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RE: Les cryptos ... en bref - 14 mai 2018

in #fr6 years ago

On est d'accord sur ce point concernant l'activité illégale, mais c'est autre chose. A ce moment-là on interdit les euros car une petite partie sert à acheter de la drogue. C'est aux vendeurs d'espace publicitaire de faire la vérification, interdire la totalité des pubs pour la crypto revient à de la censure, ou en tout cas se décharger de sa responsabilité en tant que diffuseur.

Et une fois que Facebook aurait créé sa crypto et en fera la promotion auprès de ses utilisateurs, pensez-vous qu'ils feront aussi de la promotion pour d'autres cryptos "sérieuses", en invoquant la sacro-sainte concurrence ?

Il y a plein d'autres domaines de ce type, comme la vente en ligne, les introductions en bourse, etc... Tout peut se révéler être une arnaque. Et seules les cryptos n'ont pas le droit au "bénéfice du doute" et à une vérification sérieuse, et sont bannies d'office.
Pour ce qui est des cryptos sérieuses qui ont applaudi la mesure, je pense que c'est uniquement car dans l'état actuel des choses, une utilisation massive des crypto-monnaies serait plus néfaste que bénéfique et donc la promotion n'est pas bienvenue pour le moment. Il y a encore énormément de problème à régler au sein même de la cryptosphère pour ne pas chercher pour le moment à l'étendre outre-mesure (les SCAMs, ICOs en font partie).

Enfin voilà, c'est mon avis.

Sort:  

Je comprends votre argumentation, cependant, il ne faut pas mêler censure, illégalité et affaires. Un diffuseur, s'il veut rester en affaire, n'a pas le choix de se conformer aux lois du pays. Ex. au Canada, interdiction de publicité sur le tabac (incluant le vapotage), les alcools, le porno, les pratiques frauduleuses,la haine, le terrorisme, etc... dans la plupart des médias. Est-ce de la censure? Oui, une censure des états.
Dans le cas des crypto, il manque de précision dans les lois et les diffuseurs se montrent frileux et c'est compréhensible. Ex. certains ICO étaient clairement des scams annonçant même qu'ils étaient des schèmes de Ponzi. Un diffuseur a une responsabilité légale mais aussi sociale.

C'est aux vendeurs d'espace publicitaire de faire la vérification

C'est le cas pour le GDRP en Europe. Nul ne peut faire la promotion d'une activité illégale. Le fardeau de la preuve revient au diffuseur et dans le cas de doute, il s'abstient. C'est aussi le cas pour les banques qui refusent les crypto étant soumis au AML, KYC et la SEC. C'est un coût énorme d'enquête pour les diffuseurs et en gestion de risques, il est calculé qu'il en coûte moins cher de refuser que d'accepter. Alors, la censure est bien loin dans tout ça.

Ayant été en affaires, j'ai une opinion différente sur la concurrence. Nestlé a fait venir des concurrents au Brésil pour promouvoir ses produits. À plusieurs, il leur en coûtait moins cher en promotion avec plus d'impact et chacun en bénéficiait.
La "restauration rapide" s'installe en groupe pour avoir plus d'impact à un même endroit. Plusieurs commerces de même type et même en concurrence s'installent dans une grande surface plutôt que d'être éparpillés sur un grand territoire.

Merci beaucoup pour cet éclairage.

Effectivement, après réflexion (et surtout après lecture de votre argumentaire), Facebook doit avoir soigneusement calculer les coûts de contrôle et le bénéfice des publicités elles-mêmes et estimer que ce n'était pas rentable.

Pour les banques, je ne rejoins pas tout à fait, car elles ont déja tous ces systèmes de contrôle en place, donc ça ne les empêcherait pas, bien au contraire, de commercialiser des produits cryptos (en se dédouanant avec le questionnaire MIF pour tout ce qui est risque financier) ou même d'ouvrir un exchange. Peut-être à ce niveau-là, est-ce plus une question de mentalité, qui change d'ailleurs...

Pour la concurrence, elle peut être profitable, Starbucks se fait bien concurrence à lui-même au début pour quadriller un territoire, avant de ne garder que certains des magasins initialement ouverts. Mais dans le cadre d'une "monnaie" interne à Facebook, je ne pense pas que cette concurrence puisse exister, car pour intégrer une crypto dans l'écosystème Facebook, cela demandera du temps et de l'investissement à la plateforme, et donc peu de raison d'inviter des concurrents sur le marché. Peut-être à la rigueur des partenariats pour des paiements extra-FB.

Je rejoins aussi @valuematik dans sa réponse que le contrôle des publicités sur Facebook reste très laxiste, et qu'il n'y a tout de même que les cryptos qui subissent ce traitement - interdiction générale - (alors qu'il y a du avoir une énorme quantité d'arnaques qui ont fait de la pub sur FB), peut-être est-ce une question de volume alors et du risque réel d'avoir une class action qui pourrait faire beaucoup de bruit. Peut-être aussi qu'au-délà des raisons purement légales et techniques, il y a une petite part d'idéologie de la part de FB derrière tout ça.

Merci encore pour toutes les informations !

J'aime bien nos échanges. On ne refait pas le monde, mais au moins on essaie de le comprendre, chacun ayant des vécus et des perspectives différentes et complémentaires.

L'affaire des pubs crypto s'est présentée dans la même période que l'affaire Cambridge. En terme de gestion de risques, après son échec avec Cambridge, FB s'affichait comme un média "responsable" aux yeux des financiers et des états particulièrement après la flambée de septembre-décembre.

Je suppose que FB sera maintenant un peu plus attentif à la publicité qui circule sur son média.

Pour les banques, des juges du Chili et d'Israël ont donné raison à des entreprises crypto. Là aussi, gestion de risques et d'image : mieux vaut perdre une cause crypto que d'être accusé de blanchiment d'argent.

Quant à la publicité, même si FB lance sa monnaie, il aura avantage à accepter la publicité de d'autres monnaies : l'impact sera plus grand et aura un effet de masse, c'est l'effet "bandwagon".

Idem, c'est très instructif et sympathique de discuter avec vous.

Pour l'affaire Cambridge, c'est sur que l'image de Facebook a été fortement écornée et qu'il n'aurait pas été bienvenu pour eux de se retrouver dans une class action pour promotion d'un ponzi. Après, Facebook a toujours eu de gros problèmes que ce soit sur la publicité (étant sa principale source de revenus, on peut comprendre un certain laxisme) ou sur la vie privée. C'est clair qu'ils vont être plus prudents (bien que tout cela n'est vraiment qu'un impact très faible sur l'entreprise elle-même : au niveau du cours en bourse, Facebook vient de revenir à son niveau pré-Cambridge, y'a-t-il eu de réels changements ? Rien n'est moins sûr).

C'est un peu le problème des entreprises de ce type, avec une clientèle "semi-captive", tout leur est rapidement pardonné.

Pour les cryptos face aux banques, j'ai vu effectivement les jugements (notamment l'israëlien) et c'est encourageant. Pour l'accusation de blanchiment d'argent, la banque a quand même le moyen de se dédouaner via les signalements Tracfin en France, je suppose que l'équivalent existe ailleurs. Mais comme vous le dites, c'est un mélange de "peur de l'inconnu" et de "principe de précaution" (que les banques n'ont malheuresement pas quand il s'agit de spéculer sur le dernier produit dérivé à la mode).

Pour la crypto Facebook (si le projet devient réalité un jour), je pense que tout dépendra des modalité de la monnaie. Je ne suis pas certain que Facebook se lance dans une crypto décentralisée avec la transparence que ça implique, je verrais plutôt une monnaie digitale (peut-être basé sur une blockchain privée), donc je pense qu'ils tenteront d'en conserver le monopole sur leur plateforme.

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