Dash, un modèle de gouvernance
Nom du jeton | dash |
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Sigle | DASH ou DSH |
Nom du protocole | Dash |
Prix* | 690.68 $ (555.03 €) |
Capitalisation boursière* | 5 422 747 085 $ (12ème place) |
Créateur | Evan Duffield |
Date de lancement | 19/01/2014 01:40:18 UTC |
Méthode de validation | Hybride Preuve de travail / Preuve de service |
Fonction de hachage | X11 (BLAKE, BMW, Grøstl, JH, Keccak, Skein, Luffa, CubeHash, SHAvite, SIMD, ECHO) |
Distribution des jetons | Création monétaire répartie entre mineurs (45%), nœuds maîtres (45%) et système budgétaire (10%) |
Quantité en circulation* | 7 836 985 DASH |
Quantité maximale | 18 921 005 DASH |
Temps de bloc moyen théorique | 2.5 minutes |
Taille limite des blocs | 2 Mio |
Gouvernance | Dash DAO |
Objectif | Argent liquide numérique (digital cash) |
Fonctionnalités | InstantSend : transactions validées quasi-instantanément PrivateSend : transactions confidentielles (mélange) |
Critiques | Fastmine : 2 millions de jetons minés dans les premières 48 heures |
L'année 2017 a été une année faramineuse pour les cryptomonnaies. D'abord pour le bitcoin. Son prix, qui naviguait autour des 1000 $ en janvier, a atteint les 20 000 $ à la mi-décembre. Sa popularité s'est grandement accrue, tant au sein du grand public tel que l'atteste sa présence dans les médias de masse, qu'auprès des institutions financières comme la bourse de Chicago avec l'introduction des contrats à terme. Mais 2017 a aussi et surtout été l'année des cryptomonnaies alternatives (altcoins). On a vu se développer un véritable écosystème de jetons cryptographiques prétendant servir à toutes sortes de choses. Malgré l'envolée majestueuse du bitcoin, sa domination du marché a drastiquement chuté : au début de l'année, il représentait 85 % de la capitalisation boursière totale des cryptomonnaies ; en janvier 2018, ce nombre ne s'élevait plus qu'à 35 %. Il est évident que la cryptosphère se diversifie et que Bitcoin n'est désormais plus le seul maître à bord.
Parmi les jetons numériques qui ont su se maintenir dans la rude compétition du milieu, on trouve le dash dont la valeur a augmenté de 9303 % en 2017 (quasiment une multiplication par 100). À l'instar de Bitcoin, Dash aspire à devenir un système de paiement mondialement reconnu et utilisé. À cause de ses transactions confidentielles, Dash est souvent cité parmi les protocoles anonymes comme Monero et Zcash. Cependant, le réduire à cette unique caractéristique est très maladroit. Car en vérité, Dash est bien plus de ça : il s'agit d'une organisation autonome décentralisée (Decentralized Autonomous Organisation ou DAO en anglais), une véritable entreprise décentralisée dont le fonctionnement est public ; et c'est ce modèle de gouvernance qui fait de Dash un concurrent sérieux dans la course à l'adoption, adoption qui devrait être l'objectif principal de toute monnaie en devenir.
Précision techniques
Créé par Evan Duffield, le protocole Dash est lancé le 19/01/2014 sous le nom de Xcoin et a pour but d'améliorer l'anonymité de Bitcoin. Ses débuts sont difficiles puisque 2 millions des jetons sont minés dans les premières 48 heures à cause d'un problème technique, ce qui représente quand même environ 11 % de la masse monétaire maximale. Un mois plus tard, il est renommé en Darkcoin pour insister sur les propriétés confidentielles de la monnaie. En janvier 2015, l'équipe de développement décide de se baser sur le code de Bitcoin pour profiter de ses avancées (il s'agissait d'une copie de Litecoin depuis sa création). Le 25/03/2015, le nom de Dash est adopté et la direction que prend le projet s'éclaircit.
Dash est un mot-valise formé des mots anglais digital et cash. Comme ce nom l'indique, Dash a pour ambition de devenir un véritable argent liquide numérique. Pour ce faire, en plus de son fonctionnement analogue à Bitcoin, Dash inclue deux fonctionnalités techniques supplémentaires (et optionnelles pour l'utilisateur). La première, InstantSend, garantit le caractère instantané propre à l'argent liquide : les transactions sont confirmées en quelques secondes. La seconde, PrivateSend, garantit la fongibilité de la monnaie : par mélange des transactions avant leur inclusion dans un bloc, il devient très difficile voire impossible de tracer leur origine. Cette relative confidentialité est cependant moins évoluée (et moins coûteuse) que celles développées dans Monero ou dans Zcash.
Le taux d'émission monétaire est actuellement de 4 DASH par bloc soit un taux annuel avoisinant les 11.72 %. Il est plutôt élevé, mais l'inflation occasionnée doit en théorie être compensée par l'adoption progressive. Ce taux est diminué de 7.14 % par an (tous les 210 240 blocs pour être précis) : en 2031, le taux d'émission annuel sera de 2.02 %, et il passera sous les 1 % à partir de 2039 (source). Comme la limite des 21 millions de bitcoins, Dash possède une limite maximale de jetons en circulation, mais le calcul dépend d'éléments extérieurs au protocole (l'allocation du budget) : tout ce qu'on peut dire c'est qu'elle se situera entre 17 742 696 et 18 921 005 DASH.
Comme solution de scalabilité, Dash a choisi l'augmentation de la taille limite des blocs (on-chain scalability). Les blocs, dont la fréquence moyenne est de 2 minutes 30, ont déjà une taille limite de 2 Mio depuis novembre 2017 (DIP0001). Le créateur de Dash prévoit une augmentation jusqu'à au moins 400 Mio, ce qui, en théorie, amènerait Dash au niveau transactionnel de VISA. Puisque les blocs ne sont pas pleins, les frais de transaction sont maintenus très bas : les frais médians sont de l'ordre du centime et pourraient descendre plus bas.
Qu'est-ce que la gouvernance ?
La particularité la plus importante de Dash, c'est son modèle de gouvernance. La gouvernance (mot venant du latin gubernare, « diriger un navire ») désigne la manière dont est dirigée une entité sociale, qu'elle se rapporte à un groupe humain (famille, tribu, entreprise, nation) ou à autre chose (projet, réseau, langage). Contrairement à ce qu'on peut imaginer, la gouvernance n'implique pas nécessairement le gouvernement : la gouvernance peut être issue de l'interaction volontaire entre les individus.
Tout jeton cryptographique a un système de gouvernance, même le bitcoin. La pièce numérique qui s'échange sur le réseau n'est que la partie apparente d'un protocole de communication (un ensemble de règles techniques) qui régit son existence. De par sa nature logicielle, ce protocole est sujet à évolution et c'est pour cela qu'une prise de décision est nécessaire.
À l'instar du langage humain qui dépend de l'usage de ses locuteurs, la gouvernance d'une cryptomonnaie émerge de la version du protocole que les acteurs du réseau choisissent de lancer sur leur ordinateur. Ce choix étant influencé les forces extérieures (développeurs, mineurs, commerçants, plateformes d'échange, utilisateurs, etc.), la gouvernance constitue en dernier lieu la résultante économique d'un équilibre entre les différents intérêts en présence. Les mineurs sont par exemple incités à valider la chaîne valorisée par la majorité des utilisateurs, car leur revenu est en jeu.
Ce système complexe présente des problèmes que ne rencontrent pas les applications centralisées traditionnelles. Tout le monde ayant intérêt à ce que la communauté reste relativement unie, la prise de décision peut se révéler difficile voire impossible en cas de désaccord majeur. C'est ce qui a paralysé Bitcoin pendant des années : la communauté était incapable de se mettre d'accord sur le moyen de mettre le protocole à l'échelle de la demande croissante, de choisir entre l'augmentation de la taille limite des blocs et le passage en surcouche (Lightning Network).
De plus, cela peut aboutir à des hard forks, à des duplications de la chaîne de blocs. Devenu complètement stérile au fil du temps, le débat sur la scalabilité de Bitcoin s'est soldé par la duplication de la chaîne en deux chaînes distinctes en août 2017 : Bitcoin Cash (BCH) d'un côté et Bitcoin-SegWit (BTC) de l'autre. La communauté s'est scindée en deux et l'image de Bitcoin en a souffert. Un autre exemple de duplication contentieuse est celle qu'a connue Ethereum (ETH) en 2016 suite au piratage de TheDAO, ce qui a marqué la naissance d'Ethereum Classic (ETC).
Pour remédier aux désaccords internes à la communauté, la solution naturelle a été l'émergence de groupes de personnes influentes bénéficiant de la confiance d'une grande partie de la communauté et dont l'expertise des membres est reconnue. Même s'ils n'ont pas les pleins pouvoirs (ils peuvent perdre la confiance du public), ces groupes influent fortement sur la direction générale des projets qu'ils représentent, sans nécessairement tenir compte des critiques extérieures. Un exemple criant est celui de Bitcoin Core, le groupe des développeurs en charge de faire évoluer Bitcoin, qui a réussi à faire accepter ses vues en activant SegWit et en refusant d'augmenter (même temporairement) la taille limite des blocs. Négligeant l'aspect économique de cette décision, Bitcoin Core a fait de Bitcoin un piètre moyen de paiement dans l'immédiat, ce qui lui fait perdre chaque jour des parts de marché.
Le modèle de Dash
Le modèle de gouvernance de Dash s'est développé pour remédier aux défaillances de ce système. Dash est bien évidemment soumis aux mêmes règles que Bitcoin et Ethereum (chaque individu étant libre d'en développer sa propre version du protocole), mais, contrairement à eux, dispose d'un processus de prise de décision interne automatisée : une gouvernance décentralisée par chaîne de blocs (Decentralized Governance by Blockchain). Comme d'autres protocoles (Bitshares, Steem, Decred), le fonctionnement de Dash se rapproche de celui d'une société par actions : les actionnaires (appelés nœuds-maîtres et détenant au moins 1000 DASH) décident par votation de l'avenir du protocole et sont rémunérés pour leurs services. Ces actionnaires forment donc un groupe dirigeant clairement défini, impliqué économiquement dans l'organisation. Ce système est pleinement mis en place depuis 2015 et permet à Dash d'évoluer et de faire preuve de flexibilité dans le marché extrêmement concurrentiel des cryptomonnaies, tout en évitant les désaccords trop marqués qui pourraient déboucher sur une scission de la communauté.
En plus de son fonctionnement décentralisé, l'organisation Dash est autonome ou auto-suffisante : son financement provient exclusivement de l'émission des jetons et des frais de transaction, et ne dépend donc pas d'une entité tierce. La création monétaire se répartit entre les trois grandes catégories d'acteurs du réseau : 45 % des récompenses vont aux mineurs, 45 % vont aux nœuds-maîtres et les 10 % restants sont attribués aux autres acteurs de l'organisation par l'intermédiaire du système budgétaire. Les frais de transactions sont partagés entre les mineurs et les nœuds-maîtres.
45 % aux mineurs. Les mineurs ont le même rôle que dans Bitcoin : ils sont incités économiquement à valider la chaîne de blocs et à sécuriser le réseau grâce à leur puissance de calcul (preuve de travail). L'algorithme de hachage de Dash, nommé X11, est composé de 11 fonctions de hachage différentes (BLAKE, BMW, Grøstl, JH, Keccak, Skein, Luffa, CubeHash, SHAvite, SIMD, ECHO). Depuis début 2016, il existe des ASICs (application-specific integrated circuit) propres à cet algorithme et le minage est devenu une activité professionnelle. Le taux de hachage moyen du réseau Dash s'élève à 2 PH/s (2 millions de milliards de hachages par seconde). Ce nombre s'applique bien évidemment à l'algorithme X11, et équivaudrait (en terme de puissance de calcul) à environ 0.471 EH/s pour l'algorithme SHA256 utilisé par Bitcoin1. À titre de comparaison, les réseaux Bitcoin et Bitcoin Cash ont respectivement des taux de hachage moyens de 19 et de 2 EH/s.
45 % aux nœuds-maîtres. Les nœuds-maîtres ou masternodes sont des nœuds spéciaux du réseau pair-à-pair Dash. Ils remplissent les mêmes fonctions que les autres nœuds complets : ils possèdent une copie de la chaîne de blocs et participent au consensus décentralisé en relayant les transactions, en vérifiant les nouveaux blocs minés et en sélectionnant la plus longue chaîne. Mais leur particularité est qu'ils sont rémunérés pour maintenir les fonctionnalités propres à Dash (preuve de service). En effet, ils se chargent de faire fonctionner les transactions instantanées (InstantSend), les transactions confidentielles (PrivateSend), ainsi que le système de gouvernance. De plus, comme on l'a évoqué plus haut, ils constituent les actionnaires de l'organisation Dash : ils ont la possibilité de voter pour les propositions budgétaires (un vote par nœud maître). Les nœuds-maîtres sont actuellement au nombre de 4751.
10 % au système budgétaire. Le budget mensuel est alloué tous les 16 616 blocs à l'intérieur d'un « superbloc ». Au taux d'émission monétaire de 4 DASH par bloc, cela représente 6651.85 DASH soit un montant de 3 691 976 euros au prix actuel. Chaque mois, les nœuds votent pour financer ou non des propositions. Tout le monde peut soumettre une proposition, à la condition non négligeable de payer 5 DASH (ces derniers étant usuellement remboursés si la proposition est acceptée). Cette barrière permet de restreindre leur nombre pour éviter une surcharge du système. Les adresses liées aux propositions acceptées sont créditées automatiquement par le protocole lorsque le superbloc est validé. De plus, l'intégralité des dashs disponibles n'est pas obligatoirement allouée : le montant du budget de janvier 2018 s'élevait par exemple à 3871.9 DASH soit 58 % du budget maximal.
Dash est donc une organisation auto-suffisante utilisant le fonctionnement décentralisé de sa chaîne de blocs. Les différents acteurs du réseau (mineurs, nœuds-maîtres, autres acteurs) sont les employés de cette organisation et sont incités économiquement à ce que l'adoption de Dash s'accroisse sur le long terme. Ce cercle vertueux dans le développement de l'organisation fait de Dash, à mon humble avis, l'un des plus gros concurrents des années à venir.
L'aura de l'organisation Dash
Le rôle du système budgétaire (aussi appelé « trésorerie ») est de faire le lien avec le monde réel en finançant les différents acteurs en charge du développement, de la recherche, de la promotion, du marketing, etc. Cela contraste avec ce qui se passe pour d'autres jetons cryptographiques qui reposent sur une communauté de bénévoles passionnés, des entreprises ou une fondation pour réaliser ou financer ce travail. Les exemples sont légion. Pour Bitcoin, la société Blockstream finance partiellement Bitcoin Core, si bien que certains ont qualifié la situation de conflit d'intérêts. Pour Bitcoin Cash, le soutien financier et la promotion du protocole sont réalisés par des entreprises telles que Bitmain (le large conglomérat de mineurs chinois), nChain ou Bitcoin.com. L'évolution d'Ethereum est quant à elle soutenue par l'Ethereum Foundation, dont le conseiller principal est Vitalik Buterin.
Le développement informatique de Dash est géré par l'équipe Dash Core, une entité directement payée par Dash. Tous les mois, les nœuds-maîtres peuvent révoquer sont statut et choisir de la licencier. Parmi ses responsabilités, l'équipe a la possibilité procéder à des changements mineurs sur le protocole par l'intermédiaire de sporks ce qui permet de sécuriser les mises à jour du protocole : elle peut par exemple décider d'activer ou de désactiver InstantSend si une vulnérabilité est trouvée. Actuellement, Dash Core travaille sur une mise à jour tournée vers la simplicité d'accès : Dash Évolution. Cette dernière, dont la première version devrait voir le jour durant l'été 2018, a pour ambition de mettre à disposition un portefeuille abordable pour les personnes qui n'aurait jamais été confrontées avec l'univers des cryptomonnaies (notamment par le remplacement des adresses alphanumériques par un nom d'utilisateur) et des solutions simples et sécurisées pour les commerçants.
La deuxième entité principale payée directement par l'organisation est Dash Force qui a pour mission de défendre et soutenir la communauté Dash, notamment par le biais d'articles d'actualité et billets d'opinion (Dash Force News). Dans le même ordre d'idées, on peut citer le travail d'Amanda B. Johnson qui expliquait le fonctionnement de Dash aux personnes moins connaisseuses dans son émission Dash Detailed et qui est actuellement en charge des relations publiques.
Dash Labs est la troisième entité principale de Dash et se concentre sur la recherche sur la scalabilité. Elle a pour but de concevoir du matériel informatique open-source destiné aux mineurs et aux nœuds-maîtres. De plus, Dash a noué un partenariat avec l'université d'État de l'Arizona pour lancer un laboratoire de recherche sur la blockchain.
Une autre grande partie du budget est dédiée au marketing. Dash sponsorise régulièrement des évènements et des meetings liés à la blockchain et aux cryptomonnaies : Dash était d'ailleurs sponsor principal de la North American Bitcoin Conference de Miami se déroulant les 18 et 19 janvier derniers. L'organisation contribue au financement de l'émission de télévision The Great American Pilgrimage diffusée sur RT US, ainsi que celui des émissions du journaliste indépendant Ben Swann. Dash sponsorise également depuis peu le combattant MMA Rory Macdonald.
Rory Macdonald, lors de sa victoire le 20 janvier dernier
Pour favoriser son adoption au sein des pays confrontés à l'inflation monétaire, Dash organise des conférences autour du monde, notamment au Venezuela et au Nigéria. L'organisation peut aussi se permettre de faire des dons, que ce soit pour initier les débutants (giveaway) ou pour soutenir les victimes de l'ouragan Harvey en Floride (charité).
Ainsi, le système budgétaire permet de financer une foule de services utiles à l'essor de la cryptomonnaie et cela fait entrevoir l'impact que pourrait avoir Dash dans les décennies à venir. La spéculation à la hausse de 2017 a permis à Dash d'avoir un budget faramineux. Cependant, si l'on se place dans la perspective (un peu folle) d'une adoption de masse, Dash pourrait être beaucoup plus puissante.
Supposons que nous soyons en 2038 (dans 20 ans) et que dans de très nombreux pays sur la planète les gens se servent de Dash pour régler leurs achats quotidiens, si bien que Dash atteindrait le niveau monétaire de l'euro. Si l'on prend en compte le nombre estimé de jetons en circulation cette année-là (16 657 810 DASH) et la masse M3 de l'euro (11 500 milliards), cela placerait le prix du dash à 690 367 €. En 2038, le taux d'émission monétaire sera de 0.84 DASH/bloc, ce qui donnerait un budget mensuel de 1395.744 DASH, soit 963 575 598 €. Le budget annuel de Dash atteindrait donc les 11.6 milliards d'euros ! À titre de comparaison, en 2017, le chiffre d'affaires d'Apple s'élevait à 229.2 milliards de dollars et son bénéfice à 48.4 milliards de dollars (source). Notons de plus que cette estimation est volontairement basse : elle ne prend pas en compte la rétention des nœuds-maîtres qui est tout de même de 60 % et qui fait mécaniquement gonfler le prix !
Tel que l'exprime Joël Valenzuela dans l'un de ses billets, l'organisation Dash pourrait être instoppable. Le cercle vertueux de son auto-financement pourrait l'amener très loin. L'entretien de son réseau et la protection des nœuds-maîtres constitueraient une priorité, et l'organisation pourrait détenir ses propres infrastructures. Loin de s'arrêter à sa fonction de monnaie, l'organisation pourrait se charger de quantité d'autres services « publics » comme le transport, la santé, etc. Enfin, Dash pourrait acquérir d'autres sociétés dans domaine technologique et devenir une maison mère très puissante qui forgerait le monde de demain (comme Google-Alphabet), une entreprise colossale qu'on adorerait détester mais qui serait tellement impliquée dans nos vies qu'on ne pourrait y échapper.
Serait-ce une bonne chose ou une mauvaise chose ? Je ne sais pas. Il s'agit de l'une des premières expériences d'organisation autonome décentralisée et personne ne sait ce qui va sortir de ce laboratoire grandeur nature. Dash pourrait satisfaire pleinement le but originel de Bitcoin : la mise à disposition d'une monnaie saine (sound money) qui ne reposerait pas sur les caprices des gouvernements et des banques centrales. Mais, ce faisant, elle obtiendrait une influence incommensurable dont aucune entreprise n'a jamais disposé.
Lug Axker.
Notes et références
* : Chiffres enregistrés le 31/01/2018 à 17:50 UTC.
1 : En supposant que les mineurs de Bitcoin utilisent exclusivement le Antminer S9 (SHA256) ayant une efficacité d'environ 10.204 GH/J, que les mineurs de Dash utilisent exclusivement le Innosilicon A5 DashMaster (X11) ayant une efficacité de 43.333 MH/J.
Prix et autres informations : https://coinmarketcap.com/
Site officiel : https://www.dash.org/
Documentation officielle : https://dashpay.atlassian.net/wiki/spaces/DOC/
Dash Force News : https://www.dashforcenews.com/
@originalworks
Super article, peut être un poil difficile à comprendre mais vraiment très complet ! Merci !
A bientot :)
Merci ! Oui, l'article s'adresse à un public initié au monde des cryptomonnaies. Et puis ce que je voulais exprimer s'est révélé plus fastidieux à écrire que prévu.