Traduction de l'article de Matthias De Aliaga https://medium.com/tokenanalyst/classifying-ethereum-users-using-blockchain-data-dd6edb867de3

Comment les utilisateurs de la chaîne Ethereum utilisent-ils leurs tokens ?

Une analyse basée sur les données des plus gros portefeuilles de la blockchain Ethereum.

La blockchain Ethereum abrite de nombreux types d'utilisateurs - La plupart sont des utilisateurs basiques. Cependant, la majorité des fonds sont répartis en différentes catégories. Parmi les plus importantes d’entre-elles, en terme de valorisation, on note :

• Les plateformes d’échanges (centralisées ou décentralisées) sur lesquelles les traders peuvent acheter et vendre des cryptomonnaies.
• Les agrégateurs d'exploitation minière qui partagent la puissance de traitement sur le réseau et se répartissent les récompenses.
• Les ICO qui hold les ETH qu’ils ont reçu suite à leur levée de fond (la team en général)
• Les baleines avec un grand solde ETH / token, souvent accusées de manipuler intentionnellement le marché.

Les fonds d’une même personne sont souvent répartis sur de nombreux portefeuilles Ethereum. Très souvent, les particuliers rendent intentionnellement leurs biens plus difficiles à suivre. Cependant, nous pouvons toujours analyser les fonds des adresses avec les soldes les plus importants et passer en revue leur activité de transaction sur la chaîne.

Pourquoi est-ce intéressant?

Les situations pour lesquelles le suivi de l’activité de ces comptes est intéressant sont nombreuses :

• Un investisseur à la recherche de signaux pour prédire les mouvements de prix.
• Une agence gouvernementale cherchant à contrôler les activités suspectes de blockchain.
• Un chercheur intéressé à mieux comprendre ce qui se passe sur la blockchain.

Heureusement, il existe pléthore d'informations permettant de retracer l’activité des comptes Ethereum.

La répartition des Ether en fonction des possesseurs marque une vraie disparité qui s'apparente de près à celle des monnaies fiduciaires.

Le graphique ci-dessus est mis à l'échelle log. La première section représente donc les dix premières adresses ordonnée par solde ETH, puis les adresses de 11 à 100 et ainsi de suite jusqu'à la 35 millionième adresse.

En d'autres mots ...

Les 10 000 premières adresses possèdent 83,3% du total Ether!

Mieux, les 10 premières adresses détiennent 11,4% des titres d'Ether. Cette concentration d'Ether au sein d’un petit groupe rend le suivi des comptes les plus riches en titres encore plus précieux.

L'anonymat dans la blockchain d'Ethereum rend difficile le suivi des grands détenteurs - cependant, la blockchain est heureusement transparente et chaque mouvement est traçable. A l'heure où nous écrivons, il y a 5,7 millions de blocs dans le réseau Ethereum - chacun d'entre eux contient des données de transaction utiles pour classer les adresses parmi les différents groupes potentiels décrits dans l'introduction (exchanges, équipes..).

Visualisation des données sur la chaîne

En traçant les données blockchain de chacune des 10 000 premières adresses, nous pouvons observer si des modèles émergent. La quantité de données de chaque adresse est impossible à intégrer de manière cohérente dans un graphique. Commençons par quatre variables importantes : les transactions envoyées et reçues (axes latéraux), le solde du compte courant (axe vertical) et les différents tokens détenus(intensité des couleurs). Ces variables représentent l'activité et les avoirs d'un compte - sans doute ses valeurs les plus importantes.

Ces données soulignent le fait qu'il existe des groupes d'acteurs très divers parmi les plus gros détenteurs d'Ether. Les plus gros holdeurs ne font que peu de transactions et vice-versa. On observe également que la majeure partie des plus gros détenteurs d’Ether (avec des balances allant jusqu'à 1.5mil Ether!) sont relativement peu actifs. Les adresses contenant un grand nombre de tokens uniques semblent également recevoir beaucoup plus de transactions qu'elles n'en envoient.

En utilisant un jeu de données d'adresses étiquetées, nous pouvons examiner si le comportement de ces groupes diffère - cette fois-ci en regardant seulement les transactions reçues, les transactions envoyées et l'équilibre (la couleur devenant le type d'adresse).

L'ensemble de données étiqueté est restreint aux échanges, aux pools d'exploitation minière et aux portefeuilles de jetons. Nous allons donc nous concentrer sur ces catégories pour le moment.

Il existe des distinctions claires entre chaque groupe d'utilisateurs.

Les pools de mineurs envoient de nombreuses transactions, les portefeuilles des teams des ICO ont des soldes de jetons élevés et les exchanges envoient et reçoivent de nombreuses transactions.

Le fait que ces trois types de comptes soient si différents les uns des autres est impressionnant, bien que logique. Les pools recevront des récompenses et enverront des transactions aux mineurs; les teams conserveront leur financement; les particuliers utiliseront les éxchanges pour envoyer et recevoir des éther et des tokens.

Cependant, ce ne sont pas les seules données disponibles sur la chaîne. Une autre variable que nous pouvons analyser est le nombre de tokens uniques qui est stockée sur chaque adresse. Par exemple, détenir 50 MANA et 30 EOS compterait toujours comme deux tokens uniques. Un autre aspect intéressant est la différenciation entre les adresses de smart contracts et les comptes appartenant à des tiers. Les smart contracts sont un type d'adresse à part et exclut la plupart des utilisateurs normaux. Ils peuvent donc aider à catégoriser le rôle d'une adresse. Les avoirs uniques de tokens pourraient également nous donner un aperçu des adresses, car certaines entités, par exemple les investisseurs, pourraient être plus intéressées par le fait de détenir de nombreux types de jetons.

Le graphique ci-dessus résume ce que nous venons d’exposer :

• Les tokens team sont principalement des smarts contracts. Les pools miniers sont tous des comptes appartenant à des tiers.
• Les adresses d'exchange ont souvent plus de 100 jetons différents, tandis que les autres non.
• Les exchanges peuvent être des adresses ou des smarts contracts - un indicateur qui nous dit s'il s'agit d'exchanges décentralisés (par exemple CryptoCurve) ou non (par exemple Binance). Cette relation peut sembler évidente, mais elle nous permet de catégoriser davantage les différents types d'adresses.

Les profiles d'utilisateurs sur la blockchain

Nous pouvons résumer ces résultats en profils – à partir d’une combinaison de données issues de la blockchain qui nous permettent d'identifier plus facilement les adresses non étiquetées. Ces modèles sont représentés sur les diagrammes ci-dessous.

Futures pistes à explorer

Avec un ensemble de données totalisant 77 types d’étiquettes d’adresses, nous avons pu cartographier certains des groupes d'adresses Ethereum les plus importants. Cela souligne le besoin de données plus étiquetées, car cela permettra de mieux catégoriser les différents types d'entités.

L’exploitation future de ce type de données est infinie. Par exemple, les comptes de traders actifs peuvent être mieux suivis en examinant les interactions avec l'adresse d'échange. Aussi, l'activité des early investissors peut être observée en constatant une accumulation dans leur portefeuille.

Les données utilisées pour ce post proviennent de tokenanalyst.io et etherscan.io
TokenAnalyst analyse et classe chaque transaction sur la blockchaine Ethereum dans le but d'obtenir des informations et d’évaluer les cryptomonnaies.

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