Ces animes qui valent la peine d’être vu !

Mon engouement pour l'animation japonaise s'est développé progressivement durant mon plus jeune age. Abreuvé par les émissions jeunesses et de leurs cohortes de séries en provenance du pays du soleil levant, les années 80 et 90 furent deux décennies qui forgèrent l'admiration mais surtout l'appréciation de certaines œuvres dans l'esprit de millions d'enfants. Peu coûteuses en terme d'achat et d'exploitation, ses productions pullulaient sur les écrans des télévisions françaises, pour le plus grand bonheur des exploitants voyant leurs audimats évoluer de manière constante, mais également du coté des téléspectateurs découvrant alors un univers riche et novateur. Pointé du doigt et décrié pour leurs violences graphiques, par une parti de la presse bien pensante, il n'en demeure point que plusieurs créations ont réussi à offrir des scénarios consistants, ouvrant la voie à tout un lore issu de l'imagination de leurs propres auteurs. Cette complexité a engendré un nombre incalculable de séries qui ont encore aujourd'hui une aura toute particulière auprès de son public.

Dragon Ball, Saint Seiya, Macross ou encore Hokuto No Ken, pour ne citer qu'eux, sont des pierres angulaires de l'animation japonaise. Ces séries sont encore capable de capter l'attention d'un public qui a mûri, en proposant une histoire plus que développé, rassemblant non seulement ceux qui ont grandi avec ainsi qu'une nouvelle génération d'amateurs d'animations. Toutefois, ces différentes saga au succès populaire ne sont que l'arbre qui cache la foret de cette catégorie de dessins-animés. Au delà de cette vitrine grand public, quelques longs métrages passé inaperçu, puisque réservé au marché nippon, ont toutefois le mérite de proposer des qualités indéniables de par leurs réalisations. Dans cet article, nous allons nous pencher sur deux films qui méritent assurément le coup d’œil que vous soyez fans d'anime ou non...

Windaria / Dôwa Meita Senshi Windaria (1986 - Kaname Productions)

Il fallut attendre la fin des années 90 et l'émergence des teams de fansub sur le net afin de pouvoir se délecter de ces petites pépites passé sous silence de notre coté de l'hémisphère. Windaria en est un parfait exemple. Reconnu comme une oeuvre prodigieuse, alliant habilement heroic-fantasy et histoire dramatique dans son pays d'origine, Windaria se révéla être une excellente surprise lorsqu'il dépassa enfin les frontières de ses contrées. Nous suivons ici les péripéties de plusieurs personnages scindés en deux nations dans un monde médiéval fantastique. Au menu : Traîtrise, cupidité et histoire d'amour aux allures dramatiques. Bien que l'univers pourrait se prêter à une aventure féerique, il n'en est rien puisque la force de son scénario réside essentiellement dans des thématiques matures qui sont alors abordé de manière poétique mais aussi tragique.

Peu à peu le conte de fée prend des allures cauchemardesque, dévoilant ainsi le coté sombre d'une partie de ses protagonistes et des conséquences de leurs actes. Ajoutez à cela une bande-son symphonique qui renforce cette dualité permanente, soulignant trait pour trait le caractère torturé de tout ce beau monde et vous avez la une oeuvre riche en émotion. Bien que ce long-métrage ait un peu vieillit au point de vue technique, il n'en reste pas moins exceptionnel quand à son histoire ainsi que son ambiance unique. Un long métrage qui vous fera fondre en larmes à coup sur, si vous parvenez à mettre la main sur une copie !

Millennium Actress (2001 - Madhouse)

Connu pour son remarquable travail sur l'un de ses chef d’œuvres qu'est Perfect Blue, le très regretté Satoshi Kon récidive et nous offre avec Chiyoko Millenium Actress l'une de ses œuvres la plus personnel. Fasciné par la psychologie et les troubles mentaux tels que la schizophrénie, l'homme n'a de cesse d'explorer cette frontière entre la réalité et l'imaginaire. Dressant le portrait d'une talentueuse actrice, pour les besoins d'un article de journal, Millenium Actress conte son évolution dans le monde du cinéma sur quatre décennies. S'ensuit alors une frénésie autour de ce personnage racontant ses frasques, mélangeant alors fiction et vie quotidienne. Et c'est bien la que l'auteur souhaite nous amener, dans cet amalgame persistant ou nous ne décelons plus le vrai du faux. Il n'est pas rare de se retrouver perdu au fil de la narration, sommes nous sur une scène ou bien dans l'intimité même de Chiyoko ?

Plus qu'un simple anime narratif, Millenium Actress est une expérience mettant à rude épreuve les sens et les sentiments du spectateur. L'ensemble est plus qu'habilement orchestré afin d'induire en erreur le quidam. Nous sommes tantôt ballotté par les genres cinématographiques abordés et enchaînés sans temps mort, mais aussi par la quête désespéré de l’héroïne poursuivant sans cesse une ombre qu'elle ne parvient pas à atteindre. On pourrait décrier la surenchère de situations, parfois à la limite du grotesque, mais il s'avère que le voyage reste spectaculaire et ne vous laissera cependant pas indemne...

En guise de conclusion, je ne pourrais que trop vous recommandez le visionnage de ces deux anime tant ils proposent autre chose que ce que l'on considère comme étant du "manga" basique. Si cela vous a plu, je réitérerais l'expérience avec la présentation de plusieurs œuvres tout aussi atypique et qui mérite largement l’intérêt des cinéphiles !