Le 25 mars 2023

Myret Zaki, journaliste économique, était l’invitée de l’émission « 7 jours sur la planète ».

L’invitée nous parle de l’alliance entre le Crédit Suisse et UBS, et des risques pour le système financier mondial. Elle revient sur la faillite du Crédit Suisse, sur la question de l’argent public et des différents marchés.


pour aller plus loin sur cette question
des banques sauvées de la faillite nous
rejoignons mirezzaki qui se trouve à
Genève bonjour miette vous êtes
journaliste économique Bilan et biblique
d'abord est-ce que ce rachat du crédit
Suisse par UBS a écarté tout danger
alors il a écarté le danger d'une sorte
de spirale baissière que subissait
Crédit Suisse mais à terme il crée un
mastodonte qui pose un risque systémique
évident tant qu'il sera exposé en tout
cas à des activités de marché ce qui est
évidemment le cas c'est à dire le
nouveau mastodonte à les activités de
marché la banque d'affaires de crédit
Suisse et sa propre banque d'affaires
celle du baise qui sont maintenant
combinées qui vont être évidemment
restructurées beaucoup d'activités
anciennes de la banque d'affaires de
crédit Suisse vont être liquidés mais le
risque d'exposition au marché il est
toujours là d'autant plus qu'il y a plus
qu'un acteur donc s'il y a un danger
c'est tout le système bancaire suisse
qui est qui est qui sera fragilisé
fragiliser et pas seulement le système
bancaire le système financier mondial
aussi il faut savoir que les banques
suisses une banque comme celle
d'aujourd'hui baisse Crédit Suisse
fusionnée ces risques dépassent très
largement la Suisse et dépasse le
surveillance tout ce que le régulateur
Suisse peut surveiller ça va bien
au-delà pour surveiller ce type de
banque il faut une surveillance
coordonnée entre plusieurs places
financières les États-Unis l'Angleterre
l'Union européenne bien sûr parce que ce
type de risque il dépasse les pays et
les territoires concernés
au marché américain alors justement
expliquez-nous quels sont les marchés
qui sont les plus à risque et surtout
comment une banque en Suisse peut faire
tomber d'autres banques ailleurs sur la
planète
alors c'est à travers justement le
système financier global qui est très
largement menée par le marché américain
et sur ce marché américain il y a un
système financier en particulier qui est
moins réglementé que les autres c'est
celui qu'on appelle la finance de
l'ombre c'est toutes ces entités non
bancaires comme les hedge funs les fonds
spéculatives les brokers les négociants
les véhicules spéciaux orbilans toutes
ces petites activités c'est aujourd'hui
elle qui concentre l'essentiel de la
spéculation tout ce qu'on n'a pas voulu
corseter en 2008 lorsqu'on a réglementé
les banques on l'a laissé dans ce
système non bancaire de crédit à court
terme qui profitent énormément des taux
d'intérêt très bas mais quand les taux
d'intérêt montent et bien ça fait des
victimes dans tout le système mondial de
des banques du G7 en tout cas et ça ça
c'est importé finalement dans les bilans
de banque comme Crédit Suisse et
silicone va les banques et bien d'autres
parce que c'est un système qui est très
très interconnecté et la courroie de
transmission ce sont les taux d'intérêt
donc ça veut dire que la faillite du
Crédit Suisse aujourd'hui c'est en lien
direct avec la crise de subprimes c'est
le ressac de cette période encore
alors la crise des subprimes elle avait
été terminée quand la réservée dans
l'américaine avait racheté tous ses
actifs toxiques d'immobilier un solvable
mais aujourd'hui ce qu'on a c'est une
autre forme de ce prime c'est le la
finance de Londres c'est le marché noir
de la finance c'est plein d'acteurs non
bancaires qui empruntent à court terme
pour investir il investit jamais de leur
propre argent ils emprunte pour investir
des traders des négociants des headshion
qui empruntent en prendre emprunt sur un
marché où vous emprunter à 24 heures à
quelques heures et donc dès que les taux
d'intérêt monte ce marché se crash et il
faut l'étudier ce marché il faut s'y
intéresser ça s'appelle le shadow
banking system très peu de gens s'y
intéressent et c'est lui aujourd'hui que
nous tous sommes en train de financer
parce que vous aussi vous le financez à
travers les taux d'intérêt de la Banque
centrale européenne si elle crée de
l'argent si elle utilise la planche à
billets pour sauver le système financier
comme elle est en train de le faire
maintenant puisqu'elle recommence à le
faire la BCE aussi et bien vous aussi
votre monnaie l'euro se dévalue votre
épargne se dévalue le pouvoir d'achat de
vos salaires aussi toute cette création
monétaire elle ne serait pas aussi
énorme s'il n'y avait pas ce système
financier extrêmement fragile et
spéculatif mire est à l'époque en 2008
les gouvernements avaient dit plus
jamais d'argent public qu'est-ce qui
s'est passé avec le Crédit Suisse c'est
ce qu'on peut dire qu'il n'y a pas un
denier public qui a été engagé
non on peut pas dire ça déjà vous parlez
de la case sociale c'est très juste les
mises au chômage de toutes ces personnes
les replacer ailleurs etc ça ça coûte de
l'argent public évidemment ensuite les
200 milliards de liquidités garanties
par la BNS qu'est-ce que c'est ça c'est
de la création monétaire qui va dévaluer
le franc suisse la valeur du franc a
énormément chuté face à l'or il faut
deux fois plus de francs pour acheter la
même once d'or qui a 10 ans c'est pas
pour rien ensuite les 9 milliards que la
Confédération va donner à UBS en cas de
perte au delà des 5 milliards qu'elle
pourrait perdre en premier et bien c'est
de l'argent public et donc toute cette
assurance que le système public offre
aux banques au secteur bancaire c'est
une assurance qui devrait être payée en
retour par exemple par une prime
d'assurance puisque quand vous et moi on
s'assure on paye une prime d'assurance
potentiellement très élevée et ben là
les banques ne payent rien au secteur
public pour cette assurance qui leur
garantit maintenant en tout temps à
chaque secousse en imprimant imprimant
de l'argent et
en arrêtant à disposition de l'argent
public Mirette on parle beaucoup des
marchés qui n'ont pas confiance il faut
rassurer ces marchés là quand on parle
de ce marché qu'y a-t-il derrière
de qui parle-t-on exactement de des
marchés spéculatifs très très concentrés
aux États-Unis qui ont été engraissés si
vous voulez par 10 ans d'argent facile
de taux d'intérêt trop bas et c'est
devenu un Everest de risque comme je
l'appelle c'est 150000 milliards plus
que le PIB mondial de crédit à court
terme non provisionné peut réglementer
hyper spéculatif qui ne peuvent pas
supporter la moindre hausse des taux
d'intérêt or aujourd'hui les banques
centrales doivent combattre l'inflation
en relevant les taux d'intérêt et bien
elles peuvent plus le faire à cause de
cette finance débridée qu'on a laissé
sauvagement se développer tandis qu'on
faisait semblant de réglementer les
banques et on laissait l'essentiel en
dehors des banques mais les banques sont
exposées à ce système donc cette
réglementation est totalement ratée les
grands régulateurs du G7 devraient se
réunir et revoir entièrement leur
manière de superviser le système
financier global puisqu'il n'arrive pas
à le faire aujourd'hui et il leur
échappe Mireille est-ce que c'est
possible de contrôler désormais cette
espèce de monstre
oui bien sûr quels sont les outils dure
la taille il faudrait interdire il
faudrait réduire le nombre de produits
dérivés comme les fameux dérivés de
crédit sur lesquels on a spéculé et qui
ont fait chuter Crédit Suisse les CDS si
vous avez suivi ça il faut réduire les
effets de levier quand vous empruntez et
que vous misez plusieurs fois votre mise
ça c'est ultra spéculatif et ça ça se
fait tous les jours il faudrait pas
garder les taux d'intérêt très très bas
pendant des années parce que ça alimente
la bête si vous voulez c'était goût de
la finance qui s'est énormément
développé et il faut le superviser
correctement parce qu'il y a un rapport
qui sort chaque année mais on en parle
très peu ça m'intéresse pas les médias
on vit à côté de cette montagne de ce
téléphone dans le corridor on veut pas
s'y intéresser la finance est devenue
trop complexe trop technique donc le
grand public en ignore les dangers tout
ça ça va pas il faut que ça change et
puis il faut que le public soit
représenté dans les conseils
d'administration d'administration des
banques systémiques aussi ça ce serait
une bonne chose parce que comme on est
les garants on est les parties prenantes
on garantit en tout temps le risque à la
baisse de ces banques qui en plus
privatise leur profit mais nous comme on
est les parties prenantes on est des
sortes d'actionnaires de l'ombre au
final puisque chaque fois c'est quand
même notre argent qui est sollicité on
devrait être présenté dans les organes
de direction de ces banques merci
beaucoup Mireille Zaki pour votre
analyse merci


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