Ascendance ou la méta-métaphysique

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La dernière fois, je vous disais que j’aimais la Fantasy. Cette fois-ci, on va parler de science-fiction.
En présentation du livre du jour, je vous annonce qu’il existe des livres métaphysiques et d’autres qui ne le sont pas. En l’occurrence, le livre dont je vais vous parler n’est ni l’un ni l’autre, il est méta-métaphysique (oui j’invente, je fais ce que je veux).
Ascendance de Bastien Pantalé est une trilogie qui peut paraitre très complexe au premier abord. Après un prologue totalement incompréhensible où on est jeté dans l’univers sans en connaître les codes, on débute l’histoire de quatre civilisations qui ne se connaissent pas, qui vivent sur des planètes différentes et qui ont des valeurs bien différentes les unes des autres. On trouve Neït, Galéa, Anamets et la Terre. Dans les premiers temps du premier tome on passe d’une civilisation à l’autre sans vraiment qu’il y ait de lien. Puis une cinquième civilisation arrive et là tout s’enchaine assez rapidement en mettant du lien.
Alors que j’étais persuadé en commençant ce livre qu’on aurait des histoires avec des vaisseaux spatiaux et le froid glacial de l’univers, il n’en est rien. Les voyages se font à partir de certains bâtiments dont je ne vous dirais rien (oui pas de spoiler).
Le premier tome est une sorte de découverte de l’univers. L’auteur pose les bases de son récit et je dois reconnaître qu’il le fait bien. Les diverses civilisations décrites sont assez différentes pour qu’on ne les confonde pas et leur raison d’être apparaît forcément comme logique.
On notera aussi une certaine érudition concernant la géologie qui montre que l’auteur a bien bossé le sujet.
Le deuxième tome se veut plus orienté action, avec le combat d’un peuple pour sa survie (bien que ce dernier peuple ne soit pas au courant de son risque d’extinction). À vrai dire et sans dévoiler l’intrigue, les personnages devront se battre contre leur propre croyance et surtout leur propre aveuglement. On pénètre aussi avec ce tome dans des réflexions plus métaphysique sur l’univers et le grand Tout.
Le dernier tome offre un saut dans le temps, avec l’apparition de nouveau personnage, de nouvelles révélations et une ambiance de fin du monde.
Ce dernier tome va loin dans le délire et on peut même parler à ce niveau-là de méta-métaphysique. Il souffre aussi de quelques incohérences qui sont assumées par l’auteur. D’ailleurs, le coup de mettre les différents problèmes de logique en postface, il fallait carrément oser. Surtout quand on ne les trouve pas soit même à la lecture. Je trouve aussi que le final arrive comme un cheveu sur la soupe (coucou c’est moi le final, il va falloir terminer cette histoire).
Étrangement, j’ai bien aimé une des incohérences de ce livre. Enfin, c’est plus un point qui est traité par-dessus la jambe, c’est la situation de la planète Terre dans le futur. Je ne peux m’empêcher de spoiler parce que dans le dernier tome ça n’a pas beaucoup d’importance.
Alors que dans les deux livres précédents, on nous dit que notre chère planète bleue est plutôt en péril à cause de la pollution et de la recherche sans fin du profit. On débarque quelques décennies plus tard dans le dernier tome, où on nous dit que les humains ont réussi à régler le problème, sans avoir eu d’aide extérieur.
Je ne critique pas ce choix, au contraire, je le trouve optimiste et plutôt intelligent finalement. Le livre a conscience de faire partie d’un univers plus grand et plus riche que lui et il se permet de prendre des chemins de traverse inattendus.
Je l’avoue, j’aime bien être surpris quand je découvre une œuvre. Je trouve qu’il n’y a rien de plus frustrant que d’arriver à prévoir ce qui va se passer. Alors c’est sûr qu’une trentaine d’année de livre, de série et de film m’ont donné une certaine connaissance des clichés abordés dans la narration d’un récit. Je dois avouer qu’Ascendance a réussi à me surprendre quelques fois. Il arrive à tuer certains de ses personnages, mais il ouvre aussi tout un monde sur ce qui leur arrive après la mort.
Ascendance réussie à monter haut, très haut pour finir dans l’infiniment grand et rien que pour ça j’en conseille la lecture.