Chapitre 3 - La Vie ? Une question d'amour ! 💡💜steemCreated with Sketch.

in #fr8 years ago (edited)

Suite - poursuite - du mini "romanceau" d'été - vous pouvez retrouver les 2 premiers chapitres grâce au rappel de la tête d'affiche si le Coeur vous en dit, uniquement ! 😉💜

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Samedi matin 4h, la nuit -

Je ne tiens pas en place, il faut que je sorte marcher au bord de mer apaiser le tourments de l'éloignement de toi et mettre mes pas dans le rythme du ressac.
Je sors pieds nus, le porcelet qu'elle m'a offert a bien dormi, il m'observe en douce, placide et attentif à tous mes gestes. Je viens de le baptiser du sobriquet que les créoles donnent aux petits blancs de métropole : "Zoreilles". Eux, s'appellent "Zabitants".
Bon, "Zoreilles" ne couine pas tandis que je vais prendre l'air noir de la nuit.

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Elle m'a envoyé un petit texto affectueux tandis que je m'aventurais dans Fort-de-France comme à chaque fois, je temporise quelques poignées de secondes - une éternité - avant de lire son message. C'est un moment d'apnée dans l'agitation urbaine surjouée de fesses créoles et de démarches de princesses nubiennes vêtues comme des putes au turbin sur les Champs.

Il me semble entendre le feulement de sa voix profonde et douce tout à la fois. Une voix d'âme intense et veloutée. Érotisme feutré des sonorités ondulantes, elle parle comme son corps, dont la raideur est absente à jamais.
Elle m'habite. Elle a fait de mon être tout entier, sa demeure où elle évolue et danse avec cette liberté, cette grace quasi enfantine qui émeut les hommes, qui me bouleverse.
Vanessa mon squat, mon occupante sans titre ni bagages, ma clandestine. Vanessa.
Qui inspire à nouveau ma vie, réenchantant sans cesse chaque matin de mon insipide quotidien. Mille soleils se lèvent chaque jour avec toi. Je te les rendrai, un à un, pour qu'ils réchauffent ton coeur endolori et convalescent. Chaque jour, un a un, tel un chamane amoureux de ton regard d'où ton âme s'échappe en flots abondants, je te rendrai tous les soleils que tu m'offres quand je m'éveille. Merveilles.

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Elle est belle comme un Balthus en contre-jour.

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Je fais des emplettes au marché de Fort-de-France dans un édifice conçu pour un disciple de Jean Eiffel. Dentelles d'acier, pointillés des boulons, lumières tamisées, joyeusetés des doudous, rires de fruits et d'élixirs. Toute la paix du monde est là.

J'aimerais supprimer mes sommeils, creux de Vie inutiles et longs, existence dans l'absence, désappartenance de soi et des autres. Et d'elle.

Dimanche petit matin, 4h.

L'étoile du berger pète d'insolente santé, seule. Café croissant de lune légère. Nuage de lait noir.
Zoreilles a visiblement mal dormi, il me fait la gueule. Plutôt il me fait le groin.
J'ai décidé qu'il est né à Bornéo, dans cette île où le cochon - roi est une monnaie. Une vraie valeur en bourse, en brousse. Mon Zoreilles doit valoir deux ou trois humains. Au moins !

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Café à la marina avec ma sœur Maïté, qui se fait braire, mais qui ne l'avouera pas. Je dois faire la conversation, une litanie de banalités, de poncifs, de non-dits, de pudeur immense. On évite d'évoquer Folcoche, un être-vampire qui fit son bonheur sa jouissance de la dévoration du fruit de ses entrailles.
On ne parlera pas plus de ces soirées de chagrin maternel, contagieuses quand après avoir eu une permission de un mois, notre père partait pour un exil de six, un jour en Indochine, l'autre jour en Algérie… Six mois d'angoisse pure à l'idée de recevoir la lettre de l'administration militaire;
" Nous avons la douleur de vous annoncer le décès du Colonel Gomez sur le théâtre des opérations en Kabylie où il s'est illustré dans des combats intenses au contact de la Willaya 4 réputée pour sa pugnacité etc ... "
Été, hiver, la guerre, la vraie, les lettres du front, rares, trop rares pour une femme ayant instinctivement et bestialement décidé que l'aîné serait son homme de substitution, sa protection au cas où.

Petit homme, homme enfant tu apprenais le dur métier d'être, au moment où d'autres vivent l'insouciante légèreté de l'adolescence. Enfants vieux, ni au royaume des tristesses, des mélancolies, des peurs et des chagrins. Pour le cas où, être par procuration, en transit de lui-même. Petit homme perdu, éperdu.
Je te prends à présent dans mes bras, n'aies pas peur, ne crains pas demain.
Être un homme, faire déjà l'orphelin, grandir dans l'urgence. Pour le cas où. Petit homme, mon disparu, mon avis de recherche cloné aux portes de la jeunesse. Ma jeunesse.

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Son Ami - Père, dit - elle.

La nuit d'après a rejoint l'autre nuit.
Un seul petit message d'elle et c'est beaucoup.
Un dimanche à Erstein, que fait-elle, comment bouge son corps dans l'espace de ce creux du temps, est-elle en danger avec son prédateur, faux modeste et vrai goguenard, un soldat de l'échec annoncé, sauf du sien. Con à ignorer le trésor qui partage son lit en subissant les assauts infâmants de la parentèle secte de hyènes et de lyacaons faméliques toujours à l'affût de charognes, avant que de s'entre - déchirer leurs propres entrailles.
Gens de peu, hors des choses du cœur, pour qui la vie des autres n'est que chose, instrument, distraction perverse aux arômes pestilentiels des frustrés du bonheur.

BONHEUR.

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essavan@555 - 🙏🏻💡💜🙏🏻

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