Je l’ai échappé, la tête dans les nuages

in #fr6 years ago (edited)

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Je ne suis pas dans le même monde que tout le monde

Je ne suis pas typique. Certaines molécules, certains plans d’intervention pourraient m’attacher à votre monde à vous. J’ai essayé d’être neurotypique pendant des années. On me disait qu’avec un peu d’effort et une dose d’attention je pourrais y arriver. On me disait que ça me permettrait de FAIRE ce que je voulais, d’être comme tout le monde. Comme si être comme tout le monde était ce que je voulais. On me disait que j’avais besoin de lunette pour voir les conventions.

J’ai accepté de rester enfermée pendant des années dans le monde des typiques. Je m’y sentais à l’étroit, mais à ce qu’on me disait, c’est comme ça que je ferais de quoi dans la vie. Parce que, à ce qui paraît, être neurotypique est la seule manière de FAIRE quelque chose.

J’étais à l’étroit. Je me sentais mal. Le monde normal est trop petit pour moi. J’ai fait une crise chronique de claustrophobie de l’esprit. Un seul choix s’imposait à moi : briser les murs neurotypiques dans lesquelles on voulait m’enfermer pour mon bien.

J’ai défoncé les murs et lancé mes lunettes. Enfin l’aire pure, enfin le ciel, le soleil et les nuages. Enfin, je peux voir toutes les couleurs de mon esprit. Enfin, je peux m’envoler et ÊTRE qui je veux.

Ça y est, je vole. La tête dans les nuages, je n’ai jamais été aussi bien. La tête dans les nuages je n’ai jamais autant créé. Sauf que, la tête dans les nuages, je n’ai pas vu que, dans le monde typique, c’était à moi de jouer. J’essaye de rattraper la balle au bond. Impossible, je ne suis plus dans le même monde que mes coéquipiers. J’oublie les règles du jeu, je ne trouve plus le ballon. Bien oui, maintenant je peux être qui je veux, mais aujourd’hui, je n’ai pas pu faire ce que le monde voulait.

Lorsque l’épuisement de mes faibles ressources en attention n’implique que moi, je remplace le tout par un peu de créativité et de débrouillardise. Je suis qui je suis, et c’est là que je suis la plus efficace. Être atypique devient une façon d’apporter de nouvelles couleurs au monde. Comme quoi perdre pied est la plus belle façon de danser.

Lorsque mes erreurs dans le monde typique impliquent les autres, me voilà remplie de doute.

Et si j’étais mieux de m’attacher au plancher des vaches plutôt que d’avoir la tête dans les nuages?
Et si je devenais ce dont les autres ont besoin?
Et si j’arrêtais d’oublier?
Et si je pouvais faire attention?
Est-ce égoïste de vouloir continuer de voir toutes ses couleurs?

Lorsque ça fait perdre pied aux autres, ce l’est probablement.


Article sur le même thème: https://busy.org/@lautre/je-suis-videe-laissez-moi-marcher-sous-la-pluie

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J’aime beaucoup, je m’y retrouve énormément ! Très belle plume ;-).

belle écriture !

C'est qd même étrange que plusieurs aient tendance à ce batir des murs afin d'être sûre de vivre leur vie en ligne droite.... En même temps l'humain a tendance à ce créer une zone de confort et rester dedans, tu défis donc cette loi 😉 très jolie plume!

Je suis confortable juste à côté des chemins pavés. Bref, je marche toujours sur le gazon, jamais sur le béton ;)

J’aime beaucoup! Bravo

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