La guerre sur les réseaux sociaux

in #fr6 years ago

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Les réseaux sociaux sont un espace de libre expression. Bon OK, on disait ça à la base. À présent, les réseaux sociaux sont un espace où on peut s’invectiver 24h/24. On peut défier des inconnus dans des joutes écrites, se faire insulter d’idiot par des analphabètes et troller des hommes politiques.

Bref, Facebook et Twitter sont une vaste cours de récréation où seul algorithme est le chef.

Grâce à la crise des gilets jaunes, les gens sont tous un peu à cran sur internet, il suffit d’une petite allumette pour mettre le feu et pour prendre le contrôle d’une conversation.

Si les insultes que je reçois sont un petit plus non négligeable dans ma démarche, l’objectif ultime est la menace de mort. Une menace de mort sur messenger serait l’accomplissement et la juste rétribution de mes efforts. Pourquoi une menace de mort ? Pour porter plainte et me porter partie civiles (et surtout avoir des dommages-intérêts). Mon PC commence à se faire vieux et j’aimerais bien en changer.

Dans la suite, je vais vous décrire mes méthodes, d’abords sur Facebook puis sur Twitter.

Facebook

Avec des dizaines de millions de Français sur Facebook, il est assez facile de se faire insulter. Le plus facile est d’être insulté par sa famille ou ses amis, mais bon je trouve que ceci est assez moyen. D’ailleurs, s’ils sont prêts à vous insulter, il faudrait peut-être penser à ne pas les garder en tant qu’ami.

Le plus simple est de choisir une des quatre grandes chaînes d’info en continue : BFM, LCI, Cnews ou France info. Le but et de faire un commentaire qui générera le plus d’audience.

Il faut savoir que BFM est très suivi et donc très regardé et qu’il y aura en général une bonne cinquantaine de commentaire sous chaque publication dans les premières minutes.

Ma chaîne préférée c’est France Info.

Donc, le samedi (jour de manif), vous vous rendez sur la page de la chaîne d’info et vous attendez la publication d’un article sur un sujet qui vous intéresse (en l’occurrence les gilets jaunes).

Une fois un article publié, vous commentez le plus rapidement possible. Vous pouvez allez jusqu’à la demi-heure sur certain média.

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Le commentaire en lui-même doit être le plus clivant possible, mais il doit être courtois tout de même. Vous avez le droit d’utiliser des mots compliqués ou qui feront débat. A vrai dire, le plus simple est encore d’être contre les gilets jaunes. Le mouvement touche à quelque chose d’intime, à la croyance que l’on a raison malgré tout. Ils sont persuadés d’avoir un grand soutien parmi le peuple et élever une voix contre eux sera perçut comme une traîtrise envers la nation.

D’ailleurs, assez rapidement sans chercher à comprendre, on vous dira que vous êtes un suppôt du président, que vous êtes un sale riche, que vous ne comprenez pas la pauvreté et que vous n’avez jamais souffert dans votre vie.

Le but est alors de répondre à toute personne qui viendra poser un commentaire.

Lorsqu’on vous invente une vie, vous mettez en avant le fait qu’on est pas là pour parler de vous. Si on vous dit que vous êtes manipulé par les médias, vous attaquez en demandant à votre interlocuteur si lui n’est pas manipulé par des gourous, etc. Sur Facebook, le niveau n’est pas très élevé, vous pourrez facilement faire face à toutes d’argument.
Il y aura toujours un ou deux retraités qui viendront se plaindre de leur minimum vieillesse, alors qu’ils ont cotisés toute leur vie et qu’ils ont travaillé dans la mine depuis leur 10 ans. Facile dans ce cas-là, soit vous dites qu’ils auraient pas dû travailler au black, soit vous dites que vous payer leur cotisation et que de toute manière augmenter leur pouvoir d’achat ferait baisser le vôtre. Si vous êtes un pourri, vous pouvez les attaquez sur la pollution et la société qu’ils laissent à leurs petits enfants. Au bout d’un moment, soit les gens abandonnent devant votre incommensurable mauvaise foi, soit ils commencent à vous insulter. Il se peut aussi qu’on vous insulte en guise d’introduction.

Dans le cas d’insulte, il ne faut surtout pas paniquer. L’insulte vous donne le droit de perdre votre courtoisie. La solution de facilité est d’insulter en retour, mais cela vous abaisse au niveau de votre interlocuteur. Le mieux est de mettre en évidence la pauvreté rhétorique de votre contradicteur et son manque d’esprit critique (ou d’esprit tout cours).

La plupart du temps, l’insulteur est comme l’ivrogne qui vomit son mauvais vin, il ne revient pas sur le lieu de son méfait.

Le petit jeu s’arrête lorsque plus personne ne vient répondre au bout d’un nombre de message comprit entre 60 et 140, vous pouvez contempler votre puissance argumentative. Si vous avez de la chance, des gens se joindront à vous pour défendre votre point de vue.

Si tout se passe bien, vous aurez perdu beaucoup de temps dans votre vie et votre commentaire se retrouvera en première place sous la publication.

Twitter

Dans un instant de folie au début des années 10, j’ai créé un compte sur Twitter. J’ai regardé, j’ai rien compris et j’ai abandonné. Plusieurs fois au cours de ces dernières années, je me suis dit que ce serait cool de faire vivre mon compte Twitter. Bon après, je me demandais pourquoi faire.

Heureusement, la crise des gilets jaunes m’a donné une bonne raison d’aller troller… ou plutôt débattre sur Twitter.
Première impression, c’est le bordel. On s’invective dans tous les sens, on argumente, mais parfois non, on cherche le bon mot et on arrive rapidement aux désastreux 140 caractères. Durant ce moment, toute notre frustration remonte et on se demande comment on va faire pour développer son idée. Finalement, on se dit qu’on ne développera pas cet argument et que notre interlocuteur est un con de toutes les manières.

De temps à autre, on tombe sur des trolls qui ne lisent même pas vos tweets, mais se permettent de les juger. On peut même tomber sur un troll russe au Français plutôt aléatoire.

Contrairement à Facebook, l’invective laisse plus souvent la place à la discussion au bout de quelques messages. Assez rapidement, on se retrouve à devoir argumenter et défendre nos positions.

Pour le moment, j’ai pas encore trop voyager dans les tréfonds antisémites ou homophobes de twitter, je pense qu’il y a de quoi s’amuser en rendant fou des gens haineux.

Certes tout ceci est bien inutile et cadre bien avec la vacuité de notre époque. D’ailleurs, tous les réseaux sociaux sont rapidement chronophages et frustrant. Au final, déclencher des polémiques sur Facebook et Twitter ne sert que ces deux mastodontes qui peuvent nous vendre encore plus de pub.

A vrai dire, le mieux est encore de publier un article sur steemit pour dire qu’on est allée sur Facebook...

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