Ces grands monologues cinématographiques

Outre le fait d’être une distraction, le cinéma est avant tout un art qui a su gagner ses lettres de noblesses durant son évolution qui s'est établi durant plus d'un siècle. Plus que tout autre chose, le grand écran est un formidable vecteur d'émotion, combinant des procédés artistiques au niveau de l'image, de son scénario, de sa bande-son mais aussi du message qu'il tente de transmettre à l'intention des spectateurs. Une réalisation visuel agrémenté d'un bon script peut vite rendre une oeuvre majeur et culte.

Cependant, rien n'est plus fort et intense que la prestation d'un ou plusieurs acteurs qui ont tous le devoir de faire preuve de talents, mais aussi de de convictions, afin de faire ressentir toute la profondeur d'un dialogue lourd de sens. Le monologue est exercice délicat qui demande la combinaison de toutes ces qualités dans l'espoir de le rendre inoubliable auprès des cinéphiles. Aujourd'hui, je vous propose de passer en revue ces fameux moments de grâce qui ont marqué de leurs empreintes l'histoire du cinéma. Attention, de nombreux spoilers vont être dévoilés tout au long de cet article. Vous voila averti, nous pouvons commencer.

Charlie Chaplin - Le Dictateur

Satire politique quasi-propagandiste, le dictateur fut pour Charlie Chaplin l'occasion de prendre enfin la parole et de se détacher quelque peu de son personnage humoristique. Par le procédé du son, celui ci réalisa une performance mémorable avec cette prose d'une rare qualité, nous rappelant, encore aujourd'hui, toutes les atrocités commises par les hommes de pouvoir. Un discours chargé de vérités, empli d'espoir que l'artiste a confectionné dans l'espoir de produire une oeuvre profondément humaniste.

Rutger Hauer - Blade Runner

Comment ne pas ressentir des frissons à l'écoute de ces quelques paroles. De l'aveu même de l'acteur incarnant le réplicant, Rutger Hauer, le texte rédigé par David Peoples pour les besoins de cette scène n'était pas à son gout. Trop froid, trop machinal et caricatural, ces quelques bribes de paroles devaient démontrer la fin d'une entité robotique en tant que tel. Celui ci en a modifié la structure afin de lui apporter une dimension poétique, en raccord avec le désir de ces machines d’être reconnu en tant qu'humains. Cette petite improvisation donna une dimension dramatique à cette scène qui marqua bon nombres d'esprits, de par sa qualité de ses plans mais aussi de par son interprétation.

Al Pacino - Le temps d'un week end

Certainement le plus grand moment de la carrière de ce monstre sacré du cinéma. Une performance incroyable, pour un personnage qui fait preuve d'intégrité dans ces propos. Une éloquence d'une grandeur exceptionnel, bien qu'un peu châtié par moments. Voici une magnifique leçon de vie dont les propos résonnent clairement dans nos pensées et une prestation inoubliable de ce grand monsieur. Si il y a bien une scène qui démontre toute l'étoffe d'un grand acteur, c'est bien celle la.

Brian Cox - La 25ème heure

Nous voila en face d'une scène anthologique. Un moment d'une rare intensité qui se base sur les liens filiales forts entre un père et son fils. Alors que celui ci emmène son rejeton en prison, le patriarche, dans un élan de protection et de tendresse, envisage de prendre la fuite afin de lui offrir une nouvelle vie. Une voie vers la rédemption qui n'est qu'un long et douloureux songe. L'amour indicible qu'il lui porte s'exprime comme un testament, une dernière volonté pour le simple bonheur de son fils. Un adieu volontaire qui force le respect et les larmes, tant la profondeur d'une telle déclaration prend aux tripes et va crescendo. "Tout cela a bien faillit ne jamais exister."