La SNCF et sa rĂ©forme : de quoi s’agit-il ?

in #fr ‱ 6 years ago

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[Source : ] Pixabay - Inkflo

La France vient une nouvelle fois de souffrir des grĂšves SNCF.đŸ˜„ Cela devient, hĂ©las, rĂ©gulier que de prendre en otage les gens qui utilisent ses services pour se rendre au travail
. ou en vacances !

J’ai donc voulu savoir, aprĂšs avoir endurĂ© ces diffĂ©rentes grĂšves, ce que recouvrait cette rĂ©forme
 dont on continuera de parler durant quelques annĂ©es encore.

Cette fois-ci les IRP (Instances reprĂ©sentatives du personnel ou syndicats) avaient dĂ©cidĂ© de s’inscrire dans la durĂ©e afin de faire cĂ©der le gouvernement.

La grÚve perlée

Pour mener leur action les syndicats (CGT, Unsa, SUD et CFDT) ont innovĂ© via la grĂšve perlĂ©e : 2 jours d'arrĂȘt de travail diffĂ©rents chaque semaine. L’avantage est de permettre aux cheminots de toucher un salaire minimum leur permettant de manifester sur une plus longue durĂ©e. Pratique astucieuse, mais finalement, l’exĂ©cutif aura rĂ©ussi Ă  faire passer, en quatre mois, sa loi sans quasiment dĂ©roger Ă  ses principes initiaux. Je dis « quasiment » car j’imagine que certains arrangements ont dĂ» ĂȘtre nĂ©gociĂ©s sans que le Grand public le sache.

Ceci Ă©tant, cette rĂ©forme ferroviaire, repose sur cinq points essentiels qui sont : le statut, la reprise de la dette, l’ouverture Ă  la concurrence, la polyvalence des cheminots, le coĂ»t pour la collectivitĂ©.

1- Le statut des cheminots

Cela concerne le fait d’arrĂȘter de recruter les nouveaux entrants au « statut » (150.000 cheminots bĂ©nĂ©ficient de ce statut).
Ce statut protecteur – mais dĂ©passĂ© par rapport Ă  l’évolution de la sociĂ©tĂ© actuelle - dĂ©termine les bases du contrat de travail : conditions d’embauche, salaire, dĂ©roulement des carriĂšres, emploi Ă  vie, mobilitĂ©, congĂ©s,
. Tout en donnant accĂšs Ă  un rĂ©gime spĂ©cial de prĂ©voyance et de retraite.

2- La reprise de la dette

La dette de la SNCF est de 47 milliards d’euros (Ă  fin dĂ©cembre 2017) qui se sont accumulĂ©s au long de son histoire dont finalement 35 milliards seront repris par l’État
 c’est-Ă -dire Nous !
Au passage, il est important de savoir que cette dette est supĂ©rieure au budget de l’Éducation nationale, premier budget de l’État.

3- L’ouverture à la concurrence

L’objectif de l’ExĂ©cutif est d’ouvrir, Ă  partir de 2021, un certain nombre de lignes Ă  des opĂ©rateurs privĂ©s pour en accroĂźtre leur efficacitĂ©. Cette ouverture Ă  la concurrence portera essentiellement sur les trains rĂ©gionaux (TER) ; les lignes TGV aux coĂ»ts trĂšs importants n’intĂ©resseront pas les opĂ©rateurs privĂ©s.
De nombreux PrĂ©sidents de rĂ©gions, rĂ©clament d’ailleurs fortement, cette ouverture Ă  la concurrence.

4- La polyvalence des cheminots

La compĂ©titivitĂ© de la SNCF est l’un de ses principaux points faibles. Pour cela, elle devra revoir la polyvalence des emplois (en lieu et place d’une certaine segmentation de mise Ă  ce jour), ainsi que son organisation du travail, son temps de travail et son systĂšme de rĂ©munĂ©ration. La marche Ă  franchir est haute et le temps joue contre l’entreprise nationale.

5- Le coût pour la collectivité

Le coĂ»t actuel de notre systĂšme ferroviaire est loin d’ĂȘtre neutre puisque cela reprĂ©sentait, en 2016, 10,5 milliards d’euros au titre des finances publiques auxquels l’on doit rajouter un peu plus de 3 milliards au titre d’une subvention d’équilibre pour les retraites des cheminots

Et dire que la CGT Cheminots souhaite poursuivre le mouvement durant l’étĂ©. Sa motivation rĂ©elle est essentiellement Ă©lectoraliste, bien que son pouvoir tende progressivement Ă  diminuer. S’ils ne se rĂ©veillent pas, les syndicats et la SNCF risquent, Ă  terme, de voir leur influence s’étioler, pour peut-ĂȘtre, disparaĂźtre !

Durant ces grÚves, nombreux sont les utilisateurs et entreprises qui ont expérimenté des solutions alternatives telles le télétravail, les transports par bus, le covoiturage,


Les Jeux Olympiques de 2024, la construction du Grand Paris et, pourquoi pas, l’arrivĂ©e d’un nouveau moyen de transport tel l’Hyperloop, rendent urgent que la SNCF mette en place sa rĂ©forme – et la rĂ©ussisse - comme d’autres l’ont fait avant elle : les banques, EDF, la Poste
.

Affaire Ă  suivre
. Dans l’intĂ©rĂȘt de tous.

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