Bonjour à tous !

Je voulais partager avec vous un paquet d'émotions intenses concernant une campagne de jeu de rôle sur laquelle je joue depuis presque un an, incarnant ma fameuse Peluche en compagnie de 4 autres joueurs et grâce à un Maître du Jeu génialissime... campagne qui s'est achevée hier.

Mais avant tout... savez-vous ce qu'est le jeu de rôle ?

Je vais tout d'abord vous présenter cette activité avant de vous dévoiler les tendres et mémorables souvenirs que j'y ai créés, ainsi que des illustrations bonus de mes coéquipiers.

Le jeu de rôle, Késako ?

Comme son nom l'indique, il s'agit, dans un contexte déterminé, de jouer le rôle de quelqu'un d'autre.

Le contexte doit être explicité dès le début pour pouvoir exploiter tout le potentiel de la chose. Que ce soit :

• dans notre monde (jouer un "employeur" devant votre petite sœur qui jouera son propre rôle lors d'un entrainement d'entretien...).
• à une autre époque (victorienne, moyenâgeuse, entre-deux guerres...).
• ou dans un univers complètement fictif (anticipation, fantastique, steampunk, fantasy...).

Il convient alors de créer son personnage (ou choisir un personnage existant) de façon harmonieuse et logique avec le contexte. Sexe, âge, profession, situation sociale... autant de détails qui vont influer sur :

• l'élocution, le charisme et les relations sociales,
• les moyens financiers, la tenue et l'équipement,
• la santé du personnage et ses capacités physiques...

Cerner tous ces aspects aide à se faire une idée du quotidien du personnage et à se glisser dans sa peau. Ensuite, plus qu'à parler et agir en son nom... et vous êtes déjà dans le jeu !

Les différentes formes de JdR

Le jeu sur table

Ainsi est né le jeu de rôle "moderne" : autour d'une table et de choppes de bières, un plateau (ou pas) et des fiches précieusement gribouillées entre les mains de joueurs enfievrés, les fameux dés de 4 à 20 faces roulant sur les planches entre exclamations épouvantées et fous rires incontrôlables.
La plus douce des jeunes filles peut s'incarner en bourrin musculeux. Le plus vieux crouton décati peut se muer en vivace péronelle. Le pieu innocent peut muter en larron sans foi ni loi. Votre seul esprit (dans le contexte du jeu) sera la limite des possibilités de création de personnage.
Accessible à tous, il peut prendre la forme d'un jeu de société d'un soir (les Loup-garous de Thiercelieux par exemple) ou d'une épopée légendaire (type Donjons et Dragons).

Variante : Roll20

Internet c'est magique : grâce à des plate-formes comme Roll20, vous pouvez retrouver vos joueurs via webcam et micro.
Cet outil permet également la création de cartes interactives où faire évoluer votre "token" (illustration de votre personnage vu de dessus), remplaçant très efficacement le plateau papier et les pions.
le MJ (Maître du Jeu) peut également insérer des images (portraits des personnages joueurs ou personnages non joueurs (PNJ), image d'artefacts ou d'énigmes), cacher une partie de la carte, faire des effets pyrotechniques, insérer des musiques épiques ou des bruitages... bref, presque comme dans un film, mais où vous êtes l'acteur en totale improvisation !

La totalité de ma campagne s'est réalisée via cet outil, qui se révèle un très efficace support.

le Jeu de Rôle Grandeur Nature (GN)

Pour ceux que la parole, les mimes et les animations de Roll20 ne suffisent pas, il existe également la version "en chair et en os" du JdR. Enfilez votre costume, échauffez votre voix, retroussez vos manches et entrez physiquement dans l'univers du jeu.
Le temps d'un weekend (Kandoria, par exemple), mangez du gruau (validé par le contrôle qualité), battez-vous à l'épée (en mousse), arpentez les sous-bois ténébreux d'une forêt enchantée (où patrouille le service de sécurité) et vivez réellement les émotions de votre personnage (en toute sécurité).

J'aurai l'occasion de faire mon premier GN fin août, à Paris, dans l'univers d'Ishural. Cette partie se situe dans la suite chronologique de ma campagne, où j'arborerai fièrement le costume de Peluche. Je serai également en compagnie de @maeva, qui jouera son elfe brune Malwell. J'ai grand hâte !

L'univers d'Ishural

Cet univers a été créé par Olivier Allibert, mon MJ et ami. Il en détient la paternité.

Pour faire simple : Ishural est un univers de fantasy qui partage des traits communs avec Warhammer (jeu de figurine de stratégie) ou les Elder Scrolls (jeux vidéo).
Le monde est divisé en plusieurs "factions". Chaque faction représente une race (humains, elfes noirs, blanc ou bruns, orcs, hommes-dragons, hommes-félins etc.) ou un regroupement politique d'une race (empire humain, royaumes marchands, clans officiels ou peuples exilés...).

Le choix est extrêmement vaste et l'univers très bien brossé. Il existe de nombreuses tensions entre certains peuples, mais également des alliances marchandes ou politiques. Chaque race a un "caractère type" dont il est tout à fait possible de s'éloigner. Certaines sciences, magies ou castes ne sont accessibles que dans certaines races.

Comment j'ai choisi Peluche

Pour ma part, ayant l'habitude de jouer des personnages proches de la nature ou réfléchis et diplomates (dans les jeux de société) ou au contraire des bourrins bien stuffés (en jeu vidéo solo), j'ai décidé de sortir de ma zone de confort et de jouer une fanatique religieuse de l'Empire de Célestia, puissance politique et militaire au design inspiré de l'Empire romain.

Ma petite Peluche, jiitun (femme-panthère) parmi les humains, a été élevée dans la foi et le dévouement à la Sainte Impératrice, mais également dans l'illégalité la plus totale, puisqu'elle a fini par comprendre qu'elle était une esclave. Le mal était fait, puisque secondant son maître dans sa sainte mission d'empoisonneur secret, elle avait appris le métier des poisons et considérait que toute vie prise sur la demande de l'Impératrice était la justice suprême.

Par la suite, elle officie dans l'ombre, aux ordre des sénateurs de l'Empire, pour effectuer les basses besognes à l'aide de son arc et de ses substances toxiques.

Son histoire complète pèse pas loin de 12 pages word et consitue une nouvelle à part entière. Si vous êtes intéressés pour la lire, dîtes-le moi, je pourrai la poster plus tard.

Une campagne au poil...

Pour faire court, cette campagne épique (près d'un an de jeu, 15 chapitres d'une journée entière, plusieurs invités et parties annexes qui ont influé sur le scénario...) consistait à enquêter sur une lointaine colonie de l'Empire, Conquérum, où des faits obscurs ont eu lieu.

Entre intrigues politiques, jeux de pouvoir entre trois factions, courses-poursuites, combats acharnés et beaucoup d'émotions, nous avons finalement dû faire face à un démon majeur et lui régler son compte.

Autant vous dire que ce n'était pas gagné !

... et une équipe du tonnerre

Heureusement, la Sainte Impératrice avait compilé une sacré équipe.

Lucia

Pour nous guider sur la voie de la lumière, Lucia, interprétée par Anaïs, une prêtresse du culte impérial. Jeunette pure et innocente, sa fraicheur et sa générosité ont apaisé nombre de tensions sur ces terres païennes. Mais quand Lucia pas contente, Lucia déverser la puissance solaire de l'Impératrice et Lucia tout brûler sur son passage.

Véritable muse pour Peluche, qui voit en elle l'incarnation de la divine Impératrice, Lucia n'a jamais failli à sa mission.

Calirne

Joyeux contrepied à la chasteté de la prêtresse, je vous présente Calirne, incarnée par Mélusine. Elfe noire de haute naissance, cultivée et sans aucun tabou, cette arcaniste aux invocations imaginatives a suscité plus d'une situation gênante et plus d'un fou rire au cours de nos parties. Pas spécialement lubrique mais très taquine, elle collectionne les sous-entendus et les sextoys. Paradoxalement, elle est le membre de notre équipe qui aura le mieux su garder son sang-froid, même face à de terribles blessures ou révélations.

Peluche n'a pas tout compris à ses blagues... mais elle l'aime beaucoup quand même. Après tout, ce n'est pas tous les jours qu'une elfe noire reçoit la marque de l'Impératrice.

Kiyoko

Kiyoko est détective privé. Jouée par Marianne, cette Jiitun a l’œil aiguisé mais malheureusement pas la langue dans sa poche. Je ne compte pas le nombre de fois où nous comptions sur ses compétences diplomates... et où une punchline bien sentie franchissait ses crocs, nous liquéfiant sur place en attendant la réaction du MJ. Comme lors de la cinématique finale, qu'elle a interrompue sans vergogne, fidèle à ses principes, pour tenter d'annuler le mariage diplomatique d'un sénateur impérial et d'une jeune noble de la cité conquise.

Heureusement, nombre des pièces du puzzle se sont assemblées grâce à sa rigueur et à son esprit vif. Nous lui devons beaucoup de crises de rire hystérique.

Sigurd

Dernier pilier de l'équipe, si proche de la notion de pierre fondatrice qu'il en explora souvent le mortier, voici Sigurd Castakas, paladin de l'Empire, joué par Maxime.

Voix étouffée : "Aspiraaaaant..."

Voui, car il n'est pas encore Paladin, juste Aspirant Paladin. Vindicatif et farouche défenseur du culte, il n'aura gagné son titre définitif qu'au prix de son bras droit et au terme d'une lutte épique.

Bible sur pattes autant que bouclier humain, la boîte de conserve à l'intelligence supposée aura su nous protéger jusqu'au bout... et finir souvent dans le décor.

Les émotions !

Qui aurait pu croire que "jouer" puisse susciter autant de rires, de larmes, d'effroi, de doutes et de soulagement ?

L'alchimie avec les joueurs (que je ne connaissais pas avant le jeu) s'est extrêmement bien faite, mais la façon dont chacun a joué son rôle, a choisi les mots que chaque personnage aurait dit s'il avait réellement existé, a réellement créé un monde parallèle dans notre esprit. Un monde commun où nous prenions grand plaisir à nous retrouver pour enfin connaître la fin de l'histoire, pour voir Kiyoko chercher des puces à Sigurd, Calirne choquer Lucia, Lucia calmer Kiyoko et Sigurd foncer vers la baston au grand dam de nous quatre...

A ma grande surprise, Peluche a été très bien accueillie. Son double côté jiitun / impérial lui a permis de séduire plusieurs profils de joueurs et de PNJ. Au final, si sa dévotion sans faille lui fera choisir Lucia entre tous les autres, elle a tout de même développé des liens solides avec Kiyoko et sa droiture, Calirne et son efficacité arcanique, et Sigurd et ses sacrifices de PV.

Là où l'empoisonneuse illégale et solitaire aurait pu être démasquée et méfiée, elle fut acceptée et aimée au sein du groupe.

Même si ce n'est qu'en jeu... c'est un message magnifique <3

Voilà ! Je dois me faire à l'idée que la campagne est terminée, que je ne verrai plus ces personnages (et les joueurs derrière) avant le GN, et que je ne les recroiserai probablement pas avant très longtemps.

J'ai éprouvé des émotions que je n'aurai jamais eu avec un jeu vidéo, un film ou même un livre... cette deuxième vie, fictive et donc sans aucun danger, m'a fait ressentir tellement de choses que les larmes me montent encore aux yeux en écrivant ces lignes.

Merci à toi, Olivier, d'avoir créé tout cet univers et de l'avoir partagé avec nous de façon si interactive.

Merci à Anaïs, Mélusine, Marianne, Maxime et aux autres joueurs croisés au détour d'une quête secondaire, pour ces fabuleux moments.

Merci à vous, steemiens, pour m'avoir permis de partager tout cela avec vous. J'espère de tout cœur d'un jour vous serez amenés à vivre de pareilles aventures.

Si vous êtes intéressés pour plonger dans l'Univers d'Ishural et me retrouver à travers le GN du 26 Août, la billetterie est ici, et tous les détails sont expliqués sur la page facebook de l'évènement.

Je vous souhaite à tous une excellente soirée :)

à bientôt,

Oreille pointue - alais Peluche

Toutes les illustrations ainsi que la photo des dés sont de moi.
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