ai vécu presque toute ma vie en région parisienne, je vais donc inévitablement comparer Berlin à la capitale française, faute d’autre référentiel.

Je n'ai pas pu prendre de photo de la porte de Brandebourg car elle était entouré d’échafaudages dégueu... Alors je vous mets une très jolie photo libre de droit :)

La population

La première chose qui m’a frappé en arrivant à Berlin après quelques heures seulement, c’est l’espace. Entre les bâtiments, sur la route, sur les trottoirs, il y a de la place partout. Pas d’embouteillage, pas de bousculade sur les trottoirs, dans le métro. Quand on vient de Paris, forcément, ça choque. Bien qu’il y ai des quartiers moins chargés que d’autre, quand on est dans le centre, il y a du monde PARTOUT. Les rues sont bouchées, les gens attendent par dizaines pour traverser la route. A Berlin, rien de tout ça. Je me suis alors demandé « Mais où sont-ils tous ? C’est quand même une capitale européenne, d’un pays plus grand et plus peuplé que la France qui plus est… ». Un petit tour sur Wikipédia m’a donné la réponse : la décentralisation du pays. Berlin est 4 fois plus grande que Paris et abrite une population 8 fois inférieur. Tout simplement parce que la France est un pays centralisé sur sa capitale, l’exact opposé de l’Allemagne. Le résultat : la ville est bien plus respirable.

Respirable, parlons-en de ce mot. L’Allemagne est connue pour être globalement plus écolo que la France. Jusqu’à ce voyage, je ne savais pas vraiment quoi entendre par là. Ok, le gouvernement s’est engagé, notamment sur le plan nucléaire, mais concrètement, que fais la population ?

Elle pédale.

J’ai vu une quantité phénoménale de vélo. Garés partout sur les trottoirs, ou roulant sur les pistes cyclables. Inévitablement, la ville est moins polluée et donc plus respirable. La question qu’on peut se poser est, pourquoi le vélo est-il à ce point plus populaire à Berlin qu’à Paris ? L’argument écolo ne suffit pas, d’autant qu’on a dit plus haut que la ville est beaucoup plus grande que la capitale française. La réponse est en fait assez évidente :

A Berlin, on n’essaye pas de tuer les cyclistes.

Les gens respectent les priorités, les feux, les piétons, les voitures… Et les voitures respectent les vélos ! Les pistes cyclables sont correctement positionnées, clairement indiquées, il y en a partout. Par endroit, notamment sur les rond points, la pistes est peinte en rouge pour souligner la priorité du vélo. C’est juste un plaisir de faire du vélo dans Berlin.

Le problème c’est que Paris est coincé dans un cercle vicieux : beaucoup de cyclistes roulent comme des connards, d’ailleurs, la plupart l’assument. Donc forcément, les voitures en ont marre et les engueulent à la moindre connerie. Donc les vélos se renferment dans une attitude de connard, prennent encore plus de contre sens (« C’est pas grave, je suis tout fin », « Les sens uniques, c’est pas pour les vélos »), et ainsi de suite. L’autre problème, c’est les pistes cyclables : par moment inexistante, il arrive qu’elles soient placées entre la voie de bus et la voie classique (c’est du vécu, et ce n’est vraiment pas rassurant), forcément, les cyclistes préfère emprunter des trajets plus pratiques, comme les trottoirs par exemple.

Enfin, le dernier problème mais qui ne pourra pas être réglé avant des années de reconstruction économiques du pays, c’est la surpopulation parisienne. Il y a énormément de voitures dans Paris, ça stresse inévitablement tout le monde, et donc, ça créé des incivilités.

Il est également assez connu que les allemands sont très respectueux des passages piétons. Même si aucune voiture n’est en vue, les piétons attendront dans la grande majorité des cas le petit bonhomme vert. Cette attitude générale que je décris depuis quelques paragraphes est probablement extrêmement positive pour le moral de la population. C’est quelque chose que j’ai déjà constaté au Luxembourg qui partage une part de sa culture avec l’Allemagne. Les gens sont beaucoup plus détendus. Et je suis convaincu que c’est l’attitude, les civilités qui apporte cet état d’esprit.

Dernier point sur la population berlinoise : c’est très cosmopolite. Partout où je suis allé, dans la rue, dans les cafés, j’entendais parler tout un tas de langues différentes, bien plus que ce que j’ai pu entendre en trois ans de métro parisien. Perso, j’adore ça. C’est une ambiance que j’ai découvert au Luxembourg, et que j’apprécie énormément. Parler avec des gens de toutes sortes de cultures différentes, c’est tellement enrichissant et agréable !

Bref, j’aime la population berlinoise.

La ville

Très vite, en arrivant à Berlin, on se rend compte que la ville est très chargée en histoire. C’est aussi le cas du Paris me direz-vous, peut-être (probablement ?) plus. Mais ce qui est surprenant avec Berlin, c’est que c’est de l’Histoire très récente. Pour mon troisième jour, j’ai décidé de suivre le Free Tour principal, qui présente la ville sous un angle historique classique. Malgré cette vision « globale » que le tour essayait d’avoir sur la ville, au moins la moitié des lieux étaient liés à la deuxième guerre mondiale ou à la guerre froide.

Je vais rapidement parler de deux endroits qui m’ont vraiment frappé. Le premier est situé devant l’ancienne bibliothèque situé à deux pas de l’île aux musées. Elle a aujourd’hui été transformé en université. C’est sur cette place que des centaines de livres ont été brûlé pendant le troisième Reich : l’autodafé. Aujourd’hui, on peut trouver une plaque à terre sur laquelle l’inscription suivante est visible

« Quand on en sera à brûler les livres, on sera très proche de brûler les Hommes »

Plus ou moins… C’était en allemand… traduit en anglais par la guide… Bref, le sens est là.

La chose la plus saisissante à propos de cette plaque est que cette citation a été énoncé par un écrivant allemand plus d’un siècle avant que le troisième Reich ne fasse sont apparition. Quand on sait ce que l’on faisait des corps des défunts dans les camps d’exterminations, on ne peut que frémir fasse à une telle prédiction…

A la fin de ce tour, nous sommes passé sur une autre place, elle aussi située dans le centre de Berlin. On y trouve le Mémorial au juifs assassinés d’Europe. Il est en fait très compliqué de décrire correctement ce monument. J’ai écrit la version de cet article en anglais avant de passer à cette version, et je pensais que j’y arriverai plus facilement dans ma langue natale. En fait, ce que l’on ressent quand on se trouve devant un tel édifice est indescriptible. En réalité, il ne s’agit « que » de centaines de stèles, de tailles différentes, dispersés sur une grande place. Plus on se dirige vers le centre du monument, plus les stèles grandissent et plus le sol s’abaisse, ce qui donne un effet asse vertigineux. Les stèles sont immaculées et parfaitement alignées.

En plus de ne pas réussir à vous décrire correctement le monument, je ne vais pas non plus être en mesure de proposer une photo pour deux raisons :

• Les quelques photos que j’ai essayé de prendre ne reflétaient absolument pas la grandeur du monument, je n’étais jamais satisfait.
• Très rapidement je me suis senti mal à l’aise à l’idée de prendre des photos de ce Mémorial. Alors j’ai arrêté.

Mais ce n’était pas le cas de tout le monde. Comme je suis resté un moment sur cette place, j’ai vu des dizaines de groupes de touristes passer. Et j’en ai vu beaucoup prendre des photos de groupe avec le Mémorial, en prenant la pose, parfois debout sur les stèles. J’en ai même vu certains escalader les plus grandes stèles. Il y a deux problèmes à ça. Tout d’abord, je pense que c’est une insulte à la mémoire des juifs assassinés d’Europe, aux juifs non assassinés d’Europe, ainsi qu’à toutes les personnes qui ont risqué leurs vies pour sauver des juifs. Mais je constate régulièrement que le concept « d’éthique » est inconnu à un grand nombre de personnes… De plus, comme je l’ai sous-entendu plus haut, n’importe qui a le droit de marcher librement au milieu de ce monument. Cette liberté a une symbolique très forte. La deuxième guerre mondiale a été un combat pour la liberté pour bien des nations et bien des peuples. Ce monument pourrait être fermé au public, mais il ne l’est pas. Seulement, si on commence à le dégrader en montant dessus, ça pourrait arriver. Et ça serai con. Pour tout le monde.

Explorer Berlin

Quand je visite une ville, j’aime beaucoup simplement me balader. Certains courent de musée en musée, moi je marche. Ou je pédale. Et j’observe la ville, les gens. Et je tombe sur des petits détails sympas. Alors je vais en partager quelques-uns pour conclure cet article.

Ici, quelqu’un a suspendu une quinzaine de parapluie blanc à un arbre. Je marchais au bord du fleuve, loin des routes et du bruit dans la ville. Cette vision était presque féérique, je m’attendais presque à voir le lapin blanc de Lewis Caroll sortir des racines de l’arbre.

Le dernier jour, je suis allé à Großer Tiergarten, le deuxième plus grand parc de la ville, c’était très agréable, même si je n’ai pas vu le moindre animal (il parait qu’on peut croiser des sangliers…). Au milieu de toute cette nature bien verte que j’adore, au détour d’un arbre, je suis tombé sur ce clocher. Pas de pancarte, pas d’indication. On dirait presque qu’il a poussé là…

Au fin fond d’une cour, dans le quartier Kreuzberg, on peut trouver un étrange véhicule : le food-tuk de Solfoodcinema. Ce projet, c’est deux gars, un cuisinier et un écrivain qui ont décidé il y a de cela de mois, d’acheter un tuk-tuk en Inde, de le transformer en food-tuk, et de le ramener en Allemagne. Incroyable, non ? Ce projet implique des photos, des vidéos, des nouvelles ainsi que des dessins. Vous pouvez bien sûr les suivre sur leur Instagram.

Malheureusement, quand j’ai trouvé le tuk-tuk, il était fermé et les proprios n’étaient pas là, donc je ne peux pas certifier que la bouffe vaut le détour… Mais si vous passez par-là, please faite le détour et dites moi 😉

Enfin, je vais terminer sur un moment qui m’a vraiment surpris et que j’ai adoré : après le free tour Street Art, nous sommes allés à Mauerpark. C’était vraiment impressionnant. Tous les dimanches, ce parc accueille un marché, tout ce qu’il y a de plus normal. Mais la partie intéressante c’est ce qui se passe à côté du marché. Je ne sais pas exactement comment décrire ça. Après une minute passé là, je me suis dis :

« On dirait une version soft du Burning man »

Là un gars joue de la guitare, un peu plus loin c’est un trompettiste que l’on croise. Au bout de cette allée on peut trouver un jongleur, et puis là-bas il y’a une fille qui vend des pin’s pénis… Ok… Et ce ne sont que quelques exemples de ce qu’on a croisé.

Mais la partie la plus folle de cette espèce de festival improvisé, c’est le karaoké en plein air. Plutôt que des mots, je vous laisse une vidéo d’un gars à l’harmonica.

Là je voulais vous mettre une vidéo, mais je n'arrive pas à l'uploader sur Dtube donc... déception :(

N’importe qui peut venir chanter, il n’y a pas de jugement, que de la pure bonne ambiance.

C’était trop bien.

Breeeeef, j’ai aimé Berlin, c’était vraiment chouette, c’est une ville à visiter. Mais maintenant je n’en peux plus d’attendre le Mexique !!! Alors à bientôt pour un Détour en Amérique 😉