La cryptomonnaie : une révolution incomprise…

Is there a chance for a crypto revolution??! (from nordin_crypto steemit)

Récemment dans une de mes communautés facebook, je menais une discussion mi-figue mi-raisin sur la désillusion actuelle de la jeune génération à propos des vertus tant louées par les modernistes, de l’éternel croissance, de l’argent, de la consommation, etc…

J’ai eu une conversation à bâtons rompus avec un des participants sur le sens de la vie actuelle, dans cette période de transition civilisationnelle, très peu ressentie par beaucoup…
Nous avons parlé de ce désir que beaucoup de jeunes ont de vouloir se passer du tiers de confiance, fondement du modernisme capitaliste et avant lui, du prémodernisme…

Je m’explique :

A l’aube du modernisme capitaliste existait cette société fondée sur les clercs, les religieux/ses, le clergé et la papauté. Cette organisation, qu’on appelle Eglise, était le tiers de confiance entre Dieu (x) et les peuples.
Il a fallu que viennent des hommes comme Luther pour faire naitre le protestantisme et rassurer beaucoup de chrétiens qu’ils pouvaient se passer du tiers de confiance qui était par défaut le prêtre. Ainsi séparation consommée, il devenait alors facile de s’adresser à Dieu sans le tiers de confiance historique (prêtre). C’était une forme de laïcité religieux où hommes puis ensuite femmes pouvaient à leur gise, parler de Dieu (x) sans passer par la certification : l’ordination épiscopale… Bien-sur, on a assisté à ce qu’on ensuite appelé, la vulgarisation de la parole divine : plus de messe dite en latin, plus d’ordination presbiterale, juste une approche de la parole divine par le peuple qui avait faim et qui voulait se nourrir à la parole sans payer une soumission à la papauté.

Nous sommes ainsi entré.e.s petit à petit dans le monde moderne par cette décentralisation de l’outil de contrôle des peuples, qui n’était pas l’argent directement, mais plutôt la foi et la dîme.
Aujourd’hui les choses semblent se répéter dans l’indifference totale de ceux qui détiennent le pouvoir :
L’univers des plateformes en 2000 à fait entrer l’humanité dans le transmodernisme, apres une très longue période de déconstruction du modernisme, qui est le postmodernisme. Cette période a pu voir le jour, notamment grâce à des hommes comme Jacques Derrida.

Aujourd’hui, nous sommes entré.e.s les deux pieds dans le transmodernisme en décentralisant la confiance et la valeur jusqu’alors chasse gardée des Etats et de cercles fermés.

La cryptomonnaie, le fer de lance

C’est la cryptomonnaie qui a donné le coup de grâce avec une premiere transaction reussie en 2009.
La crypto-sphère s’est alors développée pour laisser grandir une communauté de jeunes gens et de jeunes femmes, qui concevait la valeur et l’argent sous plusieurs formes. Alors qu’historiquement l’étalon d’or était la mesure physique de l’argent, on a en 10 ans assisté à une perte de repere.
Nulle part on aurait admis qu’un jour l’attention, la confiance et la réputation serait de la monnaie…
Et pourtant, c’est un marché de finance décentralisée qui se développe : chaque jour, un nombre incalculable de valeurs immatérielles sont transformées en « actifs intangibles ou intangibles tokens».
Ceci demeure pour le moment une incompréhension pour de nombreux politiques, car leur vision est liée pour le moment au monde qu’ils/elles connaissent, celui fini, d’actifs matériels, bien régulés.
Tandis qu’une économie alternative se developpe dans le pénombre incarnée par une jeune génération qui rêve de conquête interplanétaire, de robots et de vie virtuelle, les classes politiques de la plus part des Etats-Nations continuent de s’enfoncer dans le monde fini du modernisme, alors que leur rôle de tiers de confiance a déjà été passé à la trappe par l’algorithme.

Pour comprendre ce monde, tu parleras la langue des cryptos ou tu te tairas !

Voila la révolution silencieuse des cryptomonnaies, jusqu’alors incomprise par l’élite dirigeante qui essaie tant bien que mal de garder du nouveau vin dans de vieilles outres, symbolisées par des lois inadaptées à la nouvelle économie, qui je le répète est avant tout décentralisée !
La réalité doit être dite, même si elle fait mal : la blockchain va baisser le prix de certification… Tous les métiers dans la certification doivent se repenser au risque de se pendre une claque dans la prochaine décennie.
Le droit doit être réécrit ! La loi doit évoluer pendant qu’il est encore temps, tout en permettant une élasticité dans la création de nouvelles valeurs.

Les récentes attaques contre Libra, la cryptomonnaie de Facebook, puis les déclarations de la Chine sur les cryptomonnaies ont poussé les Etats du monde et les banques centrales à prendre en considération la nouvelle économie :
Les grandes entreprises du monde n’auront pas de peine de challenger les Etats dans les domaines dits régaliens…
De plus en plus d’individus vont sans doute émettre leur monnaie, pour symboliser leur valeur, des Etats jusqu’alors pénalisés ou sous-estimés vont se tourner vers des alternatives au dollar et redonner une valeur au travail de leur population… On va assister à un dépoussierage de la finance, il n’y a aucun doute !

Si Luther a dépoussiéré la religion en occident en son temps, en remettant aux populations le contrôle de leur foi, Satoshi Nakamoto nous a permis de rêver d’un autre monde, ou l’argent n’est pas le mot d’ordre, mais une création sociétale comme tant d’autres !