Le renouveau du Post-Punk ? Vraiment ?

Comme vous avez pu le constater à plusieurs reprise, si vous suivez la plupart de mes articles, je suis un enfant des années 80 qui est devenu ado durant les années 90, puis adulte à l'arrivée de ce nouveau millénaire. Pendant tout ce processus d'évolution, je me suis éveillé à différents styles musicaux plus que variés. Parmi le florilège de découvertes tel que le Heavy-Métal, le Punk-rock et ses variantes (Hardcore, Post-Punk, Oi etc...), l'émergence du hip-hop ainsi que la musique électronique, mon gout pour la musique alternative n'a cessé cependant de croître. Portant bien plus de considération à l'intention de la scène indépendante, tout en exécrant la soupe diffusé à longueur de journée sur les postes de radio et mise en avant par des commerciaux peu regardant sur la qualité musical de leurs productions pré-fabriqués, j'ai fait la découverte de bons nombres de genres tous différents et diversifiés. Pour autant, je reste sensible à certaines œuvres commerciales qui découlent d'un véritable travail artistique.

Bref, ce regard attentionné à l'intention des petits artistes m'a permis de me forger une culture musicale qui a accompagné ma vie jusqu'à présent. Tout comme mon très cher ami @philodendron le dirait : "Je ne pourrais pas vivre sans musique !" Une très bonne devise qui s'applique encore aujourd'hui, puisque la volonté d'en découvrir encore plus et toujours est quasi omniprésente. Étrangement, cette envie d'avancer se confronte peu à peu à un mur infranchissable. Comme si l'inspiration disparaissait au profit de l'émulation du coté des musiciens et l'impression de s'enfermer dans une case pour l'auditeur...

Souvenirs, encore et toujours...

Le post-punk a clairement marqué les esprits pendant la fin des années 70 et le début des années 80. Marquant ainsi une fin d'une période ou la fureur et la révolte était de mise. Les musiciens novices d'autrefois ont appris à ce servir de leurs instruments et n'hésitent pas à agrémenter leurs compositions de nouvelles sonorités. Cette toute nouvelle vague permis à de nombreux groupes de sortir de l'ombre, tout en proposant quelque chose de nouveau à un public alors friand d'expérimentation sonore. Joy Division, The Wire, Mission Of Burma, Sonic Youth et The Cure sont les nouvelles figures de proue d'un mouvement qui berça l'enfance d'un nombre important d'amateurs, dont ma propre personne.

Je me souviens encore des ces tendres moments ou je dansais comme un fou autour de mes cousines qui écoutaient alors à fond Boys don't cry, dans leur chambre. L'une d'entre elle arborait un look gothique et s'amusait plus que tout à me laisser m'exprimer au son de la musique, tout en me couvrant de bisous ! C'est aussi grâce à elles que j'ai pu découvrir d'autre joyeuseté tels que Bauhaus ou bien encore Garry Numan. Bien que je me suis détourné de ce genre au profit d'un son plus rugueux et distordu, au fil des ans, celui ci laissera quelques traces dans ma mémoire.

Une nouvelle génération qui s'approprie la culture d'une ancienne !

Ce n'est que plus de trente années plus tard et par le biais d'internet que je découvre, quelque peu surpris, que le post-punk fait l'objet d'un revival assez prolifique. Tout comme le Hardcore, il y a de ça une bonne dizaine d'années, une rangée de gamins qui n'ont pas connu cette époque désormais fort lointaine, reprennent les codes ainsi que l'attitude d'un style qui n'a jamais demandé à revenir sur le devant de la scène. Ma réaction fut positive durant un temps et ce à l'écoute des excellents albums de The Holograms qui reprennent les idées des grands noms de cette époque, tout en sublimant ce son aux tons caractéristiques. Une très bonne découverte qui aurait pu s’arrêter la, si je n'avais pas chercher à réaliser des recherches plus poussés. C'est donc avec une certaine surprise que je découvre peu à peu d'autres groupes existants qui tentent d'insuffler un nouvel esprit moderne au post-punk ou tout du moins de le remettre au gout du jour. De qualités inégales, mon attention se porte tout de même sur deux formations, aux prestations très bonnes mais qui ne révolutionnent aucunement le genre.

Sect est un groupe originaire de Barcelone en Espagne, celui ci ce qualifie de four tout de ce que le post-punk des débuts a pu fournir. Très classique pour ne pas dire "déja entendu", l'écoute du seul et unique album de la formation reste cependant très agréable et remémorera, sans nul doute, une tonne de souvenirs aux plus anciens d'entres nous. Bien que des variations auditives surviennent ici et la, Sect sonne bien plus comme un groupe punk qu'une production qui se veut postérieur à celui ci.

Les français de LITOVSK, propose un registre musical bien plus proche du style original mais toujours avec une énergie punk des débuts. Les paroles font par moment dans le surréalisme, donnant clairement une approche plus poétique que revendicative. Une attitude qui se retrouve aussi dans sa sonorité à la fois obscur et énergique. Il n'est pas rare de déceler des tentatives de se détourner de la ligne rythmique de base, pour se fourvoyer dans des variations brèves qui mériteraient cependant que l'on s'y attarde un peu plus. Certainement du à un manque d'expérience, LITOVSK se contente de reproduire sans innover. Ceci dit l'intention est bonne, voir même très bonne et on passera un excellent moment à l'écoute de cet album !

C'est bien beau tout ça, mais force est de constater qu'il n'y a rien de nouveau sur un genre qui depuis ces débuts tend vers l'expérimentation et l'originalité. Sommes nous parvenu aux limites de la création ? Bien que ce retour inattendu m'enchante au plus haut point, je ne peux que constater qu'aucun autre mouvement n'ose innover et aller au dela de ce qu'il a déjà inventé de par le passé. Sommes nous condamné, et ce même au sein de la musique indé, à rentrer dans des boucles temporels qui resurgissent le temps d'une nostalgie qui reste totalement inconnue pour beaucoup de membres de ces différentes formations. Ou bien est-ce moi qui me fait vieux et con ? Seul le temps me le dira...