Les 5 choses qui font bouger le marché du Forex

in #fr6 years ago

Le marché des devises est l’un des marchés les plus sophistiqués du monde, avec un volume de plus de 5000 milliards par jour. C’est un marché alimenté par des banques centrales, des banques commerciales, des sociétés, des Hedge Funds, des Fonds de Pension, des Fonds Souverains, des Asset Manager et des spéculateurs individuels.

Il est actif 24h sur 24, les échanges commençant à Wellington en Nouvelle Zélande, puis Sydney en Australie, Tokyo au Japon, Londres en Angleterre pour finir par New York. Les entreprises utilisent le marché des devises pour se protéger du risque de change, mais il existe comme sur tous les marchés, des spéculateurs. Il apparaît que sur le Forex, 80% des échanges sont à caractère spéculatif. De tous les facteurs qui influencent le marché des changes, il en existe cinq principaux que nous allons vous présenter par ordre d’importance.

  • Les taux d’intérêt

Le taux d’intérêt est le premier des facteurs influençant les taux de change entre monnaies. Chaque banque centrale fixe un taux d’intérêt associé à sa monnaie. Ainsi, chaque mouvement du taux d’intérêt à la hausse ou à la baisse affecte le taux de change. Cela est dû au fait que les spéculateurs achèteront des monnaies à haut rendement, achats financés par des monnaies à faible rendement. La paire la plus utilisée pour ces opérations appelées carry trade (opération spéculative sur écart de rendement de taux) est la paire USD/JPY. En automne 2006, les taux à court terme américains étaient de 5.25% contre 0.25% au Japon. Dans ce cas, les traders achetaient des dollars dans le but de percevoir 0.525 d’intérêts, et vendaient le yen pour ne payer que 0.025 d’intérêts, ce qui fait un spread (écart) de 0.500. Le profit provient à la fois des intérêts perçus et d’un éventuel gain en capital (vous payez un intérêt quand vous vendez une monnaie à haut rendement et achetez en échange une monnaie à faible rendement). De façon similaire, quand la Banque d’Angleterre augmente ses taux d’intérêt de 4.5% à 4.75% en août 2006, le spread de la paire GBP/JPY s’est élargi de 0.425 à 0.450, ce qui a mené la livre à un niveau de 700 points en juste trois semaines, en effet les traders ont poussé la spéculation afin de tirer avantage des nouveaux spreads de taux.

  • Croissance économique

La croissance économique exprimée par le produit intérieur brut (PIB) est le deuxième facteur influençant les monnaies. Cela est du au fait que, plus l’économie d’un pays se renforce, plus il y a de chances que la Banque Centrale dudit pays augmente ses taux afin de contenir l’inflation qui a tendance à apparaître avec la croissance. Il y a également plus de chances que les flux de capitaux étrangers sur les marchés d’actions du pays augmentent. La paire EUR/USD illustre très bien cette relation pour la période entre 2005 et 2006. En 2005, la zone euro recule en terme de croissance économique, avec une faible moyenne de 1.5% sur l’année, contre 3% aux États Unis. Cela a conduit à une forte chute de la paire EUR/USD en 2005, pour revenir à des niveaux plus raisonnables en 2006 lorsque la zone euro est revenue en situation de croissance, dépassant même celle des États Unis.

  • Géopolitique

L’influence de la géopolitique sur les devises est très grande et s’explique par le fait que les spéculateurs « tirent avant de poser des questions». Ils se réfugient rapidement vers les valeurs secondaires jusqu’à ce qu’ils soient sûrs qu’il n’existe plus de risques. De manière générale, la politique l’emporte presque toujours sur les standards économiques. Un exemple de cette influence est la paire USD/CAD en mai 2005. Le Canada est le premier exportateur de pétrole brut vers les États Unis ; le Premier Ministre canadien faisait face à un vote de censure en raison d’accusations de corruption du Parti Libéral. Malgré les fondamentaux économiques indiquant une montée, le dollar canadien est resté relativement faible face à son équivalent américain, jusqu’à ce que les traders spécialistes des devises se concentrent sur les données économiques canadiennes ; la paire USD/CAD avait plongé de 200 points.

  • Flux de capitaux et flux commerciaux

Les flux commerciaux (revenus apportés dans le pays à travers le commerce) et les flux de capitaux (investissements étrangers dans le pays) sont des composants essentiels des mouvements des monnaies. La raison pour laquelle il s’agit seulement du quatrième facteur, est que certains pays sont plus sensibles aux flux commerciaux, quand d’autres sont plus dépendants des capitaux étrangers. Il est impossible d’accorder le même poids aux flux commerciaux et aux flux de capitaux pour un même pays. En général, les flux commerciaux sont à retenir pour les monnaies liées aux matières premières comme les dollars canadien, australien et néo-zélandais. Au Canada, le pétrole est la première source de revenu ; les échanges en Australie sont dominés par l’industrie et les métaux précieux ; et en Nouvelle-Zélande, les biens agricoles sont une source de revenus essentielle pour le pays. Les flux commerciaux sont primordiaux pour d’autres économies exportatrices comme le Japon et l’Allemagne. D’autre part, les pays comme les États Unis ou le Royaume Uni ont des flux de capitaux plus importants en raison de leurs marchés de capitaux très grands et liquides. Ces pays ont des services financiers extrêmement importants. Les services financiers américains rapportent 40% du total des profits du S&P500. A première vue, le déficit record américain devrait pousser la monnaie à la dépréciation, mais l’histoire montre que ce n’est pas le cas. Les États Unis ont compensé leur déficit en attirant les capitaux excédentaires du reste du monde. Pour peu que les États Unis ne soient plus capables de compenser le déficit commercial par les flux de capitaux, la monnaie se trouvera affaiblie. Il est donc important d’étudier les flux du pays afin de connaître sa sensibilité aux flux commerciaux ou de capitaux et ainsi déterminer dans quelle direction sa monnaie se dirige.

  • Les fusions-Acquisitions

Bien que ce facteur soit le cinquième en ordre d’importance, c’est l’influence la plus puissante à court terme. La définition première des fusions et acquisitions est quand une entreprise d’une région économique veut faire une opération transnationale et acheter une entreprise d’un autre pays. Par exemple, si une entreprise européenne veut acheter des actifs canadiens pour une valeur de 20 milliards de dollars canadiens, elle devra acheter du dollar canadien sur le marché des changes en raison des différences entre les deux monnaies. En règle générale, ce type de transaction n’est pas sensible au prix des monnaies mais sensible à la durée dans la mesure où il existe une date butoire à laquelle l’acquéreur doit compléter la transaction. En raison de cette contrainte de temps, les flux de fusions acquisitions peuvent avoir un effet temporaire très fort sur le marché des changes et parfois fausser le cours naturel des flux de change. La paire USD/CAD a récemment bien illustré cet effet ; elle était censée monter avec les chiffres économiques désastreux du Canada, mais en raison d’une très grande demande d’actifs canadiens en Asie, au Moyen Orient et en Europe, le dollar canadien est resté sur les talons de son équivalent américain, même avec la correction subie par le pétrole.

Conclusion

Vous avez découvert les cinq facteurs qui font la base des mouvements du forex. Le trading de devises implique une forte et continuelle interaction de ces cinq éléments, et se familiariser avec ces facteurs vous garantit de mieux comprendre comment fonctionne le marché des changes et ainsi de pouvoir y trader.

Marc RAFFARD

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