La Chasse-Galerie, un pacte avec le Diable – fin
La Chasse-Galerie est une légende typiquement québécoise et est indissociable des camps de bûcherons, très nombreux au Québec à une certaine époque.
La Chasse-Galerie
Image Credits: Historiatv.com
Suite et Fin
Le pacte avec le diable incluait beaucoup de conditions; les gars
- ne doivent pas jurer ou blasphémer tout le long du voyage
- ne doivent pas se saouler durant le voyage
- ne doivent pas dans leur course folle toucher aux clochers d’église
- ne doivent rien révéler du pacte
- ne doivent point dire comment ils ont voyagé
- etc, etc,………..
La soirée
Nos gais lurons arrivèrent donc à destination; le canot se posa doucement à l’orée du bois et les gars allèrent au village à pied. Ils ne trouvèrent point leurs blondes; le village était désert. Une fille engagée, restée au village, leur dit que tout le monde était chez Batisette Augé à la Petite-Misère pour le rigodon du Jour de l’An. Les gars retournèrent donc au sous-bois et reprirent le canot.
Baptiste s’écria :
Fais-nous voyager par-dessus les montagnes !
Acabris! Acabras! Acabram!
Source : www.dark-stories.com/
Les voilà repartis et en deux coups d’aviron, ils arrivèrent chez Batisette; la maison était toute illuminée et pleine de monde.
Avant d’entrer, Baptiste fait une mise en garde à ses compagnons :
Les amis, attention à vos paroles. Dansons le rigodon….mais pas un verre de Jamaique (rhum) ou de bière, vous m’entendez ? Et au premier signe, suivez-moi tous car il nous faudra repartir sans éveiller l’attention.
Source : www.dark-stories.com/
Image Credits: Charles Vinh
Les gars s’amusaient comme des lurons et pendant plus de deux heures une danse n’attendait pas l’autre. Un des compagnons remarqua que Baptiste s’envoyait des verres de whisky blanc derrière le gosier mais le laissa faire tellement il était occupé à danser. Quand les quatre heures sonnèrent, il fallut partir pour être au camp avant six heures du matin; les uns après les autres, nous sortîmes sans éveiller l’attention.
Une fois dehors, les gars constatent que Baptiste est saoul et tient à peine debout; Ils n’étaient pas rassurés étant donné que Baptiste tenait le gouvernail.
Le retour au camp
Baptiste s’écria :
Fais-nous voyager par-dessus les montagnes !
Acabris! Acabras! Acabram!
Le canot filait à vive allure et faisait toute sorte de zigzags dans le ciel; le voyage fût très mouvementé. À plusieurs reprises, le canot frôla des clochers; Baptiste, au gouvernail, était complètement perdu et il s’endormait; il fallait sans cesse lui donner la direction à prendre.
Rendus à quelques lieues du camp, sans qu’on sache pourquoi, Baptiste se leva et debout dans le canot se mit à sacrer, gesticuler et menacer tous ses compagnons avec son aviron. Il ne contrôlait plus le canot et tout d’un coup le canot heurta la tête d’un gros pin. Nous fûmes tous projetés dans l’arbre et après avoir dégringolé de branche et branche, nous nous retrouvâmes dans la neige.
Des bûcherons nous transportèrent au camp. Personne n’était blessé sérieusement mais nous avions tous des écorchures aux mains et au visage. Le principal c’est que le diable ne nous avait pas tous emportés et que nous étions tous sains et saufs.
Source : www.dark-stories.com/
Les péripéties et la fin de l'histoire varient suivant les versions. En général, les hommes parviennent à conserver leur âme.
Source : Wikipedia.org
Image credits: catherine-ousselin.org
Origines de la légende
La Version poitevine
Un certain seigneur du nom de Gallery aurait commis un sacrilège au cours d'une chasse. Selon certaines versions, il aurait chassé un dimanche pendant l'office. Selon d'autres, il aurait pris en chasse un cerf jusque dans une grotte habitée par un saint ermite. Celui-ci lui aurait défendu de toucher à l'animal, sous peine de malédiction éternelle. Gallery, n'en faisant qu'à sa tête, aurait tué sa proie, et récolté son châtiment.........
Source : Wikipedia.org
Version québécoise: le voyage magique en canot
La version canadienne semble avoir subi l’influence poitevine et l’influence amérindienne; une légende autochtone fait référence à un canot magique qui voyage dans les airs. Tout au cours des décennies, différentes versions de la légende ont circulé dans la culture populaire. La version que le grand public a retenu est celle publiée en 1891 par Honoré Beaugrand dans un recueil intitulé « La Chasse-galerie: légendes canadiennes »
La Chasse-Galerie
Au Québec, cette légende est très populaire et largement répandue. Le nom a été utilisé à toutes les sauces; les bars, restaurants, bières, rues, chansons, films, timbre poste, tableaux, etc ont tout à tour tiré partie de ce nom très évocateur. La légende a été traduite en anglais et adaptée au théâtre. Pour ce qui est des représentations, on ne les compte plus tellement elles sont nombreuses.
Image credits; Historiatv.com - Tableau de Henri Julien
Références :
http://www.dark-stories.com/la_chasse_galerie.htm
https://fr.wikipedia.org/wiki/Chasse-galerie
http://www.historiatv.com/blogue/la-petite-histoire-de-la-chasse-galerie