Le problème avec l'industrie du disque et la musique moderne !

Quand on parle de qualité sonore et acoustique d'un format ou d'un matériel bien précis, il faut prendre en compte le fait que l'oreille humaine est un organe complexe, à la conception subtile et différente chez n'importe quel individu. Au delà de cette notion biologique, le ressenti d'une fréquence ou d'un son émanant d'un dispositif sonore sera sensiblement différent suivant l'appréciation de l'auditeur. En effet, suivant la sensibilité et le gout de tout à chacun, nous serons plus ou moins apte à ressentir une vibration, une tonalité ou bien encore une gamme de nuance qui nous ferons vibrer plus que d'autres. Certaines personnes apprécierons la clarté d'une composition, alors que d'autres opterons pour le dynamisme percutant de quelques instruments trié sur le vif. Depuis plusieurs décennies, l'industrie du disque a usé et abusé de techniques en lien direct avec la technologie émergente, dans le but de créer une uniformisation cacophonique qui n'est pas forcément du gout des mélomanes en herbes...

Vous plaire à tout prix !

Comme mentionné un peu plus haut, non seulement nous disposons d'un organe intime restituant la pression sonore de manière différente, suivant la personne, mais aussi d'un esprit qui a élaboré un choix plus que prononcé sur un type de sonorité, au fur et à mesure de divers expériences réalisé à l'exposition de divers genres musicales. Je ne parlerais pas ici de la complexité harmonique d'un morceau ou du timbre associé à une oeuvre. Il n'est clairement pas question de remettre en question les goûts de chacun, selon son affect à un genre bien particulier. Toutefois, la diversité rythmique à une tendance à s'amenuiser au fil des productions qu'imposent les grandes majors auprès du public. Cette redondance caractérisé par les multiples hits, diffusés massivement sur les ondes depuis le début des années 2000, possède un nom fort approprié : Le Millennial whoop.

Découvert et désigné en tant que tel par le musicien Patrick Metzger, ce procédé élaboré par les technocrates de la musique a pour principe de conforter l'auditeur dans son choix avec l'usage de la familiarité. Comme nous le savons, notre cerveau aime par dessus cette notion qui se rattache aux choses ordonnées. Le Millennial Whoop est donc une stimulation prédictible qui ne demande aucun effort à un quelconque sujet pour apprécier un morceau. Ici point de complexité ni de phases inattendus, le tout tristement prémâché et rattaché au sein de notre subconscient...Il n'y a qu'à écouter une compilation de morceaux, tristement célèbre pour leurs utilisations de ce stimulie, pour ce rendre compte de la supercherie. Clairement, votre choix ne se portera pas sur la richesse musicale d'un titre mais plutôt sur une habitude réconfortante !

La pauvreté sonore au détriment d'une pression acoustique supérieur !

Une tendance observé depuis plusieurs années est de jouer sur la dynamique de la fréquence, en augmentant la compression ainsi que le gain des instruments sur toute la plage de l'oeuvre. Cette augmentation significative du volume dans la plupart des œuvres populaires à pour conséquence de restituer un son plus percutant et catchy. Seulement, cette méthode de mixage qui se banalise à outrance, fausse entièrement le timbre musical des instruments utilisé et cache un problème qui est celui du faible nombre de pistes produites par une oeuvre musicale. Alors qu'autrefois il fallait toute une batterie de musiciens afin de reproduire cet effet, les ingénieurs du son ne se contente plus que d'augmenter la pression acoustique à la limite de la saturation !

J'imagine de la, l'aversion que Steve Albini doit porter à cette hérésie, prônant un travail plus qu'artisanal sur le mixage sonore pour en capter toute les subtilités. Car cet impression de volume massif dégrade massivement la qualité de l'harmonie et produit une acoustique uniforme sans originalité intrinsèque. Une basse ne sonnera pas comme une véritable basse joué en live, mais comme une ligne stéréo surboosté, totalement irréalisable autrement. Cela ne rend clairement pas hommage à la prestation qu'un musicien pourra effectuer. Bien entendu, nous pouvons mettre cette méthode sur le compte du plébiscite international du MP3 et de sa plage de fréquence réduite, puisque l'augmentation du gain permet de compenser la perte de certaines fréquences. Toutefois, il serait un tord de pénaliser les amateurs de musique qui écoutent leurs disques sur des supports encore noble, tels que le vinyl ou bien le CD...

Rendre la musique plus universel qu'elle ne l'est ?

Il est loin le temps ou l'élaboration d'un single ou d'un album était tout un art et mobilisait des artistes qui passaient alors en arrière plan afin de délivrer une expérience sonore riche et complexe. L'argent à bien évidemment fait parti de manière omniprésente au sein de ce secteur depuis ces débuts. Mais cela n'excuse pas tout ! La diversité ainsi que l'originalité disparaît au profit de techniques marketing qui se fichent éperdument de l'aspect artistique. Ceux la nous prennent plus que pour des vaches à lait, conditionné à écouter la même rengaine à longueur de journées.

Non, il ne s'agit pas d'un complot (les théoriciens, je vous vois venir de la !) mais bien de manœuvres d'incitations et de standardisations, sur le dos d'un art existant depuis le fond des ages La singularité de la musique provient avant tout de son authenticité et de sa diversité, qu'elle soit minimaliste, empli de virtuosité, surprenante ou bien encore différente. Elle symbolise aussi sa propre personnalité : "Dis moi ce que tu écoutes et je te dirais qui tu es !" Certes universel mais à la fois tellement personnel. Donc messieurs les grandes maisons de disques besoin de cherchez à nous plaire dans l'espoir de voler nos pauvres deniers, on a déjà fait notre choix !

Liens utiles et sources :

• L'analyse du Millenial Whoop : https://thepatterning.com/2016/08/20/the-millennial-whoop-a-glorious-obsession-with-the-melodic-alternation-between-the-fifth-and-the-third/
• La compression sonore comme habitude dans les productions populaires : https://ask.audio/articles/music-production-techniques-part-6-compression