« Cour d’école » au Fringe de Montréal, parce que même adultes nous restons des enfants
Six acteurs et un rétroprojecteur, c’est à peu près tout ce qui est nécessaire à la petite troupe de Théâtre sans toits, ni lieux, pour proposer un spectacle à la fois drôle et profond sur l’imagination des enfants et les relations entre garçons et filles; celles entre hommes et femmes posées en filigrane. Dans le cadre du grand festival Fringe à petit prix de Montréal, Cour d’école est l’un des nombreux spectacles proposés cette année du 27 mai au 16 juin 2019.
Cour d’école © Photo de courtoisie
Quatre garçons de 8 ans, quatre copains dont les jeux consistent à jouer au ballon, détruire des nids de fourmis, se bagarrer et, accessoirement, se mettre les doigts dans le nez, envisagent d’arrêter de détester les filles de leur école, voire de les aimer. Pour Freud, les manifestations sexuelles de l’enfant sont mises en période de latence, de ralentissement psycho-affectif entre 6 et 12 ans. En période de latence seulement, car on sait à quel point à cet âge les rapports entre garçons et filles peuvent être parfois déjà très compliquées.
Les quatre acteurs masculins – adultes – de la pièce Cour d’école, se souviennent sans doute bien de cette période de leur vie. La pièce débute par une réunion comme il y en a dans les grandes entreprises où la problématique d’un rapprochement vers l’autre sexe devrait être envisagé. Deux membres de cet autre groupe sont d’ailleurs invités, deux filles plus grandes, plus intelligentes à ce qu’on dit, et qui savent négocier. La réunion a lieu, conformément à ce que l’on connait dans le monde du travail, à ceci près qu’on est bien dans une cour de l’école…
Cette partie est vraiment géniale et désopilante, pleine d’intelligence et de subtilité. Elle mériterait à mon avis d’être encore amplifiée et de donner peut-être naissance à un spectacle plus étoffé. Mais la suite est très réussie également. Dans un deuxième temps, on entre dans l’imagination débridée d’un des garçons mis un peu à l’écart de ses autres camarades, puis enfin dans les relations qu’il entretient avec son père séparé de sa mère.
L’imagination des enfants est le thème des deux dernières parties du spectacle, une pièce qui dure 45 minutes en tout, qui est très bien interprété et qui est non seulement rafraichissant mais pleine de philosophie pour qui prend le temps d’observer ce monde à la fois familier et étonnamment mystérieux des enfants.
Cour d’école est à voir dans le cadre du festival Fringe de Montréal au studio Multimédia du conservatoire (4750 Henri-Julien), du 7 au 16 juin 2019 à Montréal.
Festival St-Ambroise FRINGE 2019
Cour d’école
De Philip Dawkins, Wayne S. Rawley
Traduction Serge Mandeville
Scénographie, costumes, accessoires Rose Belhumeur, Andrée Villeneuve
Lumières, conception sonore, régie Isaac Béliveau
Avec Maude-Hélène Brouard, Émanuel Frappier, Zoé Girard-Asselin, Julien Lavallée, Félix-Emmanuel Oullet-Tremblay, Samuel Vollering
Information : https://montrealfringe.ca/
Cet article a aussi été publié sur pieuvre.ca
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