La Toxicomanie: les stupéfiants les plus consommés.. (Part 3)steemCreated with Sketch.

in #francostem5 years ago (edited)

Salut tout le monde @fancybrothers est de retour !

Bienvenue dans la troisième partie de cette série sur les stupéfiants et ses effets biologiques à l'intérieur du corps humain, j'étais très occupé les dernières semaines donc je n'ai pas eu de chance pour la résumer. Si vous avez raté les deux premières parties voici des liens correspondents:

La Toxicomanie: les stupéfiants les plus consommés.. (Part 1)

La Toxicomanie: les stupéfiants les plus consommés.. (Part 2)

Après avoir eu une belle idée sur les principales drogues stimulantes et inhibitrices, aujourd'hui on va voir le dernier type des drogues, les drogues déréglantes du système nerveux central. Contrairement aux deux premiers type, ces drogues induisent une perturbation globale de l'état d'esprit, le psychisme et les facultés cognitives de l'individu, on peut voir même une association entre les effets stimulants et inhibiteurs. Elles sont généralement responsables des hallucinations et des troubles psychédéliques (On va définir ce terme par la suite). Les deux stupéfiants les plus célèbres dans le monde sont le cannabis en premier lieu et le LSD, bien sûr il en existe d'autres mais on va juste se limiter à ces drogues. 

Le Cannabis:

Introduction:

Connu aussi sous plusieurs noms, marijuana, weed, pot, kif, haschich etc. Tout dépend de la culture et la forme galénique consommée, de toute façon, le cannabis reste statistiquement le stupéfiant le plus répandu à la surface du globe. Il est dérivé d'une plante appelée "Cannabis Sativa" (avec plusieurs sous-types), ses feuilles, ses résines et sa tige contiennent des substances psychotropes actives appelées, les cannabinoïdes dont le plus important est le tétrahydrocannabinol (THC). Dans l'histoire, le cannabis était toujours présent, il est connu depuis plus de trois mille années chez les assyriens mais aussi en Égypte antique comme un moyen efficace d'euphorie et partout dans le monde (Amérique latine, Europe, asie...). Les Chinois et les Indiens connaissaient eux-mêmes les vertus de cette plante et ses effets hallucinogènes et ils l'ont utilisé pour des fins thérapeutiques. Actuellement le Maroc est désormais le pays le plus producteur du cannabis dans le monde,  ne va pas entrer dans l'histoire de sa légalisation car chaque région du monde est unique et plusieurs événements historiques sont encore mal connues.

Fabrication et consommation:

Il y a plusieurs préparations de cannabis, le but est d'avoir des drogues avec des teneurs différents en THC, allant de la moins concentrée (Marijuana à peu près 6 % de THC) vers la plus concentrée (Huile de cannabis à peu près 60 % de THC). Généralement, tous les constituants de la plante vont être asséchés et ensuite traités séparément pour obtenir la forme recherchée. L'huile de cannabis par exemple est obtenue par une solubilisation des résines de plantes dans des solvants spécifiques. Quant au mode de consommation, la combustion libère des quantités très importantes de THC comparée aux autres modes d'emploi, c'est pourquoi que le cannabis est généralement fumé par des pipes à eau ou bien roulé dans des papiers à cigarettes. Je me souviens d'un très bel article "steemstem" qui a traité le mode de consommation de cannabis, l'auteur a bien expliqué pourquoi il vaut mieux manger du cannabis que de le fumer, c'est un article en anglais donc si vous connaissez la langue je vous conseille de le lire ! (lien)

Effets psychotropes:

Le THC est une molécule liposoluble, c'est-à-dire, elle est soluble dans les lipides et ne se mélange pas bien avec l'eau. Après une consommation du cannabis, les molécules de THC se trouvent dans les alvéoles pulmonaires et diffusent à travers la membrane alvéolo-capillaire vers le sang où ils vont être liés aux protéines sériques (qui servent comme un mode de transport). Ils atteignent le cerveau et surpassent les couches phospholipidiques des cellules grâce à leur liposolubilité. Elles vont occuper des récepteurs spécifiques appelés les récepteurs cannabis, naturellement plusieurs substances occupent ses sites (les endo-cannabinoïdes), on appelle toutes ces molécules endogènes/ exogènes les cannabinoïdes. Ces récepteurs se trouvent partout dans le cerveau, le couple récepteur/cannabinoïde est responsable de la régulation des neurotransmetteurs et par conséquent de plusieurs fonctions cérébrales (régulation de la mémoire, fonctions motrices, les émotions etc.) Physiologiquement, la concentration normale d'endo-cannabinoïdes est très faible, un apport exogène du THC perturbe sévèrement cet équilibre et favorise les phénomènes hallucinatoires.

Les phénomènes ressentis après fumer le cannabis entrent dans un tableau typique qu'on appelle en anglais Getting High. Comme son nom l'indique, il s'agit d'une sensation générale de bien-être et d'euphorie mais ces phénomènes sont également dose-dépendants.

Pour les doses faibles, j'aime utiliser le terme "Ivresse cannabique", le temps paraît s'allonger pour le toxicomane, il ressenti des sensations sédatives et stimulantes au même temps avec une modification significative de tous ses sens et finalement il devient heureux, calme et très satisfait par son comportement.

Pour les doses élevées, les hallucinations commencent, la personne peut expérimenter des troubles psychédéliques, ces sont des troubles caractérisés par des rêves diurnes. C'est un stage difficile à atteindre mais d'après les dires des toxicomanes, c'est une très belle expérience à vivre. 

Effets à long terme:

Je ne suis pas un fan de stupéfiants et je n'encouragerai jamais les gens à se droguer mais si je conseille quelqu'un de consommer seulement un seul type de drogue, ça serait sans doute le cannabis et je vais m'expliquer. De point de vue toxicité, le cannabis est la drogue la moins toxique et cause très peu d'effets indésirables en comparaison avec l'alcool par exemple qui pourrait conduire à la cirrhose et l'insuffisance hépatique. En outre, la dépendance psychique/physique au cannabis est quasiment nulle, en excluant quelques exceptions,  je ne connais aucune personne qui s'est suicidé suite à une consommation excessive de cannabis contrairement à l'héroïne, la morphine et la cocaïne qui tuent des milliers de gens chaque année. Finalement, je ne suis pas un expert en la matière, mais plusieurs recherches discutaient les effets antitumoraux du THC (par induction de l'apoptose de cellules cancéreuses), les effets antidépressifs, les effets antalgiques dans les maladies chroniques et une liste non exhaustive sur les bénéfices du cannabis, vous pouvez trouver vous-même plusieurs recherches sur le net.

Mais le cannabis n'est pas aussi inoffensif, les problèmes sociaux sont très nombreux chez les consommateurs du cannabis et beaucoup d'entre eux ont détruit leur vie. De point de vue médical, le cannabis peut causer une décompensation psychotique chez certaines personnes prédisposées génétiquement à la psychose, il s'agit d'une maladie psychiatrique ou la personne aperçoit des images, des sons et des scènes qui n'existent pas (parler à un mort, voir des créatures imaginaires etc..). De point de vue chimique, la structure du THC possède des similarités avec les alcaloïdes (Morphine et ses dérivés), c'est pourquoi qu'il y a une tendance accrue à consommer la morphine (ou bien l'héroïne) avec le cannabis, d'où l'exagération des risques de dépendance et de surdosage. L'autre complication fréquente est le syndrome amotivationnel où la personne n'aurait pas la moindre motivation pour faire les plus simples activités quotidiennes, préfère consommer et rester dans sa chambre tous les jours et par conséquent elle finirait par s'isoler de son environnement.

Le LSD:

Introduction:


Ergot du seigle (Source: Wikimedia)

Un autre type de drogue hallucinogène connue est le LSD (abréviation pour "diéthylamide de l'acide lysergique"). Il est dérivé d'un champignon connu sous le nom "ergot du seigle" qui contient plusieurs alcaloïdes y inclus l'acide lysergique. Depuis l'Antiquité, les gens connaissaient les effets psychédéliques et hallucinatoires de l'ergot du seigle, d'ailleurs, l'ingestion excessive des seigles contenant des ergots pourrait conduire à une intoxication typique qu'on appelle, "L'ergotisme. Elle associe des hallucinations sévères, des convulsions et dans sa forme grave une nécrose gangréneuse des membres. 

Le LSD a été découvert accidentellement en 1938 par deux chimistes suisses Arthur Stoll et Albert Hofmann lors de leurs travaux sur les propriétés utéro-constrictives des alcaloïdes contenues dans l'ergot du seigle (Utilisés surtout par les sages-femmes pour accélérer l'accouchement). Quelques années après, les effets hallucinogènes sont bel et bien établis et la lutte mondiale contre le LSD commençait. Le LSD  une drogue solide très puissante, quelques microgrammes suffisent pour déclencher des hallucinations chez un adulte mâle en bonne santé.

L'expérience du LSD:

Le LSD perturbe le fonctionnement de plusieurs neurotransmetteurs et surtout la sérotonine, la liaison avec ses récepteurs est permanente et prend beaucoup de temps pour disparaître expliquant l'effet prolongé de la drogue. Le toxicomane expérience des hallucinations visuelles et auditives et perd la notion du temps qui paraît plus allongée mais cette expérience varie selon l'individu et la dose consommée, on parle de voyage du LSD. En plus, il y a le phénomène de déformation des objets, pour avoir une idée approximative sur quoi il s'agit, veuillez regarder cette courte vidéo...

D'une façon générale, le LSD est considéré comme une drogue partiellement inoffensive, il n'y a pas de dépendance, pas d'accoutumance, pas des effets indésirables sérieux et peu de troubles psychiques après la consommation. D'ailleurs, quelques thérapies utilisent le LSD dans le traitement des troubles dépressifs sévères avec tendance suicidaire, en plus le LSD semble augmenter l'estime de soi, la confiance et diminue considérablement le stress.

Par contre, le caractère prolongé de la consommation du LSD peut causer des problèmes à long terme, le toxicomane a tendance à avoir des voyages qui persistent pendant des jours voire des semaines et parfois permanente ! Les accès psychédéliques peuvent donner aussi des périodes d'angoisse extrême, de peur ou la personne craint d'entrer dans la folie permanente à cause des sensations éprouvées. 

Bon, Voila ! l'article est terminé pour aujourd'hui ! J'espère que vous avez appris quelque chose !

À la prochaine et bonne journée :)

Liens wikipedia:

Le cannabis

THC

Les cannabinoïdes

Drogue psychédélique

LSD

Ergot du seigle

Pour aller plus loin:

Histoire du cannabis par Didier Pol, lien

Histoire du LSD par Didier Pol, lien

Les présentations du cannabis et leurs modes de consommation, lien

LES NEUROTRANSMETTEURS AFFECTÉS PAR LES DROG(UES, lien

Article en anglais: How does marijuana affect the brain? lien

Description et effets du LSD par Claire Konig, lien

Video en anglais très intéressante sur le LSD par AsapSCIENCE, lien

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Comme les autres articles de la série, ton texte est vraiment très intéressant. J'ai particulièrement apprécié l'expérience de la petite vidéo!!! ;)

Toutefois, je ne suis pas sûre d'être d'accord avec certains de tes propos, même si, d'un point de vue strictement médical, il n'y a là, rien de faux. Par exemple, quand tu parles du risque suicidaire lié à la consommation de cannabis... je suppose que tu veux dire qu'il est très faible en cas d'arrêt brusque de consommation ?

De mon point de vue, étant donné le nombre de décompensation psychotique que le cannabis peut entrainer, il me semble au contraire que c'est un risque à ne pas sous-estimer. Il est clair que le consommateur régulier est en quelque sorte trop "mou" pour se suicider de façon "active", mais la combinaison fréquente avec d'autres drogues et/ou les états dépressifs lié à sa consommation ne sont pas négligeables...

Même si ces démonstrations sont moins spectaculaire que dans le cas d'un sevrage aux opioïdes, (j'en ai vu qui se sont défenestré, par exemple), le risque suicidaire est, selon moi, tout aussi présent et le personnel médical doit y accorder autant de surveillance.

Par contre, il est aussi vrai qu'on a découvert qu'une faible consommation pouvait apporter des effets bénéfiques, notamment au niveau du soulagement des douleurs chroniques...

Le cannabis a d'ailleurs récemment été légalisé au Canada... je suis bien curieuse de voir le résultat d'ici quelques années!

Encore merci pour ce bel article de qualité!

Salut @lamouthe et merci pour ce comentaire !

Par exemple, quand tu parles du risque suicidaire lié à la consommation de cannabis... je suppose que tu veux dire qu'il est très faible en cas d'arrêt brusque de consommation ?
Oui c'est ça, un exemple type pour comprendre mon point de vue est l'incapacité à consommer certaines drogues dures comme le coca généralement par insuffisance de pouvoir d'achat qui peut conduire vers le suicide, ce phénomène est très rare en cas de consommation unique du cannabis (prix abordable, faible dépendance).
De mon point de vue, étant donné le nombre de décompensation psychotique que le cannabis peut entrainer, il me semble au contraire que c'est un risque à ne pas sous-estimer. Il est clair que le consommateur régulier est en quelque sorte trop "mou" pour se suicider de façon "active", mais la combinaison fréquente avec d'autres drogues et/ou les états dépressifs lié à sa consommation ne sont pas négligeables.
C'est l'association qui est la plus grave, la décompensation psychotique implique la préscence d'un terrain favorable donc elle serait moins fréquente.

Très bonne description des effets provoqués par ces différentes substances ! Bon article ! Upvoté à 100% !

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Très bon article. Mais tu as oublié Internet dans la liste... ^^

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