Parasitologie 3#: Découvrez la maladie parasitaire la plus grave du monde...
Bonsoir les amis dans un nouvel épisode de ma série éducative sur la parasitologie humaine, si vous voulez lire les chapitres précédents, visitez Chap1 / Chap2. Aujourd'hui on va parler sur non seulement la plus grave des maladies parasitaires mais aussi la plus fréquente, le paludisme AKA la malaria.
Avant de commencer, il faut savoir que cette maladie a tué des millions des individus à travers l'histoire de l'humanité et malgré tous les efforts de lutte fournis par les autorités, elle reste très fréquente surtout dans les pays défavorisés avec les moyens sanitaires médiocres.
En 2015, l'organisation mondiale de la santé a estimé à peu près 212 millions de cas de paludisme dans le monde, un chiffre monstrueux ! Comment elle peut se manifester chez l'homme ? Pourquoi cette maladie est si fréquente ? Quels sont les différents éléments de sa gravité ? Plusieurs questions posées qui nécessitent plusieurs réponses...
Quel est l'agent parasitaire causal ?
Tous les agents responsables de l'apparition de la malaria appartiennent au genre Plasmodium, je vous rappelle que chaque être vivant étudié en médecine est désigné par deux attributions, son genre et sa famille. Dans le genre plasmodium on a pu trouver plusieurs familles, Plasmodium Falciparum étant le plus fréquent et le plus grave parce qu'il subit fréquemment des mutations et par conséquent une résistance aux antipaludéens (médicaments antimalariques), D'autres familles comme le plasmodium Vivax et le Plasmodium Ovale se rencontrent rarement en Afrique centrale.
Nous allons nous concentrer essentiellement sur le plasmodium Falciparum, il se trouve partout dans le monde et cause des épidémies remarquables. C'est un être unicellulaire qui appartient à la classe des sporozoaires et qui vit dans les hématies (Globules rouges).
Regardez bien cette image microscopique qui montre la présence des corps étrangers sous forme des bagues avec un centre dense excentré et un halo clair dans les corps des globules rouges, ces sont des parasites genres plasmodium
La perturbation du fonctionnement normal des hématies fait toute la gravité de la maladie comme ces sont les fournisseurs uniques d'oxygène aux différents organes, on va voir ensemble la répercussion de cette maladie sur la santé plus tard.
Quel est le cycle naturel Du Plasmodium Falciparum ?
Comme tout parasite, il a un cycle naturel typique de reproduction allant d'un vecteur vers un hôte qui est dans ce cas les globules rouges de l'homme. L'histoire commence par une piqûre d'un moustique genre anophèle, seule la femelle est hématophage et se nourrit du sang. Les anophèles sont très répandus les régions tropicales et subtropicales, leur multiplication contient une phase aquatique qui nécessite la présence de l'eau stagnante pour une bonne maturation des larves, c'est pourquoi les autorités essayent d'éviter toute stagnation aquatique comme un moyen de lutte contre l'émergence de la malaria.
L'ingestion du sang riche en parasites d'une personne malade par les anophèles libère des gamètes mâles et femelles qui commencent à se procréer selon une reproduction sexuée normale dans leurs intestins et donnent des oeufs. Ces derniers sont mobiles et se fixent sur une membrane basale pour donner ce qu'on appelle les oocytes. Après un certain temps spécifique pour chaque famille de plasmodium, les oeufs s'éclatent et donnent des parasites mobiles appelés les sporozoïtes qui gagnent les glandes salivaires des moustiques et favorisent la propagation de la maladie.
Lors d'un autre repas sanguin, les sporozoïtes entrent le système d'un homme sain victime et commencent à se multiplier rapidement dans son courant sanguin. ils finissent par atteindre le foie où ils continuent encore leur cycle dans les cellules hépatiques, cette phase est appelée schizogonie. Après une surcharge importante en schizontes, les cellules hépatiques s'éclatent et donnent naissance aux mérozoïtes qui ont besoin de se nourrir d'une protéine structurale/fonctionnelle appelée hémoglobine qui se trouve dans les hématies et qui sert comme transporteur principal de l'oxygène. Au fur et à mesure où ils continuent à se nourrir, les mérozoïtes se multiplient rapidement jusqu'à la destruction des globules rouges et donnent naissance à un phénomène périodique qui se passe selon la durée de vie de chaque famille de parasites. Parmi eux, certains deviennent des gamètes mâles ou bien femelles et le cycle recommencera encore une fois.
Quelles peuvent être les manifestations de la malaria ?
Le premier signe franc à voir est une fièvre élevée, lorsqu'un organisme inconnu envahit le corps humain, notre système immunitaire essaye de l'éliminer rapidement. Il s'agit d'une sécrétion des substances vasoactives et pyrogènes qui facilitent cette tâche par recrutement des cellules spéciales mais dans la majorité des cas la rémission spontanée est impossible et la personne aura besoin d'un traitement médicamenteux urgent. Dans les régions défavorisées, le manque sévère des moyens de traitement rend cette maladie extrêmement mortelle. Parfois, un tableau fébrile plus grave est présent, il associe une fièvre, des sueurs et des frissons et signe la présence du parasite dans le courant sanguin.
L'évolution naturelle de la fièvre est irrégulière/périodique selon le type du parasite et marque l'éclatement des globules rouges suivis d'un temps de confort transitoire, voici un schéma illustratif
Notez l'évolution périodique de la fièvre chaque trois jours (tertiaire) pour le plasmodium Falciparum alors qu'elle est quaternaire pour le plasmodium Malariae
Les autres symptômes fréquents à attendre sont les céphalées, les myalgies (douleurs musculaires), les difficultés respiratoires et la malaise générale mais rien n'est spécifique de la maladie.
Dans les formes graves la malaria devient très fatale surtout s'il s'agit d'un individu taré, âgé, très jeune ou n'importe quel individu qui se trouve dans un cas de stress physiologique à voir une maladie, un traitement immunosuppresseur, une grossesse etc. Dans ces cas, les symptômes sont plus agressifs et touchent surtout le système nerveux central (convulsion, obnubilation, coma). l'organisation mondiale de la santé a élaboré un tableau qui contient les éléments de gravité de la maladie pour aider les personnels de santé à suspecter les formes graves.
Comment peut on confirmer et traiter le paludisme ?
Généralement, on suspecte la survenue de la malaria chez tout individu ayant séjourné dans un pays impaludé surtout les zones tropicales et qui présente des symptômes typiques de la maladie. Cette fois-ci on réalise un test appelé la goutte épaisse, son principe est simple, il suffit de voir une goutte du sang de patient sur un microscope ordinaire et avec les colorations spécifiques on peut révéler la présence des parasites à l'intérieur des globules rouges.
Après la confirmation, le malade reçoit un médicament antipaludéen adéquat, chaque région a un niveau de résistance propre à elle donc on doit choisir bien le type de traitement pour éviter tout échec possible.
L'antipaludéen avec le meilleur rapport efficacité/coût est la chloroquine, malheureusement son usage fréquent a diminué considérablement ses effets. Si vous voulez voir en détail les différents types des médicaments antipaludéens ainsi que leurs mécanismes d'action, visitez ce lien...
Y a-t-il des moyens de prévention efficaces ?
Bien sûr ! la prémière ligne de défense est de lutter contre les piqûres des insectes, les anophèles sont actifs pendant la nuit donc il vaut mieux sortir le jour et rester chez soi le reste de la journée. Si vous décidez de sortir quand même, portez des vêtements longs qui couvrent les parties visibles de votre corps et mettez des crèmes répulsives. En plus, si vous choisissez un hôtel, évitez les zones où se trouve l'eau stagnante à tout prix.
La seconde ligne de défense est la chimioprophylaxie obligatoire avant tout séjour dans un pays impaludé.
Contrairement aux vaccins, elle ne permet pas de procurer une immunité longue mais juste suffisante pendant le voyage. Elle consiste juste à administrer des médicaments antipaludéens qui serait comme une barrière contre une infestation possible, elle n'est pas parfaite mais très efficace dans la majorité des cas.
Conclusion:
La malaria est la maladie parasitaire la plus fréquente et la plus grave depuis des décennies, on a réussi à limiter beaucoup son extension mais elle continue à tuer beaucoup des individus chaque année surtout dans les régions tropicales. Une simple conscience associée à de petites mesures est nécessaire pour lutter un peu plus contre cette pathologie monstrueuse qui marque son nom en gras dans l'histoire de l'humanité.
Merci beaucoup pour votre temps et je vous souhaite une belle journée :)
Pour aller plus loin:
Fichier PDF, S.Mahy département d'infectiologie CHU de Dijon
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