Qu'est ce que la Paralysie du Sommeil? Ou comment halluciner tout en étant sain d'esprit.. (Sujet Sérieux!)steemCreated with Sketch.

in #fr6 years ago (edited)

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DESCRIPTION

La « paralysie du sommeil » est un trouble du sommeil qui advient à l’endormissement (état hypnagogique) ou au réveil (état hypnopompique). Caractérisée par l’impossibilité de bouger ou de parler, elle est souvent associée à une sensation de présence inquiétante et à des hallucinations. L’état de paralysie dure généralement de quelques secondes à plusieurs minutes.

Ce trouble qui survient lors d’états intermédiaires entre la veille et le sommeil se produit le plus souvent au moment du réveil matinal ou à la fin d’une sieste au cours de la journée. La paralysie peut se produire quelle que soit la position du corps, mais elle a lieu plus fréquemment quand le dormeur est étendu sur le dos.

Dans cette condition, le dormeur qui se réveille se sent complètement paralysé, incapable de bouger les membres, de parler ou de crier. L’expérience est souvent d’autant plus mal vécue que, dans les deux tiers des cas, elle s’accompagne d’hallucinations hypnagogiques visuelles ou tactiles.

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Aussi elle est souvent associée à une intense sensation d’épouvante et de terreur, jusqu'à ressentir une sensation de mort imminente!

Le MECANISME de la Paralysie du Sommeil
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Durant la phase de sommeil paradoxal (sommeil avec rêves), le corps est paralysé. Cette atonie musculaire, visant à nous empêcher d’agir pendant nos rêves, est la conséquence de l’inhibition des motoneurones spinaux par un neurotransmetteur, la glycine.

Normalement, la glycine se dissipe avant la fin du rêve et avant le réveil. Dans de rares cas cependant, elle continue à annihiler les fonctions motrices du corps lorsque la personne est éveillée : celle-ci se retrouve paralysée.
Sous l’emprise de la peur, le cerveau, encore dans un état de conscience intermédiaire entre le songe et l’éveil, essaie de trouver une explication à cette paralysie et produit l’entité ou la présence effrayante.
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La plupart du temps, le seul fait d’expliquer le mécanisme de la paralysie du sommeil aux personnes qui en souffrent fait non seulement disparaître la peur mais aussi les hallucinations associées.

D’un point de vue clinique, la paralysie du sommeil est un des symptômes de la narcolepsie (un trouble du sommeil où le sujet s’endort de manière incontrôlée). Toutefois, de nombreuses personnes sont affectées de paralysie du sommeil sans être atteintes de cette maladie.

Les causes habituellement associées à la paralysie du sommeil sont la fatigue, le stress, l’anxiété, un changement soudain dans les habitudes quotidiennes (déménagement, changement de travail) ou une mauvaise hygiène de sommeil (horaires de sommeil irréguliers).

DIFFERENTS NIVEAUX D'HALLUCINATIONS
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L’inconvénient principal de la paralysie du sommeil réside dans les hallucinations éventuelles et l’effroi qu’éprouvent les personnes affectées.

Lorsque la paralysie est accompagnée d’hallucinations hypnagogiques, il existe plusieurs degrés d’hallucination, pouvant varier de l’illusion fugace à l’hallucination complète où la personne est convaincue d’avoir vécue une expérience réelle.
Dans les deux tiers des cas, les personnes éprouvent juste la sensation d’une présence ou d’une entité.
Cette présence est la plupart du temps «ressentie », le sujet ayant l’impression qu’elle est hors du champ de vision, debout dans la pièce ou assise sur le lit.
Parfois cette présence paraît inquiétante, inquisitrice ou maléfique.
Plus rarement, elle peut se montrer agressive, et s’asseoir sur le torse du dormeur pour essayer de l’étouffer ou de l’étrangler.
Partout dans le monde, en Occident comme en Orient, ce phénomène a donné naissance à diverses représentations : Old Hag (la vieille sorcière) en Amérique du Nord ; incubes et succubes en Europe ; le Broyeur d’os dans les pays baltes, etc.

D’autres types d’hallucinations sont parfois rapportées : sonores (craquements, claquements dans la tête ou la nuque, bruits secs, bangs, sonneries) ; tactiles (contacts physiques, sensation d’être tiré par les pieds, vibrations dans le corps, tremblements) ; visuelles (tâches lumineuses, auras, boules de lumière, perception des objets dans le noir) ; kinesthésiques (sensations de flottement, de chute ou d’expérience hors du corps).

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Mis à part le coté dérangeant des impressions décrites plus haut pouvant engendrer du stress et de l’anxiété, la paralysie du sommeil ne présente pas de réel danger.

(Source Texte lien:http://www.circee.org/?La-paralysie-du-sommeil)

Ma première paralysie du sommeil est survenue suite à mon dernier déménagement il y a à peu près 5 ans..

Je passais une nuit somme toute normale, quand à un moment je me retrouve les yeux ouverts, sentant une présence très dérengeante qui m'a vite mise dans un état de stress intense.
J'ai essayé de bouger, de sortir ne serait-ce qu'un petit son de ma bouche, je suis vraiment en train de lutter mais rien..
Mon compagnon ne remarque rien, donc ne se réveil pas et quand je lui en parle le matin, il me dit que j'ai surement fait un cauchemar!

Bon..

Le truc embêtant, c'est que ces supposés cauchemars se sont répétés assez régulièrement, du coup je me retrouvais souvent complètement exténuée lors de cette période et mon cycle de sommeil en a pas mal pâti.

C'est lors de ma plus violente ''crise'' que j'ai enfin commencé à me documenter sur le sujet..

Cette fois là, ça a été horrible!
J'ai eu le droit aux hallucinations visuelles et sonores, j'avais l'impression d'étouffer, de m'enfoncer dans le matelas, mon coeur battait la chamade..
Essayant de me débattre (et étant certaine que j'arrivais à bouger mes mains et à lancer quelques cris) je n'ai malheureusement pas réussi à réveiller mon conjoint (bah oui.. vu qu'on est pa-ra-ly-sé!).
Honnêtement, même si je pense que certain(e)s d'entre vous soient perplexes et se disent que j'éxagère, cette nuit là j'ai cru que j'allais mourir!

Alors quoi faire?

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GERER les Paralysies du Sommeil
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Différents auteurs ont publié quelques méthodes permettant de mieux gérer les crises de paralysie du sommeil lorsqu'elles surviennent..

La paralysie du sommeil n'est pas obligatoirement un phénomène effrayant.
Il semblerait que l'aspect terrifiant des hallucinations, tel que certaines personnes l'éprouvent, dépend en grande partie de leur état d'esprit : le fait de se sentir immobilisé provoque la panique et la panique induit le caractère cauchemardesque des hallucinations. En faisant disparaître la peur qui accompagne le phénomène, on fait aussi disparaître les expériences désagréables.
Un conseil est donc de maîtriser ses émotions et, en particulier, d'éviter de lutter et de se débattre, réactions qui accroissent l'angoisse et intensifient les aspects désagréables de l'expérience. Il est aussi possible de modifier ses sentiments en évoquant des émotions positives.

Certaines techniques permettent de provoquer rapidement un réveil complet.
L'une consiste à se concentrer sur sa respiration et en prendre le contrôle, en la ramenant à un rythme régulier et en pratiquant des respirations profondes. Tousser volontairement conduit au même résultat.

L'atonie musculaire ne touche complètement que les muscles posturaux ; de nombreux petits muscles du corps ne sont pas affectés, ou moins. Aussi remuer un doigt ou un orteil, crisper et décrisper régulièrement le poing, grimacer en contractant les muscles du visage, ou encore remuer la langue dans la bouche, bouger les yeux çà et là ou loucher sont des méthodes connues pour mettre fin au trouble. Néanmoins, cette méthode est très fatigante et nécessite un effort assez important de la part de la personne.
(Je vous dis pas la tête de votre conjoint(e) si en se réveillant il vous voit rouler des yeux dans tout les sens, toute langue dehors et agiter vos doigt de pieds.. Il vous prendra sûrement pour une possédée! LOL)

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De même, sachant qu'un simple contact extérieur suffit pour revenir à un état normal, il est souhaitable de mettre au courant son partenaire de lit et de lui demander d'intervenir sitôt qu'à certains indices (gémissements, respiration haletante) il estime que se produit une crise.

Il est aussi faisable, depuis l'état de paralysie du sommeil, d'entrer consciemment dans un rêve lucide (un rêve où l'on se sait rêver et où s'offre donc la possibilité d'agir et de modifier le contenu onirique avec plus de liberté), ce qui désamorce généralement l'aspect effrayant de l'expérience.
Les méthodes consistent, toujours après s'être convaincu du caractère onirique et inoffensif des ressentis, à accepter images et sensations telles que la pression vers le bas, le flottement, les impressions de sortie du corps, à se laisser aller et à les accompagner mentalement.

DANS LE FOLKLORE et l'Histoire -------->

Parallèlement à la littérature médicale se développent, à toutes les époques et tout autour du monde, de nombreuses croyances populaires attribuant à des interventions d'origine surnaturelle ou des phénomènes extraordinaires les manifestations hallucinatoires de la paralysie du sommeil.

Durant l'Antiquité, les médecins grecs dénonçaient les superstitions qui voyaient en ''l’Ephialtes'' l'agression d'esprits des morts, de satyres ou de la déesse Hécate, nécessitant des rites propitiatoires.

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Les Romains appelleront cette forme de cauchemar incubus (signifiant « couché sur »). Le terme désignera aussi l'agresseur nocturne supposé, un démon masculin qui possède les femmes.
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À partir du Moyen Âge, la théologie chrétienne reprendra la notion d'incube et elle insistera sur sa composante sexuelle (qui semble pourtant assez rare, du moins de nos jours) : le débat portera moins sur la réalité du phénomène, admis comme étant l'œuvre de créatures diaboliques, que sur la possibilité donnée à celles-ci d'engendrer.

C'est encore un esprit maléfique qui est tenu responsable de l'agression:
• en Allemagne, l’Alb, un elfe qui s'accroupit sur la poitrine du dormeur
• en Scandinavie et dans les Flandres, on évoque la Mare (mara ou mahr), à l'origine un spectre femelle malveillant du folklore scandinave. On retrouve ces racines dans l'étymologie des termes utilisés aujourd'hui pour décrire le cauchemar : Albtraum (rêve d'Alb) en allemand ; en suédois mardröm (rêve de Mare) ; nightmare en anglais et l'allemand Nachtmahr (Mare de nuit) ; en norvégien mareritt et en danois mareridt signifient chevauchée de la Mare.

Il en est de même en France, au Moyen Âge et durant la Renaissance, où les croyances populaires estiment que des vieilles femmes, des sorcières, des démons paralysent et maltraitent le dormeur.
• en Picardie on les appelle cauquemares (du vieux français caucher, « fouler », « presser », et toujours de la même racine mare, « fantôme », empruntée au moyen néerlandais par le picard). Le mot « cauchemar » en dérive.
• dans le Lyonnais, on parle de cauquevieilles et dans le Languedoc de la chaouche-vielio (« la vieille qui écrase »).

On retrouve cette notion d'agresseur diabolique ou fantomatique, pesant sur le dormeur, dans les légendes et la terminologie du monde entier:

• en Chine, le phénomène est connu sous le nom de gui ya chuang « fantôme qui écrase [le dormeur contre] le lit »
• on l'attribue à la visite d'une vieille sorcière (Ag Rog ou Old Hag) à Terre-Neuve au Canada
• au Mexique, c'est la subida del muerto (le « mort qui monte dessus »)
• en Turquie, karabasan (le « gars noir »)
• en Algérie, on désigne ce phénomène sous le nom de jedma (« cauchemar »), bou berrak (« celui qui pèse de tout son corps sur le dormeur ») ou encore bou tlelis
• au Maroc, sous le nom de bough'tat (« celui qui te recouvre ») car on explique parfois le phénomène par la venue du « gars noir », d'une vieille femme ou encore d'un djinn écrasant de tout son poids la poitrine du dormeur.

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• au Japon, la paralysie de sommeil est désignée sous le nom de kanashibari (金縛り?), littéralement : « maintenu par une étreinte de fer », de kana (« métal ») et shibaru (« lier »)
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• les Inuits appellent le phénomène augumangia en Inupik et ukomiarik en Yupik et l'attribuent aux esprits
• aux Antilles Françaises, c'est probablement l'origine de la croyance concernant les "Soucougnans"
• en Guadeloupe, chiens volants qui peuvent pénétrer la nuit dans les cases pour épier les gens, ou les "dorlis" en Martinique qui sont des personnes se transformant en esprit ou en animal, qui peuvent parfois violer les jeunes femmes (encore de nos jours on trouve des ciseaux disposés sur la porte pour s'en protéger)

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• dans les croyances russes traditionnelles, les symptômes de la paralysie du sommeil ont été attribués à la colère du domovoï, l'esprit de la maison, punissant des personnes pour mauvais devoir conjugal ou trahison.

Voila voila, tu sais maintenant ce qu'est la paralysie du sommeil!
As tu déjà vécu cette expérience? (dont on se passerait bien!)
Et que penses tu de ce phénomène?

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