Mes réflexions dans le trafic

Ces temps-ci, à Montréal, mon occupation principale en dehors du travail est de jouer dans le trafic. Voici donc, en vrac, les réflexions qui me sont venues en tête.

Les pensées

C’est fou le nombre de personnes qui veulent aller au même endroit au même moment.

Le jeudi soir, il y a autant de trafic pour rentrer sur l’île de Montréal et pour en sortir. Bref, le jeudi, personne n’est du bon côté du pont.

Je reconnais les jours de « game du Canadien » à la densité du trafic. En soi, c’est l’observation la plus ridicule que j’ai faite de ma vie.

Dans le trafic, il faut prendre sa place, ne pas hésiter à changer de voie au besoin même si des gens sont là pour te barrer la route. En soi, c’est une métaphore de la vie.

Les anecdotes

Google map est incapable de suivre les réparations de routes à Montréal : il devient donc quasi inutilisable. Un soir, fatiguée en rentrant du travail, j’ai perdu 30 minutes à essayer de suivre les détours indiquer sur diverses pancartes orange. Dans de telles situations, habituellement, je ressens énormément de frustration. Mais, ce soir là, quand j’ai compris par quel chemin je devais passer, j’ai ressenti énormément de reconnaissance. Merci à l’équipe de conception de détours de la ville de Montréal, sans vous, je serais prise sur l’autoroute 15 depuis mercredi dernier.

Après m’être fait couper par trois personnes qui ont brûlé leur stop, j’étais vraiment en colère. Je me suis dit : « Les gens ne regardent pas où ils vont... Les gens sont des imbéciles... Les gens ne savent pas conduire... » Puis j’ai commencé à réfléchir et à me dire que les erreurs d’inattention sur la route étaient peut-être un signe des temps. Nos horaires sont surchargés. Nos heures de sommeil diminuent. Nous sommes constamment connectés. Nous ne pouvons plus décrocher du travail, etc. Perdue dans mes pensées, un stimulus me ramène à l’ordre. J’appuie brusquement sur les « breaks ». J’ai manqué brûler un stop. Je fais partie des gens.

Anecdote boni

Il m’est arrivé plusieurs fois de prendre une voiture pour me rendre d’un point A à un point B et de revenir en transport en commun parce que j’ai oublié que je m’y étais rendue en voiture. C’est un peu bête. Mais c’est encore pire lorsque tu es une ado qui emprunte la voiture de son père et que tu l’oublies, au point d’oublier où tu l’as laissé. Merci papa de me faire toujours confiance. Merci Google de suivre ma vie à la trace : tu m’as permis de retrouver un objet qui vaut plusieurs milliers de dollars. Merci maman de me rappeler l’anecdote.

Et vous, vous pensez à quoi dans le trafic?

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