Le 18 mars 2023
Joav Toker, éditorialiste et universitaire, était l’invité de l’émission « 7 jours sur la planète ».
Pourrait-il y avoir un compromis de l’État israélien ? L’invité revient sur le contexte politique actuel, sur les raisons de l’absence de Constitution, et sur les paroles du président Isaac Herzog face aux manifestations.
bonjour you have toker vous êtes éditorialiste franco-israélien universitaire à l'Université
Américaine de Paris Israël est l'un des rares pays à ne pas disposer d'une constitution
expliquez-nous sur quel texte se base la Cour suprême et bien effectivement l'État n'a jamais
eu de constitution pour des raisons à la fois je dirais philosophique et politique et ça remonte
au tout premier jour de l'État donc il y a 75 ans et les systèmes est plutôt c'est lui des
lois comme dans n'importe quel pays et des lois dit constitutionnelles qui ont transatu et plus
amplifiée qui servent un peu comme la structure la plus solide qui dans d'autres pays comme la France
par exemple donc et celle de la Constitution et il n'aura pas Israël n'aura pas de constitution de
sitôt ce qui fait aussi de la fragilité du moment qu'elle a démocratie israélienne traverse en ce
moment pourquoi vous dites qu'Israël n'aura pas de constitution si tôt les régions pour
lesquelles une Constitution n'a pas été rédigée n'est pas purement juridique elle tient en fait
que il y a toujours eu et ça s'aggrave d'ailleurs une confrontation entre religieux et laïque au
sein de la société israélienne c'était vrai en 1948 au moment de l'indépendance c'est toujours
vrai peut-être encore plus dans le sens des la conflictualité et c'est difficile de faire
passer l'idée d'une constitution d'un texte écrit qui remplacerait quelque part dans le
fantasmatique mais aussi dans le réel les textes sains de la Torah de l'Ancien Testament etc et
les parties religieux ont toujours été fort bien représentés et au parlement israélien ils sont
encore mieux représentés aujourd'hui qui est dans les années 40 et 50 donc on va pas revenir sur
une solution dite et des séries à l'allure de démocratie ouest européenne ou nord-américaine
faire le président Isaac Herzog a fait une déclaration grave il parle d'une je vais
la lire d'ailleurs parce qu'elle est quand même assez forte celui qui pense qu'une guerre civile
une vraie guerre qui implique des vies humaines est impossible ne sait pas à quel point nous en
sommes proches est-ce que vous êtes d'accord avec cette analyse j'aimerais bien ne pas
être tout à fait d'accord mais j'écoute ce que dit le président et ce n'est pas du tout de la
rhétorique en l'air et après il faut quand même relativiser un petit peu les langages politiques
et les formules employées sur la scène politique israélienne et ont toujours une tendance à aller
un peu trop loin ça fait partie de du tempérament général de la vie politique et de la vie tout
corps donc moi j'espère bien qu'il s'agit pas vraiment de des dangers concrets d'une guerre
civile qui éclaterait mais aujourd'hui il y a une manifestation qui est assez importante qui dure
depuis 10 semaines et d'ailleurs qui commence à agréger des populations très différentes jusqu'à
l'armée jusqu'à le monde économique financier jusqu'à la tech comment vous expliquer cette
polarisation aussi forte précisément sur cette question là il y avait déjà des moments de tension
sociale et aiguës et différents projets anti gouvernementaux etc mais jamais d'une et largesse
si vous voulez et de l'étendue-t-elle et là on est au delà dès qu'il vache politique traditionnel
bien au-delà de gauche droite bien au-delà comment vous l'expliquez qu'est-ce qui a changé en Israël
et ce n'est pas quelque chose a changé c'est que de la nature des forces qui s'opposent au
projet de la réforme de la coalition de Monsieur netanyaho et arrive de différents classes sociales
et différentes natures des contributions à la société d'ensemble c'est à dire par exemple il
y a peut-être un moyen un petit peu plus exact pour décrire de quel côté de la barrière serait
plutôt à l'allure de et d'ailleurs c'est une des accusations et à l'encontre de cette opposition
au projet c'est que c'est les élites d'une part enfin les gens qui comptent entre guillemets et
les non élites enfin le peuple d'autre part mais là il y a quand même l'armée aussi Qui est qui
sont les élites c'est de la haute armée c'est la haute politique c'est les facultés c'est les
professions libérales c'est le high tech c'est les grandes finances etc c'est cela qu'ils font
les lits pas uniquement en Israël et donc c'est cela ces gens-là sont particulièrement à l'armée
par rapport aux dangers que risque de représenter cette réformative passait dans l'état et même s'il
y a quelques compromis qui atténueront par-ci par là un compromis est possible aujourd'hui compromis
est toujours possible et ce qui est l'ambiance politique le privilég non est-ce que c'est le seul
moment psychologique qui dirait pour exploiter un compromis non c'est pas encore tranché il y
a quelques signes mais alors là c'est vraiment les trois quatre derniers jours où effectivement mais
c'est netanyol lui-même chef du gouvernement et qui lui par sa nature politique et par sa
biographie et par ses préférences pendant des dizaines et des dizaines d'années des carrières
politiques et plutôt libérales et non pas il libérale comme une bonne partie des grandes lignes
de la nouvelle réforme a compris qu'il faut faire quelque chose et il cherche semble-t-il c'est son
certain compte-rendus dans la précisera alien ils cherchent effectivement un compromis qui n'aura
pas trop les looks d'un compromis qui en sera on assise dans le même temps un regain de violence
dans les territoires palestiniens est-ce qu'il y a un lien entre cette réforme et cette ou en
tout cas entre ce gouvernement et cette flambée de violence en suivant la surface la réponse est non
en allant un Piper plus en profondeur oui on peut pas découper on peut pas dissocier la réalité
israélienne quelle que soit sociale politique religieuse économique de l'État des faits qui
est là depuis de décennies et de décennies d'une de territoire occupés des du problème palestinien
qui n'a jamais bougé depuis une vingtaine d'années si non plus et de la frustration
énorme des millions et des millions des gens qui vivent à côté Israël il y a des israéliens qui ont
parlé de pogrom est-ce que et là aussi il y a une prise de conscience dans la société israélienne
non il était question de d'usage du terme aux grands effectivement qui a beaucoup de choqué
parce que c'est les termes comme vous savez qui a été employé en Europe de l'Est pendant
les longues années des des répressions en fait plutôt dirigé contre le gouvernement en fait par
le truchement de la culture Palestine de colons extrémistes qui ont pris le la justice entre les
ma après l'assassinat de trois israéliens par de Palestiniens et on sont descendus dans le village
à côté dans les territoires pour faire justice pour brûler pour s'attaquer aux gens où en Israël
aujourd'hui au niveau de son environnement géopolitique est-ce que c'est un pays qui
est isolé avec le désengagement des États-Unis elle essaie de se assigner des accords de paix
et les accords d'Abraham avec un certain nombre de pays arabes comment il n'est pas il n'est pas
isolé il est nettement moins isolé que pendant de longues périodes dans le passé il est peut-être
plus contesté et à un ensemble de d'un globe diplomatique vu de Jérusalem ou de Tel Aviv et
plus compliqué que disons il y a 5 ou 10 ou 15 ans du fait effectivement du de l'élection d'un
gouvernement très à droite à l'extrême droite ne jamais eu un gouvernement de tel coloration
politique et du fait là qui a été d'ailleurs et ensuinée dans dans le reportage c'est à dire
que Monsieur netan yaho chef du gouvernement et d'une certaine façon à marqueur de gauche
au sein de son propre gouvernement il est obligé de faire alliance avec des forces et des hommes
et des femmes nettement plus à la droite et à l'extrême droite entre autres du fait des
sons sa situation personnelle ça a été expliqué mais aussi en termes de de flexibilité justement
plutôt du manque de flexibilité de sa part merci beaucoup yaftokker d'avoir répondu à mes questions