Quels sont les principes de base qui sous-tendent le fonctionnement de la blockchain.
Il existe cinq principes qui régissent le fonctionnement des chaînes de blocs :
Une base distribuée : ce qui permet à chaque utilisateur d'accéder à l'intégralité de la base de données et à son historique complet. Aucun organe ne contrôle, seul, les données ou les informations. Il est donc possible à chaque utilisateur de vérifier directement, sans intermédiaire, les dossiers de ses partenaires de transaction.
Une transmission de pair à pair : qui permet une communication directe entre pairs et non par l'intermédiaire d'un nœud central. Chaque nœud stocke et transmet l'information à tous les autres nœuds.
Transparence et anonymat : chaque transaction, et sa valeur associée, est visible par quiconque a accès au système. Chaque nœud, ou utilisateur, d'une blockchain est identifié grâce à une adresse alpha-numérique composée de plus de 30 caractères. Les utilisateurs peuvent, à leur guise, rester anonymes ou fournir la preuve de leur identité. Les transactions se font entre les adresses de la blockchain.
Irréversibilité des enregistrements : une fois la transaction inscrite dans la base de données et les comptes mis à jour, il est impossible de modifier les enregistrements car ceux-ci sont liés, via le hash, à toutes les transactions précédentes (d'où le terme de "chaîne"). Divers algorithmes et procédures sont mis en œuvre pour assurer la permanence de l'enregistrement sur la base de données, son classement chronologique et sa disponibilité pour tous les autres utilisateurs.
Logique informatique : la nature numérique du registre signifie que les transactions effectuées sur la blockchain peuvent être soumises à la logique informatique et donc être programmées. Les utilisateurs peuvent ainsi définir des algorithmes et des règles qui déclenchent automatiquement des transactions entre les nœuds du réseau.
Si nous nous arrêtions à ces principes, la blockchain ne serait pas plus "qu'une autre technologie".
La blockchain possède cependant un ingrédient quasi-magique que ni la "Big Data" ni "l'Intelligence Artificielle" n'ont. Ces deux technologies que je viens de citer sont "évolutionnaires". La blockchain, en revanche, présage une révolution sociale qui arrivera, selon moi, bien plus vite que ne le pensent Marco Iansiti et Karim Lakhani, les deux auteurs de l'article trouvé par @cheetah dans "Harvard Business Review France". Car en effet, à la différence des protocoles TCP/IP que les auteurs sus-cités (et bien d'autres encore) utilisent comme analogie, un design blockchain peut intégrer ce que les anglais appellent des "incentives" - des mécanismes de stimulation propres à la nature humaine. En effet, bien que les hash cryptographiques et le protocole de consensus jouent un rôle essentiel dans toutes les blockchain en commençant avec celle du bitcoin, ce dernier n'aurait pas connu le succès si son design n'avait pas inclut un troisième ingrédient: un mécanisme économique de "consequence capture", propre aux "sociétés qui s'auto-organisent". Il ne s'agit pas (plus) ici de technologie, mais bien de sociologie, d'économie comportementale et de "théorie des jeux" (un champ mathématique).
C'est cette combinaison unique de la technologie et de la socio-économie qui donnent son caractère unique à la blockchain.
Merci de ces précisions bien utiles 👍🏻
y'a pas de quoi ;-)
Vraiment passionnant ! Dis-moi, quand on parle de "conséquence-capture", un revenue de base universel pourrait rentrer dans cette catégorie ? C'est un concept que j'aimerais bien découvrir davantage (celui de conséquence-capture !) :)
Il y a un lien.
Récemment des chercheurs ont publié un article remarqué qui formalise des idées qui circulaient depuis un moment (je les avais formulées aussi dans des cercles privés et je suis sûr que d'autres l'avaient fait aussi).
A savoir que nous sommes en train de changer d'ère - du capitalisme vers le "datalisme" où a la place des "moyens de production" de Marx nous avons les données que chacun d'entee nous produit du matin au soir. Du point de vue des données, nous vivons dans une sorte d'esclavagisme: tout le produit de nos data est capturé par les GAFAM. Qui nous tiennent en vie (digitale) grace a leur services "gratuits".
Les auteurs notent que les GAFAM devraient nous payer pour nos données. C'est un peu ce que fait Steemit.
J'imagine une société où les biens essentiels sont tellement abondants qu'on peut les mettre a disposition gratuitement et pour le reste, une differenciation de revenu peut se faire sur la base de la créativité.
Je trouve l'idée d'un revenu universel mal ficelée et corrosive dans ses expression actuelles. Elle est mise en avant plutôt comme un signal politique tribal, clivant, que comme une vraie solution bien pensée. Mais sous une forme qui fera consensus elle pourra se faire un chemin. Paradoxalement, pour que l'idée réussisse, les politiciens qui la promeuvent doivent la laisser a leurs opposants politiques. C'est seulement là que l'idée pourra voir le jour sous une forme acceptable au plus grand nombre.